Actualité | jeudi 9 février 2012
Les populations excédées Après six jours d’isolement et sans aucune aide des pouvoirs publics, les villageois ont décidé d’entreprendre des... |
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Actualité
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Les populations excédées
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Boumerdès : la colère monte
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Pénurie de pain, de légumes, de semoule, de gaz…
Les populations excédées
le 09.02.12 | 01h00
Après six jours d’isolement et sans aucune aide des pouvoirs publics, les villageois ont décidé d’entreprendre des actions de protestation pour manifester leur désarroi dans la wilaya de Tizi Ouzou.
«La situation n’a pas évolué, au contraire, elle empire de plus en plus au point de susciter la colère des citoyens qui ne voient rien venir des pouvoirs publics. Les moyens de l’APC ne peuvent rien faire devant l’ampleur de cette tempête de neige», nous a expliqué, hier, le président de l’APC d’Aït Zikki, une commune perchée à plus 1400 mètres d’altitude, à environ 70 kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, où les habitants ont procédé hier à la fermeture du siège de l’APC.
Ils réclament des moyens de déneigement pour l’ouverture des accès à leurs villages. Ils n’ont reçu jusqu’à présent ni renfort matériel ni moyens promis par l’administration. «La direction des travaux publics nous a envoyé deux chargeurs et une niveleuse, mais ils ne sont pas efficaces. Les secours n’arrivent pas et la population reste toujours pénalisée, sans moyens de déneigement, sans denrées alimentaires ni gaz butane», a ajouté M. Amara, qui réitère son appel aux pouvoirs publics à intervenir pour venir en aide aux citoyens de sa commune qui lancent, chaque jour, des cris de détresse mais sans aucune suite. Les responsables de l’administration se contentent, s’insurge-t-on, de «de voiler la réalité du terrain à travers leurs interventions dans les medias». Les villageois d’Aït Zikki n’ont pas encore reçu l’aide promise par les pouvoirs publics.
Désarroi
Ils ont rencontré, hier après-midi, après avoir marché à pied sur dix kilomètres, le chef de daïra de Bouzguène et le président de l’APC. Des citoyens d’autres localités de la wilaya de Tizi Ouzou sont toujours dans le désarroi au point de sortir dans la rue pour se faire entendre. C’est le cas des habitants des villages de Aït Khercha et Ihidoussene, dans la commune de Tadmait (20 km à l’est de Tizi Ouzou), qui ont fermé, hier, la RN12 reliant Tizi Ouzou à Alger. Dans d’autres communes, notamment en Haute-Kabylie, les citoyens sont toujours abandonnés à leur sort et ne savent plus à quel saint se vouer. Leurs cris d’alarme sont restés vains. «On est dans l’isolement et personne n’a pensé à nous, à l’exception de notre président d’APC qui est avec les citoyens en ces moments difficiles.
Il a mis les moyens de l’APC qui sont malheureusement insuffisants pour faire face à cette exceptionnelle tempête de neige qui a enclavé la région. Au lieu de déclencher un plan d’urgence national pour désenclaver les localités sinistrées par ces fortes intempéries, le Conseil des ministres a décidé de l’augmentation du nombre de sièges à l’APN alors que dans ces circonstances difficiles, les députés sont absents sur le terrain», clame avec beaucoup de colère un citoyen d’Iferhounène, qui nous a affirmé aussi que la vie est dure dans cette commune située à 60 km au sud-est de Tizi Ouzou. «Ici, il n’y a ni ravitaillement, ni gaz butane, ni pain.
D’ailleurs, un épicier de notre village a dû rationner la semoule à dix kilos par foyer, afin de permettre à toutes les familles de s’approvisionner. L’eau du robinet est gelée. C’est une situation apocalyptique», nous a-t-il ajouté. A Illiltene, toujours au pied du Djurdjura, les villageois sont dans la détresse. Ils sont livrés à eux-mêmes en l’absence d’équipements de déneigement, ceux de l’APC n’arrivant plus à déblayer les routes où la neige a atteint plus de 2 mètres d’épaisseur. «L’alerte est au rouge. L’évacuation des malades, même avec des véhicules tout-terrain, est presque impossible.
