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6 pour un fauteuil ABDELAZIZ BOUTEFLIKA Jamais deux sans trois Tahar FATTANI - Mercredi 18 Mars 2009 - Page : 6
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R. BOUDINA |
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Né le 2 mars 1937 à Oujda au Maroc, Abdelaziz Bouteflika est le seul candidat appartenant à la génération de la Révolution algérienne. Après la politique de répression exercée par la France coloniale en Algérie, ses parents ont trouvé refuge au Maroc. Quatre ans après le déclenchement de la guerre de Libération, Abdelaziz Bouteflika perd son père à l’âge de 17 ans. Après avoir suivi ses études au lieu de sa naissance, il rejoint, à l’âge de 13 ans, le mouvement des Scouts. Par la suite il gagne les rangs de l’Armée de libération nationale, deux années après le déclenchement de la guerre. Agé à peine de 19 ans, il mobilise les étudiants autour de la Révolution. Il est chargé d’une double mission de contrôleur général de la Wilaya V entre 1957 et 1958. Officier en zone 4 et en zone 7 de la Wilaya V, il est ensuite rattaché au PC de la Wilaya V, puis, successivement au PC du «Com Ouest», au PC de l’état-major «Ouest» et au PC de l’état-major général de l’ALN. Après la carrière militaire, Abdelaziz Bouteflika se consacre à la politique. A l’aube de l’indépendance, il est député à l’Assemblée constituante. Ce poste lui ouvre la voie sur d’autres plus prestigieux. A 25 ans il occupe les fonctions de ministre de la Jeunesse et des Sports et du Tourisme du premier gouvernement de l’Algérie indépendante. En 1964, il est élu par le congrès du Front de libération nationale en qualité de membre du Comité central et membre du Bureau politique. Ensuite, il est promu ministre des Affaires étrangères. Un poste qu’il anime, jusqu’en 1979. Il dirige, ainsi, la diplomatie algérienne à l’âge de 26 ans! A cette époque, il est le plus jeune ministre des Affaires étrangères au monde. Après l’Indépendance, la diplomatie algérienne devient le porte-flambeau des pays du tiers-monde. Il est, des années durant, le porte-parole et l’interlocuteur privilégié dans les rapports entre le Nord et le Sud. En 1979, il est nommé ministre d’État par le président Chadli Bendjedid. Deux ans plus tard, Abdelaziz Bouteflika s’éloigne de la scène politique nationale. En 1989, il est membre du Comité central du FLN. Après l’annonce des élections anticipées, suite à la démission du président Liamine Zeroual, Abdelaziz Bouteflika annonce en décembre 1998 qu’il se présentera à cette élection en qualité de candidat indépendant. Le 15 avril 1999, M.Bouteflika est élu président. En février 2004, il affiche son intention de se présenter pour un second mandat. Le 8 avril de la même année, il est réélu à la tête de la magistrature suprême du pays. Lors de ses deux mandats présidentiels, le chef de l’Etat s’est attaqué aux grands chantiers de son programme. Il annonce la professionnalisation de l’armée, la révision du Code de la famille, la lutte contre la corruption et la poursuite des réformes engagées. C’était une priorité pour le Président. En 1999, il propose un référendum sur la Concorde civile. Cette loi est approuvée le 16 septembre 1999 avec plus de 98% des voix. Après la Concorde civile, il propose, lors de son deuxième mandat, un autre projet de paix. Il s’agit de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le 29 septembre 2005, le projet du Président est soumis au peuple. Plus de 97% des votants ont répondu «oui» au projet du président. Sur le plan économique, M.Bouteflika donne la priorité à la réalisation des infrastructures. Il lance, ainsi, d’importants travaux. Il convient de citer le projet de l’autoroute Est-Ouest, la réalisation d’un million de logements, la construction de barrages, d’un nouvel aéroport international. A cela s’ajoute l’ouverture de l’Algérie aux investissements directs étrangers (IDE). Le pays devient un immense chantier de construction, et plusieurs entreprises étrangères s’installent en Algérie pour prendre leur part du gâteau: un programme économique ambitieux qui s’élève à 150 milliards de dollars. Pour cette présidentielle 2009, le candidat Bouteflika réitère son attachement à la consolidation, s’il est élu, de la Réconciliation nationale. Il propose de continuer la lutte contre le terrorisme, de protéger la liberté de la presse et du pluralisme politique, de construire un million de logements, de créer trois millions d’emplois pour les cinq prochaines années, de lutter contre la corruption, les trafics financiers ainsi que les fléaux sociaux, et réaffirme la poursuite de la réforme financière. En matière de dépenses publiques, l’équivalent de 150 milliards de dollars est prévu durant le prochain quinquennat pour poursuivre la réforme dans plusieurs secteurs.
