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L’ambassadeur américain David Pearce estime que le changement politique en Algérie est inéluctable. Le diplomate plaide pour une participation active de la population dans le processus de transition et à plus d’ouverture démocratique. Le poste d’ambassadeur des Etats-Unis à Alger restera vacant durant plusieurs semaines. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Le peuple doit avoir la possibilité de prendre part au processus de changement qui s’opère actuellement en Algérie. C’est, en substance, ce qu’a conseillé le désormais ex-ambassadeur des Etats-Unis à Alger. «Il est vrai que c’est une période de grands changements dans la région. Cela signifie tout simplement que les peuples recherchent plus de liberté, de dignité et d’opportunités dans leurs pays respectifs. La manière dont cela se fera varie en fonction des circonstances des pays. Mais je pense que le débat est déjà en cours en Algérie sur l’avenir du pays», a déclaré David Pearce, lors d’une rencontre avec la presse jeudi à l’ambassade des Etats- Unis. Pour lui, l’Algérie n’est en rien «immunisée » contre le changement. «Je ne veux pas faire dans les prévisions car nul ne peut savoir de quoi sera fait demain, je crois que l’Algérie n’est pas immunisée contre ce changement. Le débat a été annoncé, la décision (du changement) est à prendre par le peuple et par les responsables.» Le diplomate, qui plaide pour une plus grande ouverture démocratique, se dit néanmoins «optimiste » quant à l’avenir de l’Algérie. «Le peuple algérien a beaucoup de talent. C’est pour cela que je reste très optimiste quant à l’avenir de l’Algérie. C’est vrai qu’il y aura un changement et que les points de vue diffèrent sur la manière dont ce changement devrait avoir lieu. C’est tout à fait normal qu’il y ait des divergences, c’est cela la démocratie. Mais il faudra gérer ces divergences dans un esprit de tolérance. Il est très important de savoir écouter. Si on perd le débat politique aujourd’hui, on peut le gagner demain. C’est cela la démocratie. Il faut être prêt à dialoguer à tout moment. Le fait qu’il n’y ait plus d’état d’urgence en Algérie est une mesure très positive. Nous espérons qu’elle sera suivie par d’autres mesures positives. Par cela, j’entends l’ouverture de l’espace à la société civile, à la liberté d’expression et de rassemblement », a souligné Pearce. En poste depuis 2008, David Pearce a affirmé avoir apprécié travailler en Algérie, un pays où il a été confronté à la «bureaucratie». «Discret» de nature, Pearce a déclaré que son départ n’était pas lié à l’affaire du site WikiLeaks. «J’ai été nommé parmi l’équipe de cinq ambassadeurs à Kaboul. Je serai responsable de 800 personnes en matière de gestion et de comptes rendus. Mon départ n’a rien à voir avec WikiLeaks. S’il était lié à WikiLeaks, cela aurait rendu mon départ plus intéressant», ironisera l’ambassadeur. Son successeur, dont il a tu le nom, ne prendra pas ses fonctions avant plusieurs semaines. «Il n’y a encore rien d’officiel. Il y a un processus de confirmation qui est actuellement au niveau du Sénat. On attend que le processus aboutisse. Mais je peux vous dire que je connais mon successeur et que c’est quelqu’un de très compétent.» T. H.
LIBYE ET SAHARA OCCIDENTAL Justifications diplomatiques
L’ambassadeur Pearce est revenu, jeudi, sur les actions des Etats-Unis dans la région du Maghreb. Pour ce qui est de la situation en Libye, il a mis en avant l’argument humanitaire et le quitus de la Ligue arabe pour justifier l’intervention militaire. «Il est important de comprendre que personne ne voulait en arriver à cette situation. Mais le fait est là, Kadhafi était en train de tuer des civils. Une situation rejetée par la Ligue arabe, qui a donné lieu à la résolution des Nations Unies pour protéger les civils. Notre objectif est humanitaire, il s’agit tout d’abord de protéger des civils.» Le diplomate a également confirmé la position de l’administration américaine vis-à-vis de la proposition d’autonomie que tente d’imposer le Maroc dans le dossier du Sahara occidental. Mercredi dernier, la secrétaire d’Etat avait qualifié de «sérieux, réaliste et crédible» le plan marocain que rejette en bloc le Front Polisario. «La déclaration de Mme Clinton reflète la position des Etats-Unis. Mais je pense qu’elle reflète également la politique suivie par le gouvernement américain qui est axée sur l’encouragement du dialogue», notera David Pearce. T. H.