On a dû transférer vers l’hôpital une femme qui devait accoucher à l’aide d’un engin de déneigement. C’est intenable», fulmine Rachid, un jeune d’Illiltene. Dans la commune voisine d’Imsouhal, les citoyens vivent le calvaire. Ils ont d’ailleurs observé, hier, un sit-in devant la mairie pour dénoncer l’indifférence des pouvoir publics.
Hafid Azzouzi
Algérie: le président Bouteflika fixe au 10 mai les élections législatives
le 09.02.12 | 20h12
Le président Abdelaziz Bouteflika a fixé jeudi soir au 10 mai la date des élections législatives en Algérie, un scrutin à un tour, lors d'un discours radio-télévisé.
"Nous entamons la nouvelle étape des réformes politiques par la tenue des élections législatives le 10 mai 2012, conformément au nouveau code électoral entré en vigueur", a-t-il dit dans son message à la nation, après avoir rappelé ses engagements de réformes politiques pris le 15 avril 2011.
Lors d'un conseil des ministres mardi, il a été décidé que le nombre de députés à l'Assemblée nationale algérienne passera de 389 à 462.
Le président a indiqué qu'"il avait interdit à tout responsable ou membre du gouvernement d'utiliser les moyens de l'Etat ou d'effectuer des visites officielles" à des fins électorales.
Un des projets de réforme obligeant tout officiel à démissionner s'il se présentait aux élections avait été rejeté par le Parlement.
Le chef de l'Etat a évoqué jeudi d'autres réformes après le scrutin, sans les identifier.
Il avait annoncé l'an dernier que la nouvelle Assemblée serait chargée d'amender la Constitution, légèrement remaniée en novembre 2008 pour lui permettre de briguer un troisième quinquennat.
Le président a aussi appelé à une "participation massive" surtout des jeunes pour que cette nouvelle Assemblée soit "crédible".
"J'attends des partis politiques, des syndicats et des organisations de la société civile qu'ils oeuvrent ensemble à mobiliser les électeurs et les électrices, les jeunes en particulier, afin qu'ils s'acquittent de ce qu'implique la citoyenneté, loyale et sincère, de disponibilité à accomplir le devoir civique et politique, à choisir les programmes et juger les hommes et les femmes en fonction de leur probité et de leur compétence", a-t-il martelé.
"Les institutions administratives ont la responsabilité d'assurer la neutralité de leurs agents", a-t-il également souligné dans un discours de moins de dix minutes qu'il a lu, lunette sur le nez, les yeux rivés sur son texte.
Le président a insisté sur le rôle des partis dans cette nouvelle page de l'histoire du pays.
Ils "seront incontournables lorsqu'il s'agit de la crédibilité, de l'efficacité et du respect total des règles régissant les prochaines élections législatives", a-t-il souligné.
Pour ce faire, ils devront "mettre au point des programmes viables et sérieux" avec "des candidats et candidates capables d'assumer pleinement leur mandat parlementaire".
Dix-sept nouveaux partis ont été récemment autorisés à tenir leurs congrès constitutifs.
L'importance des femmes a également été rappelée par M. Bouteflika qui leur avait accordé une plus grande représentativité dans un projet de réforme qui a été critiqué et amendé.
La loi adoptée leur accorde 20 à 40% des places sur les listes électorales, contre un quota initial de 33% sur toute les listes électorales.
Il faut "ouvrir largement la voie aux femmes et aux jeunes qualifiés de manière à enrichir la composante humaine de nos institutions constitutionnelles de femmes et de jeunes compétents", a-t-il poursuivi.
L'Algérie a vécu, dans la foulée des révolutions arabes, une vague d'émeutes et de protestations en 2011 qui ont conduit M. Bouteflika à promettre le 15 avril des réformes, pour éviter une mobilisation du type printemps arabe.
Loin de se calmer, les protestataires ont exigé, corps de métier, après corps de métier, des augmentations salariales, de meilleures conditions de travail et de statuts.
L'Etat a majoritairement cédé pendant que les politiques planchaient sur une série d'aménagements législatifs, dont l'opposition non légale a été écartée. Les protestations se poursuivent depuis janvier 2012 mais de manière sporadique.
AFP
Boumerdès : la colère monte
le 09.02.12 | 01h00
Le manque de vivres, les coupures d’électricité, la pénurie de gaz et par-dessus tout «l’absence de l’Etat» ont eu raison de la patience des populations.