LOUISA HANOUNE Un parcours de combattante
18 Mars 2009 - Tahar FATTANI | |
LOUISA HANOUNE Un parcours de combattante Tahar FATTANI - Mercredi 18 Mars 2009 - Page : 6
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R. BOUDINA |
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Connue pour son franc-parler et sa liberté de ton, sans jamais être satisfaite, la candidate trotskiste, Louisa Hanoune, mène un véritable parcours de combattante pour la magistrature suprême du pays. Après plusieurs années de militantisme et de combat politique, Mme Hanoune a fini par être récompensée. Elle est deux fois candidate au poste de président de la République. Elle rentre, ainsi, dans l’histoire de la politique du monde arabe comme première femme arabe candidate au poste de chef d’Etat. Née en 1954 à Chekfa, dans la wilaya de Jijel, cette fille de paysans pauvres, n’a pas été gâtée par la vie. Sa famille a connu un mouvement de «nomadisme». Après Mila, Constantine, Dréan, dans la wilaya d’El Taref, la famille de Mme Hanoune s’est installée à Annaba, où elle a suivi ses études jusqu’à l’obtention de son diplôme universitaire. Titulaire d’une licence en droit, son projet n’était pas d’endosser la toge d’avocat. Sa passion c’est la politique. Son souhait est de diriger un jour, le pays. Avant l’université, c’est au sein de sa famille qu’elle a mené son premier combat. Sa famille était contre le fait que Louisa poursuive ses études à la Fac. Le bras de fer ne fait que commencer. Pour convaincre sa famille, elle entreprend une grève de la faim. Une technique qui a porté ses fruits. A l’université, elle crée, avec d’autres étudiants, un collectif de femmes travailleuses. Vu les moyens matériels modestes dont disposait sa famille, elle est dans la nécessité de trouver un moyen pour financer ses études. Etant étudiante, elle exerce le métier d’enseignante avant de rejoindre le transport aérien. Quelques mois plus tard, elle est licenciée. Après des mois de combat contre son licenciement «arbitraire», elle obtient gain de cause. Elle arrache la décision de sa réintégration. En 1980, elle est mutée à Alger où elle sera salariée de l’Enema, Air Algérie,puis jusqu’en 1994, de l’Egsa. A Alger, elle collabore dans la clandestinité avec l’Organisation socialiste des travailleurs (OST). Un acte qui lui vaut six mois de prison en 1983. Deux ans plus tard, elle crée avec 39 autres fondatrices, l’Association pour l’égalité entre les hommes et les femmes, dont elle est secrétaire générale et puis présidente quatre ans après. Dans la même période elle participe à la création de la première ligue des droits de l’homme. Lors des événements de 1988 elle est, une nouvelle fois, arrêtée. Profitant de l’ouverture du champ politique, elle est élue en 1989 secrétaire générale de l’OST. Elle occupe la même tâche depuis le congrès de la fondation du Parti des travailleurs. Et depuis, elle assume ce même poste jusqu’à ce jour. Après sa participation aux élections législatives et locales, Louisa Hanoune a présenté sa candidature à l’élection présidentielle de 1999. Le Conseil constitutionnel rejette son dossier. En 2004, elle arrache un billet pour la présidentielle. Sur le plan international, elle est membre fondatrice de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples. Elle est également membre de la commission femmes travailleuses de la commission Afrique de l’EIT. Pour ce qui est de sa politique nationale, Louisa Hanoune défend bec et ongles la souveraineté nationale. D’ailleurs, pour cette campagne, elle a choisi le slogan suivant: «La souveraineté populaire fait l’immunité de la souveraineté nationale: la parole au peuple». Voici les grands axes de sa politique: la rupture avec la politique imposée par l’Etat, un référendum du changement, une politique qui répond aux aspirations du peuple, la préservation de l’économie nationale, le renforcement du secteur public, et contre le processus de privatisation tel que présenté par le gouvernement.