Actualités : RةSURGENCE DE L’ISLAMISME POLITIQUE Les explications évasives de Ghoulamallah
Le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghoulamallah, adopte des faux-fuyants quant à la résurgence de l’islamisme politique. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) -Des explications évasives l’ont été, celles formulées jeudi dernier, en marge d’une séance de questions orales au Conseil de la nation, par le ministre des Affaires religieuses et du Wakf, Bouabdallah Ghoulamallah. A une question sur la résurgence du discours et de l’activisme islamiste politique, le ministre des Affaires religieuses a estimé que «la population algérienne est suffisamment mûre pour ne pas (céder) aux extravagances » que «les imams et les fidèles sont suffisamment protégés». Néanmoins, «en dehors de la mosquée, je ne peux pas intervenir», assure M. Ghoulamallah. A propos du mouvement de protestation de certains imams, le ministre de tutelle a affirmé que les revendications légitimes seront prises en charge. De même, le ministre des Affaires religieuses, en réponse à une question indirecte du sénateur RND Kaddour Kas, avait concédé le droit aux conseils scientifiques, relevant de la mosquée, d’émettre des fatwas dans le but de concilier des parties en conflit et avant le recours à la justice. A charge, cependant, pour ces conseils, agissant parfois sur saisine de citoyens en litige, de respecter la décision de justice une fois prononcée, précise le ministre. Auparavant, en plénière, Bouabdallah Ghoulamallah était revenu sur la gestion du hadj, en réponse aux interrogations des sénateurs Abdelkader Chenine (tiers présidentiel) et Abdelkader Belaouar (FLN). Selon le ministre, la gestion des hadjis algériens a été relativement satisfaisante, en dépit des 25 décès enregistrés et 200 hospitalisations effectuées. Cela même si les conditions d’hébergement et de transport n’ont pas été satisfaisantes, dans la mesure où le nombre de pèlerins (40 000) a excédé le quota affecté à l’Algérie (27 000), et que l’Office national du tourisme s’est avéré défaillant dans la prise en charge des pèlerins. Certes, le ministre des Affaires étrangères estime que de tels désagréments sont normaux. «C’est ça le hadj», dira-t-il. Des conditions dont M. Ghoulamallah promet toutefois l’amélioration durant la saison du hadj 2011 qui sera préparée dès le mois d’avril. A ce propos, l’hôte du Conseil de la nation a évoqué la levée du monopole et la prise en charge de 14 000 pèlerins ouverte à 28 agences de tourisme et de voyage, après sélection. C. B.
Si le calme semblait revenu hier au Climat-de-France, l’atmosphère reste tout de même tendue depuis les violents affrontements ayant opposé mercredi et jeudi derniers en fin de journée les forces de l’ordre aux jeunes de ce quartier. Ces derniers voulaient empêcher la démolition de baraques érigées au pied des immeubles, dans des jardins publics ainsi qu’à l’intérieur d’une école primaire. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Hier, seuls des pneus et autres objets brûlés au milieu de la chaussée témoignaient encore de la violence vécue au quartier Climat-de-France, à Bab-El- Oued. La consternation se lisait toutefois sur les visages, même si les habitants s’efforçaient de vaquer tranquillement à leurs occupations hier matin. La veille, jeudi, en fin d’après-midi, les jeunes, n’ayant pas encore ravalé leur colère et leur frustration d’avoir vu leurs habitations détruites, cherchaient encore à en découdre avec les policiers postés dans le quartier. Des objets dont des poubelles et des pneus ont encore été brûlés. Par ailleurs, et même si le dispositif de sécurité a été allégé, il était toujours déployé dans ce quartier en vue de dissuader toute tentative de manifestation ou tout acte de violence de la part des jeunes. Ces derniers ont précisé, hier, qu’ils s’estimaient lésés du fait «d’avoir été bernés par les représentants de l’APC de Oued Koriche, lesquels ont fermé les yeux au moment de l’érection des baraques au vu et au su de tout le monde». L’atmosphère était tendue à Climat-de- France depuis qu’une trentaine de constructions illicites ont été rasées. Et les familles sont encore secouées par les affrontements de mercredi dernier où des bombes lacrymogènes balancées de la rue ont aterri à l’intérieur de leurs habitations et les ruelles de la cité étaient remplies de dizaines de blessés. Par mesure de sécurité, mais aussi pour une meilleure maîtrise de la situation en cas d’affrontement, la rue Hocine Nachef menant vers la partie basse de Climat-de- France était, jusqu’à hier en fin de journée, fermée à la circulation. F.-Z. B.