Dans la région de Boumerdès, les intempéries qui sévissent depuis cinq jours ont exacerbé le mécontentement des citoyens. «Notre pays ne peut malheureusement pas faire face à des situations d’urgence. Il suffit qu’il pleuve pendant quelques jours pour que tout s’arrête. Il a neigé pendant trois jours et toute la wilaya, pour ne pas dire tout le pays, se retrouve bloquée», commente Saïd, un commerçant de Boudouaou. Et le constat n’est pas exagéré, à Kharouba, par exemple, la colère a été telle que les habitants ont mis le feu au siège de leur APC. Les routes coupées, le manque de vivres, les coupures d’électricité, la pénurie de gaz butane, et, par-dessus tout, «l’absence de l’Etat», ont fini par avoir raison de la patience des populations.
Ceci n’est pas un incident isolé, car à quelques dizaines de kilomètres de là, à Haouch El Makhfi, un quartier de près de 20 000 habitants dans la commune d’Ouled Heddadj, toujours dans la daïra de Boudouaou, les habitants ont, pendant la nuit de lundi à mardi entre 20h et 23h, fermé la RN5 à la circulation, pour réclamer le gaz de ville, mais surtout le revêtement des routes du village. Ils ont reconduit la manifestation le lendemain en milieu d’après-midi, faute d’avoir été entendus.
Comme seule réponse à leur action et revendications, l’Etat a mobilisé les forces antiémeute pour disperser la foule et libérer le seul axe routier qui relie l’est du pays à la capitale et à l’Ouest. Il ne fallait pas de blocages supplémentaires, car les routes sont déjà coupées à la circulation par la neige et la pluie dans plusieurs endroits du pays. Dans la commune de Hamadi, les habitants ont fermé à la circulation, mardi, la rocade Boudouaou-Zéralda pour protester contre les coupures intempestives et répétées d’électricité.
Aux Issers, des dizaines de familles, dont les habitations n’ont pas pu résister aux intempéries, ont été temporairement hébergées au centre de santé de la ville. Jusqu’à hier, en milieu de journée, leur problème n’a pas été définitivement résolu. Comme à l’accoutumée, pour loger ces citoyens, le problème se pose en termes de «résidence légale permanente» sur le territoire de la commune ou de «squat et constructions illicites». En effet, les autorités ne voudraient pas être «mises devant le fait accompli par des habitants qui s’installent provisoirement et guettent la moindre occasion pour se faire attribuer un logement, alors que d’honnêtes citoyens ont introduit leurs demandes et attendent patiemment, malgré toutes les difficultés, d’être légalement logés», dit un responsable local. Car beaucoup de cas pareils n’ouvrent toujours pas droit à un logement aidé de l’Etat.
A Taourga, les citoyens s’en sont pris au P/APC qu’ils ont séquestré, avant-hier, dans son bureau jusqu’en début de soirée, lui reprochant de n’avoir pat été suffisamment présent à leurs côtés. Le chef de daïra a, pour sa part, réagi hier à notre article se rapportant à cet incident et a soutenu avoir eu des «entretiens mûrs et responsables avec les citoyens de Taourga». «Je n’ai pas cessé de me déplacer à Taourga pendant ces 4 jours d’intempéries et je suis resté en contact avec des citoyens de la commune pour me tenir informé de tout. Je suis de près la situation, et je peux vous dire que je ne dors pas tranquillement», dit-il.
Ailleurs dans la wilaya, même si on n’a pas enregistré d’action de protestation, d’autres signes de détresse sont plus que visibles.
Depuis samedi, c’est la ruée sur le gaz butane, dont les prix ont flambé. Les stations Naftal et autres commerces sont pris d’assaut par des centaines de citoyens dans l’espoir de trouver une bonbonne de gaz. A Chabet El Ameur, Afir, Dellys, Taourga, Kedara, Kharouba, Ouled Heddadj, Boudouaou, Tidjelabine, Ammal, Beni Amrane, Cap Djinet, des citoyens font état de pénurie de gaz. «Beaucoup se rendent dans les villes de la périphérie est d’Alger, comme Rouiba, Bab Ezzouar pour s’approvisionner en gaz butane», témoigne un autre habitant de Boudouaou.
Kamel Omar
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