MOHAND OUSSAÏD BELAÏD Un politique qui sort de l’ombre
18 Mars 2009 |
MOHAND OUSSAÏD BELAÏD Un politique qui sort de l’ombre Tahar FATTANI - Mercredi 18 Mars 2009 - Page : 7
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R. BOUDINA |
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Après plusieurs années dans l’ombre, Mohamed Saïd lève sa tête et fait entendre sa voix. Il est inconnu sur la scène politique nationale, mais ce n’est pas pour autant que cette scène lui soit étrange. La preuve, il créa la surprise en ramassant les 75.000 signatures qui lui ont permis d’arracher l’aval du Conseil constitutionnel pour prendre part à la course à l’élection présidentielle du 9 avril. Mohamed Saïd, de son vrai nom, Mohand Oussaïd Belaïd, est né le 20 janvier 1974. Il est issu d’une famille nombreuse originaire du village de Bouadnane dans la wilaya de Tizi Ouzou. Après l’obtention de son baccalauréat, il rejoint l’université d’Alger où il a suivi ses études supérieures. Il est titulaire d’une licence en droit public international et certifié en sciences politiques. Mohamed Saïd est passionné par la politique. Il n’est pas venu du néant. Son expérience d’étudiant activiste, son profil diplomatique et son expérience journalistique l’ont beaucoup servi dans sa vie politique. Il a fait ses premiers pas politiques à l’université d’Alger. En 1968, il a été élu président du mouvement national des étudiants engagés. Après l’obtention de sa licence, il s’est engagé dans la vie professionnelle. Après avoir été correspondant du quotidien régional en langue française, An-Nasr, Mohamed Saïd est devenu journaliste permanent à la Télévision nationale. Il a occupé en même temps le poste de rédacteur en chef de la revue Echabab. De 1976 à 1980, il a dirigé le journal Echaâb, avant d’être promu directeur général de l’agence APS de 1981 à 1982. Son bagage et son expérience dans le domaine de l’information et la communication lui ont ouvert les portes de la diplomatie. Il a été nommé porte-parole au ministère des Affaires étrangères où il occupait également le poste de directeur presse-information. En 1983, il entame sa carrière de diplomate. Le premier poste occupé, était celui de ministre conseiller près l’ambassade d’Algérie à Djeddah et représentant de l’Algérie au sein de l’Organisation de la conférence islamique. En 1986 il a été nommé ambassadeur d’Algérie au Bahreïn. Après trois ans à ce poste, il a été rappelé en Algérie. Il a été nommé ministre plénipotentiaire au ministère des Affaires étrangères. Mohamed Saïd rentre en politique derrière une grande personnalité nationale, le Dr Ahmed Taleb Ibrahimi. Lors de l’élection de 1999, Mohand Oussaïd Belaïd était chargé de la cellule de communication du Dr Ibrahimi qui était candidat à cette élection. En sa qualité de membre fondateur du mouvement Wafa (parti non agréé), Mohamed Saïd était secrétaire général et porte-parole de cette formation. Faute d’agrément, une partie des militants avait quitté ce mouvement. Entouré de jeunes étudiants, il sort de l’ombre et met en place une nouvelle structure. Le 10 janvier 2009 il annonce la création officielle du PLJ (Parti pour la liberté et la justice). Il est candidat à la présidentielle du 9 avril. Il avance deux raison essentielles qui l’ont poussé à sortir au-devant de la scène: la stagnation politique et une démission sociale. A cet effet, il propose un programme qui se résume en quelques points. Justice sociale, revalorisation des compétences nationales, moralisation de la vie publique, enracinement de la culture démocratique pour un meilleur exercice des libertés individuelles et collectives et le respect des droits de l’homme.