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FOOTBALL ANNABA J-1 DU DERBY MAGHRÉBIN Marée verte sur le cours de la Révolution |
De nos envoyés spéciaux à Annaba : Amine Andaloussi et Samir Sid Des milliers de fans des Verts affluent depuis dimanche dernier dans la ville d’Annaba pour assister au match décisif, prévu demain 27 mars dans le cadre de la 3e journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2012 de football (CAN-2012). Un vent vert venu des quatre coins de pays soufflait sur Bône, le drapeau vert et blanc orné d'un croissant et d'une étoile rouges coiffait plusieurs automobiles, principalement des pick-up bondés de jeunes et moins jeunes et même de personnes âgées défilent dans les principales artères de la ville de Saint Augustin. Suite...
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INCIDENTS AU STADE DU-19 MAI-1956 Le wali décide d’une enquête |
Une enquête sur les graves incidents provoqués lors de la vente, mercredi dernier, des billets d’accès au stade du 19-Mai-1956 pour suivre le match Algérie-Maroc, entrant dans le cadre de la troisième journée des éliminatoires du groupe D de la Coupe d’Afrique des nations (CAF-2012), a été déclenchée par les services concernés, à l’initiative du wali de Annaba. Suite...
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FOOTBALL CARL MEDJANI, DÉFENSEUR DE L’EN : «Prêt à toute éventualité» |
De nos envoyés spéciaux à Annaba, Amine Andaloussi et Samir Sid «Si l’absence de mon ami et coéquipier Madjid venait à ce confirmer d’une façon définitive le jour du match, ce serait pour moi une grande déception, car la présence de Madjid est indispensable dans l’équipe», dira le sociétaire de l’AC Ajaccio, Carl Medjani. Bougherra peut apporter énormément au groupe sur le terrain. Suite...
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COUP DUR POUR LES VERTS Madjid Bougherra forfait |
Les Fennecs seront privés de leur défenseur Madjid Bougherra lors du derby face au Maroc demain soir à Annaba. Pourtant lors de la séance d’entraînement de mardi soir, les nouvelles étaient rassurantes quant à la participation de Magic et le coach optimiste. Suite...
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STADE DU 19-MAI-1956 Pelouse magnifique mais… |
L’état de la pelouse de stade 19-Mai-1956, qui sera le théâtre du derby maghrébin demain, suscite toujours la crainte des organisateurs. Même le sélectionneur national n’hésite pas à s’enquérir de l’état du terrain. Suite...
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FOOTBALL MAROC Un 4-5-1 pour contrer les Verts |
Le sélectionneur belge du Maroc, Eric Gerets, devrait opter demain pour un schéma tactique en 4-5- 1, avec trois milieux récupérateurs, pour tenter de revenir avec au moins un point de sa sortie annabie face à l’Algérie dans le cadre de la 3e journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2012 de football. Suite...
