Hamrouche à partir de Laghouat : «Il n’y a pas de conflit au sommet de l’Etat.» C’est quand t’entends ce genre de choses que tu comprends l’urgence et surtout l’obligation du départ…
… à la retraite à 60 ans !
Et ça ne semble pas gêner grand monde ! Nous donnons l’information. Parfois sur plusieurs colonnes. Le plus souvent en entrefilets timides. Ensuite, nous passons à autre chose. Mais non ! Je refuse de passer à autre chose. Je refuse de me mettre en mode huître à qui l’on commande de s’ouvrir et de se fermer au signal de l’ostréiculteur-président. Un tronçon d’autoroute à peine livré, à peine utilisé par les usagers, à peine ayant servi le flux de circulation et voilà qu’on confie à une entreprise espagnole sa réfection ! Cette autoroute aurait été construite il y a 30, 20, voire même 10 ans, je ne dis pas ! Mais livrée hier, et retapée aujourd’hui ? Comment ça se fait ? Et surtout pourquoi personne, entre autres au niveau de la justice-Lucky-Luke tellement rapide à dégainer lorsqu’il s’agit de démocrates qui manifestent ou de syndicalistes qui font grève, ne s’autosaisit de cette affaire ? Parce que c’en est une d’affaire, tout de même ! Ghoul, cette autoroute-là, il l’a faite construite en quoi, du temps où il s’occupait des routes ? En verre ? En plastique ? Avec des plaques de «Ettinda» ? Ou en la revêtant de chewing-gum ? N’y a-t-il personne dans la grande salle Algérie pour se lever, lever le petit doigt et rappeler simplement les règles de base de la résistance des matériaux, de la durée de vie des travaux d’art ? Sans ton pédant, sans prétention, sans même un brin d’agressivité. Juste gentiment dire à l’assistance qu’une autoroute construite hier ne peut être donnée à des Espagnols aujourd’hui pour une réfection d’une telle envergure. Plusieurs milliards ! Ou alors, c’est que les responsables de cette «énormité» doivent aller humer un peu l’air lourd du bureau d’un juge d’instruction, avant d’aller s’asseoir menottés dans la salle d’audience. Y a rien au-delà de ce constat terrible. On pourra arrêter tous les opposants de ce pays. Museler toute la presse de cette contrée. Peindre tous les murs et les espoirs en gris-noir. Ne donner à la population comme seule alternative que l’immolation par le feu ou le dégoût. Mais on n’arrivera jamais à effacer des tablettes de la honte, des tablettes de plus en plus longues, de plus en plus noircies, cette chose incroyable : une entreprise espagnole vient de décrocher un contrat de réfection d’une autoroute construite hier. Allez ! On va prendre large ! Construite avant-hier, à peine. Réglez ça ! Réglez juste cette «anomalie» avant de nous fourguer vos luttes de clans, vos constitutions re-liftées et vos chamailleries en forêt de Zeralda. Pour le reste, laissez-nous au moins fumer notre thé pour rester éveillés à ce cauchemar qui continue. H. L.
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