206-/- -Vendredi 25 Juillet 2014
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Plus de trois heures que les recherches ont commencé. Soudain tout le monde se fige. Un morceau de toile blanche se détache de la terre. Quelques minutes plus tard, quatre corps sont exhumés : Slaviansk vient d'ouvrir sa première fosse commune.
Après des semaines d'intenses combats, l'armée ukrainienne a repris, début juillet, cet ex-bastion des rebelles prorusses. Mais pendant près de trois mois, les séparatistes ont régné en maîtres sur la ville et plusieurs dizaines de personnes auraient disparu.
Jeudi 25 juillet, autour de l'immense trou creusé dans un quartier central de la ville, derrière l'hôpital, une trentaine de personnes assistent à l'exhumation: policiers, employés municipaux munis de masques à gaz, médecins légistes et quelques habitants.
"Torturés et tués"
Tous ont le regard tourné vers le fond de la fosse. Tous sauf un. Le frère de l'un des disparus qui aurait été enterré là. Assis sur un muret en pierre, il tourne le dos à la scène.
La fosse creusée au tractopelle est maintenant profond d'au moins trois mètres et cinq employés municipaux, dans de grandes salopettes grises s'activent, à la pelle, à dégager les corps sans les endommager.
"C'est une terrible tragédie. Ici, ont été enterrés dans une fosse commune, quatre paroissiens protestants, innocents et qui ont été torturés et tués par les rebelles", explique Anton Gerachtchenko, conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur, qui a présidé une rapide cérémonie avant l'exhumation.
A notre cher Viktor, de la part de tes enfants et parents" A notre frère adoré, Dima, Lisa et les enfants", A notre mari et (...) Lire la suite sur Le Nouvel Observateur
UKRAINE. Première fosse commune découverte à Slaviansk
Avion Air Algérie : une unité de l'armée française sur le site du crash, la boite noire retrouvée
le 25.07.14 | 10h02
Les premiers militaires français partis de Gao par la route durant la nuit sont arrivés vendredi au lever du jour dans la zone du nord du Mali où s'est écrasé l'avion d'Air Algérie, pour sécuriser le site, a-t-on appris auprès de la Défense.
Une centaine d'hommes à bord d'une trentaine de véhicules avaient quitté Gao dès que l'épave de l'appareil a été localisée par un drone Reaper de l'armée française. "Pour le lever du jour, les premiers éléments du détachement terrestre sont arrivés sur place", a indiqué le porte-parole de l'état-major, le colonel Gilles Jaron à l'AFP. Plusieurs hélicoptères, avec une vingtaine de militaires français, s'étaient posés auparavant sur les lieux. "Quand nous sommes arrivés, il n'y avait personne sur place", a précisé le porte-parole.
Les militaires français constituent "une base logistique avancée" à Gossi, près du lieu du crash, avec les moyens de soutien nécessaires, pour sécuriser la zone.
Après que le Reaper a localisé l'épave durant la nuit, une équipe légère "avec moins d'une dizaine d'hommes", a d'abord été dépêchée sur place à bord de deux hélicoptères. "Cette équipe a permis de confirmer que c'était des débris aériens et a commencé à sécuriser la zone", a indiqué le colonel Jaron.
Deux hélicoptères supplémentaires avec une vingtaine d'hommes, dont un gendarme et un médecin, ont suivi "pour poursuivre la mission de sécurisation" et établir les premières constatations, a-t-il précisé. L'avion d'Air Algérie avait disparu jeudi matin, avec 116 personnes à bord, dont une cinquantaine de Français, alors qu'il reliait Ouagadougou à Alger.
François Hollande : aucun survivant, une boîte noire retrouvée
Il n'y a "aucun survivant" dans l'épave de l'avion d'Air Algérie qui s'est écrasé jeudi dans le nord du Mali, a annoncé vendredi le président français François Hollande, en précisant qu'une boîte noire avait été retrouvée.
"Il n'y a hélas aucun survivant", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une brève allocution télévisée. "Une boîte noire a été récupérée et acheminée vers Gao" dans le nord du Mali par les militaires français qui ont sécurisé la zone, a-t-il ajouté, précisant que toutes les hypothèses, notamment climatiques, étaient étudiées pour expliquer ce crash.
AFP
Près de 700 morts et 4700 blessés à Ghaza
Le monde spectateur d’un massacre d’enfants
le 24.07.14 | 10h00
Le massacre de civils ghazaouis par l’armée israélienne s’est poursuivi, hier, pour le 16e jour consécutif.