18 Mars 2009 - Tahar FATTANI
MOUSSA TOUATI L’homme qui crée les surprises
18 Mars 2009 - Tahar FATTANI |
MOUSSA TOUATI L’homme qui crée les surprises Tahar FATTANI - Mercredi 18 Mars 2009 - Page : 7
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Y. BOUGHERIRA |
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Parti de rien, sans diplôme universitaire, sans grande carrière politique, ni des réseaux d’influence nécessaires et le voilà présidentiable. Il s’agit de l’homme politique heureux, Moussa Touati. A peine débarqué sur le devant de la scène politique nationale, Moussa Touati, président du FNA, s’est imposé comme la troisième force politique du pays, selon les résultats des scrutins. Né en 1954, d’une famille modeste, qui habitait Beni Slimane dans la wilaya de Médéa, il a grandi orphelin de père, celui-ci a rejoint le maquis en 1956, d’où il n’est plus revenu. M.Touati a commencé sa scolarité après l’Indépendance. Après les études primaires dans sa région natale, il rejoint quelques années plus tard la capitale pour des études secondaires. Profitant de son statut de fils du chahid, il obtient à l’âge de 16 ans une bourse d’études pour Tripoli. Il a mal choisi sa destination. La situation politique dans ce pays n’était pas favorable. Il quitte, ainsi, la Libye pour rejoindre la Syrie qu’il quitte quelques petites années plus tard. En 1972, il s’engage dans l’armée. Ce fut difficile pour lui de supporter longtemps le système militaire n’étant pas bien gradé. Après cinq ans d’expérience, il quitte les casernes avec le grade d’adjudant. L’échec subi dans ses études et lors de son passage sous les drapeaux, l’ont certainement, poussé à prendre sa revanche. Il rejoint de nouveau «la casquette». Cette fois-ci il choisit les services des Douanes. Ce n’est pas la bonne affaire, non plus. Il tente les services de police. En 1980, il signe son engagement dans la Sûreté nationale. Après cette troisième expérience, il aura compris que l’uniforme et la casquette ne font pas partie de ses objectifs. Il se voyait plus doué en politique. Profitant des assouplissements décidés par l’Algérie à l’époque du président Chadli Bendjedid en matière du mouvement associatif, il créa l’Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec). Une opportunité qui lui a permis d’entrer dans la politique par la grande porte. Car, l’Onec est une organisation satellite. Elle active sous le chapeau du Front de libération nationale (FLN). En 1988, le flic ôte l’uniforme et opte pour la vie civile. Mieux encore, le voilà homme politique! C’était difficile d’avoir une place dans la famille FLN. Il a été, aussitôt, «chassé» de la présidence de l’Onec. Aguerri sous les drapeaux, Moussa Touati est devenu un véritable résistant. Il n’a pas baissé les bras. Il saisit toute occasion qui se présente à lui. Lors de la tragédie nationale, il réintègre la «famille révolutionnaire». Il a créé, ainsi, la Coordination nationale des enfants de chouhada (Cnec). Il commence, alors, à découvrir le plaisir et les opportunités qu’offre la politique. Quatre ans à la tête de la Cnec, Moussa Touati voit plus haut. Il crée le FNA dont il est désigné président à l’issue du congrès constitutif, en 2000. Quatre ans plus tard, il veut jouer dans la cour des grands. Il vise, en 2004, l’élection présidentielle. Un objectif qu’il n’a pu atteindre. Le conseil consultatif lui rejette le dossier. Une ambition qu’il a atteinte en 2009. Il représente la tendance nationaliste démocrate et populiste. Fils de chahid qu’il est, il s’oppose à toute idée d’amitié avec la France. Il propose le changement, la démocratie, donner la parole au peuple, les droits de l’homme et la jeunesse.
MOHAMED DJIHAD YOUNSI Un candidat pas comme les autres
18 Mars 2009 - Tahar FATTANI
MOHAMED DJIHAD YOUNSI
Un candidat pas comme les autres Tahar FATTANI - Mercredi 18 Mars 2009 - Page : 7
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B. NORA |
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Profitant de l’absence des leaders islamistes, Mohamed Djahid Younsi tente de hisser haut le drapeau de cette mouvance à l’approche de la prochaine présidentielle. Diplômé d’une université allemande, M.Younsi est titulaire d’un doctorat d’Etat en mécanique. Après l’obtention de son diplôme universitaire, il exerce plusieurs fonctions en Algérie. Il convient de citer qu’il occupait le poste de maître de conférences à l’université de Constantine. Parallèlement, M.Younsi consacre son temps à la chose politique. Son activisme au sein du parti islamiste, le propulse au rang de député lors de la précédente législature. Suite à l’éviction du président et fondateur du parti El-Islah, Abdellah Djaballah, M.Younsi devient président de cette formation à la veille des élections législatives de mai 2007. Ce parti a déjà été confronté entre 2004 et 2006 à une crise interne qui avait conduit au gel par la justice, des activités de M.Djaballah. M.Younsi fut le leader d’un groupe de militants qui ont appelé «au redressement». Il a tenu à dénoncer la gestion «autoritaire» et «opaque» des affaires du mouvement de Abdellah Djaballah. La justice a tranché en faveur de M.Younsi. La guerre s’est poursuivie entre les deux hommes. En juin 2006, M.Djaballah est rétabli dans ses droits par le Conseil d’Etat qui avait ordonné la levée de l’application de cette décision. Les carottes sont déjà cuites. Djaballah perd de plus en plus de popularité au sein de cette formation. Ayant réussi à avoir 600 signatures d’élus, le SG d’El Islah est aujourd’hui présidentiable. Pour ce qui est de sa ligne politique, le candidat à la prochaine épreuve électorale veut s’aligner dans les rangs de l’opposition. D’ores et déjà, il dénonce la manière avec laquelle est géré le pays. «Le drame de l’Algérie est le fait que les gouvernements successifs cumulent les échecs, des gouvernements auxquels manquent des programmes précis et des projets d’avenir», déclare-t-il au lendemain de sa candidature. En se présentant à cette échéance, il estime qu’il est «le seul candidat qui peut faire de l’ombre» au président-candidat, Abdelaziz Bouteflika. Dans son programme, M.Younsi s’est engagé à orienter ses efforts et capacités vers la consécration des constantes nationales et la défense de ses symboles. Les autres thèmes qu’il développe sont: la langue arabe, l’identité nationale. Il défend également le projet de la Réconciliation nationale. Mieux encore, il propose d’aller, s’il est élu, vers une amnistie générale. En ce qui concerne la politique étrangère, il accorde la priorité à la question palestinienne. Il propose également que l’Algérie se retire de l’Union pour la Méditerranée. Pour les relations avec la France, il considère qu’il est plus que nécessaire que Paris présente ses excuses au peuple algérien sur les crimes coloniaux.