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De nos envoyés spéciaux à Annaba : Amine Andaloussi et Samir Sid Des milliers de fans des Verts affluent depuis dimanche dernier dans la ville d’Annaba pour assister au match décisif, prévu demain 27 mars dans le cadre de la 3e journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2012 de football (CAN-2012). Un vent vert venu des quatre coins de pays soufflait sur Bône, le drapeau vert et blanc orné d'un croissant et d'une étoile rouges coiffait plusieurs automobiles, principalement des pick-up bondés de jeunes et moins jeunes et même de personnes âgées défilent dans les principales artères de la ville de Saint Augustin. Amine Andaloussi -Annaba (Le Soir) - Alors que les supporters ne cessent d’arriver en masse à Annaba de jour en jour, surtout des villes limitrophes, Souk-Ahras, Tébessa, reconnaissables aux plaques numérologiques, les fans des Verts Se font vite remarquer par les chapeaux coniques pour certains, pantalons et chemises aux couleurs de l'Algérie, pour d’autres, alors que la plupart ont opté pour le traditionnel maillot blanc. «Je voulais tant voir Bougherra, Djabbou et surtout Ziani, je suis un fervent supporter des Verts, j’ai même fait le déplacement au Soudan avec presque rien, c’est le plus beau souvenir de ma vie, donc pour rien au monde je ne raterais l’occasion de voir à nouveau notre équipe nationale, surtout que celle-ci a vraiment besoin de nous pour ce relancer dans les éliminatoires de la prochaine Coupe d’Afrique», lancera le jeune Saci, croisé à la place mythique de Annaba, le cours de la Révolution, en quête d’un ticket pour l’accès au stade de Guelma. Ayant fait le déplacement par bus, il passera son séjour à Annaba, chez un cousin. Des posters géants représentant le Onze national ont été accrochés aux murs et aux bâtiments officiels. De leur côté, les services de la culture de la wilaya de Annaba ont installé des disk-jokey qui font de l’animation sonore, avec des tubes qui glorifiaient, dans un passé récent, les exploits des protégés de cheikh Saâdane, par leur qualification au Mondial aux dépens des Pharaons. Des tickets au marché noir Plusieurs personnes, au vu et au su de tout le monde, commercialisent des tickets d’entrée pour la rencontre de dimanche au marché noir, en plein cours de la Révolution. «J’ai 40 tickets d’accès au stade, si vous êtes intéressé, je vous fait un prix, j’ai même quelques invitations qui vous permettront de suivre la rencontre à partir de la tribune d’honneur », nous propose un revendeur, qui n’est pas le seul dans ce business. A vu d’oeil, ils étaient au moins une vingtaines, chacun possédant un paquet de tickets. Comment les ontils obtenus ?. Le revendeur proposait le ticket à 3 000 DA, sachant que son prix d’achat a été fixé par l’OPOW à 200 DA. Attention aux faux billets ! L'inquiétude gagne les organisateurs qui craignent de voir de nombreuses personnes privées de stade, malgré leur acquisition en bonne et due forme du ticket d’accès au stade, suite à la circulation d’un nombre important de «vrais-faux» tickets. Ces copies conformes ont fait leur apparition dans le cours de la Révolution. Alertés par la presse locale, les supporters ont fait passer l’information. «Les gens doivent faire attention quant au vrai billet, ce sont les photos de Bougherra et Chamakh qui ont été imprimées et non Yebda et Chamakh», nous dira un garçon de terrasse de café. Aussitôt avertis, les faussaires ont rapidement corrigé leur bourde et les billets à l’effigie de Bougherra et Chamakh ont font leur apparition sur le marché. Mais les organisateurs ont marqué les billets vendus d’un cachet sec pour contrer ce trafic, ils sont difficiles à imiter. Selon une source sécuritaire, une brigade sera mise sur place le jour du match pour contrôler la conformité des tickets. Alors qu’une plainte contre x a été déjà formulée par les organisateurs . L’EN booste le commerce La domiciliation de la rencontre Algérie-Maroc à Annaba a boosté l’activité commerciale. Il y a longtemps qu’on n’a pas vu pareille frénésie commerciale. Des tee-shirts, des posters, des CD et toutes sortes de gadgets sont déjà sur les étals mais aussi sur les trottoirs à Annaba. Tout ce qui évoque l’aventure des Verts fait l’objet d’une exploitation commerciale qui ne laisse pas indifférents les passants. Des survêtements aux couleurs de notre Onze, des maillots, des porte-clefs, des brassards, des posters, des écharpes et même des bonnets sont proposés à des prix cassés. «La plupart écoulent un ancien stock qui n’a pas été vendu durant la Coupe du monde», nous fait savoir Ammi El-Khiar, qui a transformé pour l’occasion son taxiphone en boutique d’articles de sport. «Des familles entières bénéficient de ce commerce, merci les Verts», nous dira Melouk, propriétaire d’un magasin d’articles de sport avant d’enchaîner : «Pour vous dire, le teeshirt de Messi ne fait pas le poids devant celui de Karim Ziani», ironise Melouk, pour illustrer les bonnes affaires que son commerce a enregistrées durant cette semaine «On gagne bien notre vie, la crainte est après la fin de ce derby.» Du plus populaire quartier au plus chic, les trottoirs de la ville de Annaba sont tous squattés par des tables de vente d'objets en vert, blanc et rouge. «C’est un bon business, avec seulement des survêtements pour enfants, à 800 DA l’unité, j'ai pu amasser une bonne petite fortune qui va me permettre d’acheter un scooter, pour la livraison», nous avoue Samir, qui ambitionne de passer à un autre commerce grâce à l’argent récolté par la venue des Verts à Annaba L'équipe nationale ne procure pas seulement du plaisir, mais aussi de l'argent, elle est génératrice de richesses, un bénéfice pour la jeunesse annabie qui s'occupe tout en vivant son plaisir. Annaba n'a pas accueilli un tel événement «footballistique » depuis plusieurs années. A. A.