Ghaza (Palestine)
De notre correspondant
Depuis l’aube, les services d’urgence palestiniens ont recensé 35 morts et plus de 200 blessés. Cinq citoyens, dont un enfant, ont été tués sur le coup, hier matin, par un tir de drone israélien. Ils se trouvaient sur une charrette tirée par un âne. Ce triste bilan s’est certainement aggravé depuis, puisque les raids aériens sur les maisons n’ont pas cessé. Téméraires, les équipes de secours palestiennes ont réussi à récupérer plusieurs cadavres dans les zones bombardées, comme à Chedjaiya, à l’est de Ghaza. Ce quartier a été intensivement bombardé cette semaine et est totalement détruit. L’armée israélienne y a commis un véritable massacre.
Les bombardements ont causé la mort de plus 120 personnes. D’après des secouristes, il y aurait beaucoup plus de victimes et de nombreuses personnes n’ont pu être retirées des décombres de leurs maisons. L’acharnement israélien sur Chedjaiya a forcé plus 100 000 habitants à quitter leurs maisons. Certaines familles ont été recueillies dans des refuges de l’UNRWA, l’agence onusienne pour l’aide aux réfugiés ; d’autres ont été accueillis par des proches ou des amis habitant dans des quartiers moins visés par les bombardements. Sinon, la grande majorité des habitants Chedjaiya vit dans le dénuement le plus total ; ils manquent de médicaments, de tentes, d’eau et de vivres. Des épidémies commencent à faire leur apparition. C’est la catastrophe humanitaire.
Le pire est que le massacre de Chedjaiya est en train de se reproduire dans les localités de Khouzaa, Abassan et Ezzena, au sud de l’enclave palestinienne. Leurs habitants sont assiégés depuis mardi soir. Le feu des chars israéliens empêche la population de quitter les lieux pour se mettre à l’abri. Les bombardements israéliens ont fait 5 morts dans la nuit de mardi à mercredi, parmi lesquels un garçon de 7 ans et une fillette de 5 ans. Les habitants de cette localité sont pour ainsi dire condamnés à mort par Tel-Aviv. Durant toute la nuit, les habitants de Khouzaa n’ont pas arrêté de lancer des appels à l’aide à la Croix-Rouge et au Croissant-Rouge à travers les radios locales pour qu’ils viennent à leur secours.Le bilan global de l’agression israélienne contre Ghaza s’élève actuellement à près de 700 morts et plus de 4500 blessés.
L’appel de Mahmoud Abbas
Malgré les massacres perpétrés contre les civils, la destruction d’habitations, d’hôpitaux et de mosquées à grande échelle, l’armée israélienne, qui est présentée comme la plus puissante de la région, n’arrive pas à progresser sur le terrain ghazaoui. Les combattants palestiniens, dont les moyens sont rudimentaires, ont en revanche réussi à faire mal aux forces d’élites israéliennes qui tentent des percées dans l’enclave palestinienne. Pour le moment, les combats sont limités aux zones proches de la frontière.
Des sources israéliennes officielles ont reconnu la mort de 29 soldats au cinquième jour de l’invasion terrestre. Les blessés militaires israéliens se comptent aussi par centaines. Selon le quotidien israélien Ydioth Ahronot, deux soldats ont été tués mardi dans des combats au corps à corps et 21 autres ont été blessés, dont 4 grièvement.
De son côté, la direction palestinienne et particulièrement le président Mahmoud Abbas, qui a été critiqué pour ne pas avoir pris une position claire vis-à-vis de la crise, ont mis fin à toutes les supputations en dénonçant, mardi soir, de la manière la plus véhémente qui soit, l’agression israélienne contre Ghaza. Dans un discours prononcé à la télévision palestinienne, Mahmoud Abbas a, en outre, défendu le droit du peuple palestinien à la légitime défense devant la machine de guerre israélienne et a promis de tout tenter pour arrêter le massacre.
Dans un communiqué rendu public dans la nuit de mardi à mercredi à Ramallah, la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a, quant à elle, appelé à des manifestations populaires générales en signe de solidarité avec Ghaza et sa résistance.
Un Palestinien de 30 ans a été tué, hier soir, par des soldats israéliens en Cisjordanie occupée, où les manifestations de soutien à Ghaza gagnent en ampleur. C’est le deuxième Palestinien qui tombe en Cisjordanie occupée en deux jours. Malgré tous ces crimes, la communauté internationale ne fait toujours rien.
L’ONU ouvre une enquête
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a chargé, hier, une commission internationale d’urgence pour enquêter sur «toutes les violations» qui auraient été commises dans le cadre de l’offensive israélienne à Ghaza, où plus de 670 Palestiniens ont été tués, en vue de juger les responsables. Une résolution en ce sens, déposée par la Palestine, a été adoptée par 29 voix pour, 1 voix contre (les Etats-Unis) et 17 absentions, lors d’une session extraordinaire du Conseil demandée par les pays arabes pour exiger le respect du droit international dans les Territoires palestiniens occupés. Parmi les 47 Etats membres du Conseil, seuls les Etats-Unis se sont opposés à la résolution palestinienne. Le représentant américain auprès du Conseil, Keith Harper, a souligné que «nous travaillons intensément pour garantir une cessation immédiate des hostilités, mais cette résolution ne va pas nous aider». Tous les pays européens présents au Conseil, dont la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, se sont en revanche abstenus. Tout comme le Japon.