ALI FAWZI REBAÏNE Un opticien pour une nouvelle vision politique
18 Mars 2009 - Tahar FATTANI
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ALI FAWZI REBAÏNE Un opticien pour une nouvelle vision politique Tahar FATTANI - Mercredi 18 Mars 2009 - Page : 7
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IL est présent occasionnellement, mais il est là. Ali Fawzi Rebaïne, président du parti AHD 54, est connu pour son éclipse de la scène politique nationale, des années durant, pour émerger à l’approche de l’élection présidentielle. Né le 24 janvier 1955 à Alger, cet opticien de profession, père de deux enfants, est un petit-fils de révolutionnaire, qui s’est engagé à rester fidèle à la cause nationale défendue par ses ancêtres. Trois ans après sa naissance, il perd son père pendant la guerre de Libération. Après des études primaires, il décroche son baccalauréat qui lui permet de fréquenter l’université de Boumerdès, où il suit, pendant, quelques années des études en génie mécanique. M.Rebaïne n’a pas tardé à quitter les amphis de cette université. Pour lui, la politique est une passion. Il se sent doué dans ce domaine. A moins de 30 ans, Ali Fawzi Rebaïne commence à faire parler de lui. Il mène de nombreux mouvements de protestation. Un militantisme qui lui vaut la prison du 23 septembre 1983 au 4 novembre 1984 à Berrouaghia pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Une fois sa peine purgée, M.Rebaïne reprend ses activités politiques. Il est, en février 1985, membre fondateur de l’Association des fils et filles de chouhada de la wilaya d’Alger. En juin 1985, il crée, avec d’autres membres, la première ligue des droits de l’homme. La même année, il est une nouvelle fois emprisonné le 5 juillet 1985 pour atteinte à la sûreté de l’Etat et constitution d’association illégale. Il est alors condamné à 15 ans de prison. Heureusement pour lui, la grâce présidentielle annoncée par Chadli Bendjedid, le 26 avril 1987, le remet en liberté. Les mois qu’il a passés en prison, ne l’ont pas empêché de reprendre l’activité politique. En octobre 1988, il crée, avec d’autres militants de la cause, un comité national contre la torture. Deux ans plus tard, il organise l’Association des fils et filles de chouhada. Profitant de l’ouverture de l’Algérie sur le pluralisme, M.Rebaïne est devenu un des membres fondateurs, en avril 1991, du parti AHD54. Il est réélu secrétaire général du parti au congrès des 5 et 6 mai 1998. Par la suite, il devient président du parti à l’issue du congrès d’avril 2002. M.Rebaïne est un habitué des élections. En 2004, il crée la surprise. Il réussit à avoir «aisément», les 75.000 signatures. Il se présente à l’élection présidentielle d’avril 2004. Celle-ci est une mauvaise expérience pour lui. Il n’a même pas réussi à avoir 1% des suffrages exprimés. Avec ce résultat, il occupe la quatrième place, loin derrière l’actuel président de la République, l’ex-chef du gouvernement, Ali Benflis et la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune. Dans son programme présidentiel, il propose de réformer l’école, de promouvoir les droits de l’homme, d’insuffler une nouvelle dynamique au secteur de l’agriculture, du logement et de la santé. Il est, également, pour l’abrogation du Code de la famille. En quelques lignes, il veut soumettre au peuple «un programme global portant sur les différentes préoccupations des citoyens, notamment en matière des droits de l’homme, des libertés et du pluralisme syndical».
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