Fares Chahine
Les quatre causes qui peuvent expliquer le crash du vol d'Air Algérie
le 25.07.14 | 17h08
Pourquoi l'avion d'Air Algérie s'est-il écrasé au Mali? quelles sont les causes possibles? La météo? un attentat? un problème technique? Le point après les informations officielles émanant du gouvernement français et l'avis d'experts.
La météo
QUESTION : Les conditions météorologiques sont-elles en cause?
REPONSE : C'est l'hypothèse privilégiée pour l'heure, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, la présente même comme "la plus probable". "Nous pensons que cet avion s'est abîmé pour des raisons qui tenaient aux conditions météorologiques", a-t-il déclaré sur la radio RTL.
Une possibilité qui semble également tout à fait envisageable pour Robert Galan, ancien pilote d'Air France qui a volé pendant quinze ans dans la région. "Il y a un front tropical où se rencontrent en cette saison des vents contraires et forts, une masse sèche et chaude venant du nord et une autre humide provenant du golfe de Guinée, les conditions sont idéales pour d'importants orages, tout ce qu'il faut pour poser problème à l'aviation", explique-t-il.
"C'est une hypothèse très vraisemblable, les relevés météo semblent confirmer des conditions très difficiles dans la zone. Quand on traverse cette zone on tente de contourner les gros nuages, il existe des cas d'avions abîmés, même très abîmés dans ces conditions", ajoute M. Galan. S'il met en avant les vents ou encore la grêle, il ne retient pas l'hypothèse de la foudre. "Lorsqu'un avion est vraiment frappé par la foudre les risques sont infimes qu'il soit abattu, il y a eu quelques exemples dans l'histoire mais c'est extrêmement rare", explique-t-il.
Un tir de missile
QUESTION : Peut-on exclure le tir de missile?
REPONSE : Pour atteindre un avion de ligne il faut un équipement militaire important, à l'image du missile Bouk, le système mobile sol-air russe soupçonné d'avoir abattu le vol de la Malaysia Airlines au-dessus de l'Ukraine une semaine plus tôt. "Nous écartons depuis le début la possibilité d'un tir depuis le sol, c'est hautement improbable voire impossible", a déclaré vendredi le secrétaire d'Etat français aux Transports, Frédéric Cuvillier, sur la télévision France 2.
"Il n'existe aucun système de missiles anti-aérien qui puisse atteindre un avion de ligne en haute altitude dans la région", assure à l'AFP Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de l'industrie de défense, "tout ce que l'on trouve sur place, ce sont des Manpads (systèmes portables à courte portée, NDLR) qui sont dangereux uniquement lors des phases de décollage et d'atterrissage".
Un danger également exclu par Jean Serrat, ancien commandant de bord et spécialiste de l'aviation, qui a assuré sur France Inter que "les missiles à l'épaule ne portent pas aussi loin".
Une bombe à bord
QUESTION : L'hypothèse d'une bombe est-elle vraisemblable?
REPONSE : L'idée a été avancée. D'autant que les conditions de sécurité à l'aéroport de Ouagadougou ne sont pas considérées comme optimales. Dans un premier temps, Jean Serrat ne l'écartait pas, la présidence française parlant lors de la découverte de l'épave d'un avion "désintégré".
L'explosion d'une bombe lors du vol devenant la seule cause possible d'un éparpillement des débris. "En passant dans un nuage très violent, une aile casse et l'avion part en multiples morceaux, c'est possible mais j'ai du mal à le croire. Reste après la possibilité de la bombe", selon Jean Serrat. "Quand il y a bombe à bord, chaque fois on retrouve l'origine de l'explosion donc si c'est le cas, l'enquête le déterminera facilement", estime de son côté Robert Galan.
Cependant, les derniers éléments semblaient écarter cette possibilité, les observations au sol parlant d'une "forte odeur de kérozène sur place" et de "débris concentrés", selon M. Cuvillier. "Plus les débris sont ramassés, moins l'hypothèse d'une bombe semble vraisemblable", assure M. Galan.
Défaillance technique
QUESTION : un problème technique ?
REPONSE : Difficile de répondre à cette question. "Tant que l'enquête n'a pas débuté, il est impossible de savoir s'il y a eu problème technique ou non", rappelle M. Galan. A ses yeux, "aucune hypothèse ne peut se détacher tant que l'étude des débris n'a pas débuté".
L'idée n'était cependant pas exclue par le secrétaire d'Etat aux Transports, considérant qu'il "reste à déterminer cela". L'étude des boîtes noires, dont l'une à déjà été retrouvée, permettra de conforter ou d'exclure cette hypothèse technique.
AFP
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