En match retard comptant pour les 1/8es de finale de la Coupe d’Algérie disputé hier, au stade de l'Unité maghrébine de Béjaïa, le MC Alger s’est imposé devant la JSM Béjaïa aux tirs au but (6-5). Pourtant qualifiée d’alléchante, cette confrontation, disputée à huis clos après les incidents du match de Coupe d’Algérie, s’est avérée ennuyante selon les rares présents. Ils ont constaté que les deux formations, restant sur une suite de mauvais résultats, ont trop joué la prudence et déroulé un jeu faible sur tous les plans. Chacune d’elles espérait surprendre l’autre pour décrocher le fameux billet et redorer son blason. Aussi, le score vierge après les 120 minutes reflète bien la physionomie des débats. Notons que le MC Alger rencontrera, en quarts de finale, le MC Oran. O. K.
Culture
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Le coup de bill’art du Soir «L’exception culturelle» algérienne |
Par Kader Bakou Il y a bien une «spécificité culturelle» algérienne par rapport au monde arabe. En Algérie, nous avons deux langues nationales : l’arabe et le tamazight. La revendication populaire (dans la rue) pour la reconnaissance de la langue berbère a commencé dès le début des années 1980. Suite...
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KHENCHELA Journées du film pour enfants |
Pour égayer les vacances de printemps des élèves de tous les paliers, la maison de la culture Ali-Souaihi organise les journées culturelles du film pour enfants, qui vont certainement attirer une foule nombreuse des quatre coins de la wilaya. Suite...
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SKIKDA Salon juvénile |
Le Palais des arts et de la culture de Skikda organise, du 24 au 30 mars, le 1er Salon pour enfants. Un riche programme a été concocté en la circonstance. Suite...
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Actucult |
SALLE EL-MOUGGAZ (ALGER-CENTRE) 3e forum du théâtre pour enfants Suite...
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Au pays des morts-vivants ! |
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Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr |
Selon le médecin d’Ariel Sharon…
… Ben Ali serait toujours dans le coma !
Pour moi, c’est l’info de la semaine. Peut-être même de l’année. Et je ne suis pas peu fier de la voir révélée et publiée par mon canard, Le Soir d’Algérie. C’était ce jeudi, en Une. D’ailleurs, au passage, je dois dire que j’aurais vu cette information prendre toute la Une, seule, éclatée sur toutes les colonnes de la première page, sans rien autour. Tellement elle se suffit, tellement elle est énorme. Paradoxalement, malgré ce côté extraordinaire contenu dans ces quelques lignes publiées en Une du Soir, je crains que la nouvelle ne passe à la trappe. Au mieux, je prie pour que des confrères un peu attentifs la relaient. Car elle mérite tous les relais du monde. Et d’abord un «intrarelais », celui de la chronique ici même. Et comment d’ailleurs ne pas relayer ce genre d’infos ? Je ne puis passer à côté, juste en sifflotant, ne marquant la chose que par un léger mouvement des sourcils, ou, pis, un haussement d’épaules blasé. Mais plutôt que de tourner autour du pot (mousseux de préférence), je vous la redonne cette nouvelle publiée par Le Soir d’Algérie : mardi dernier, à Moulay-Slissen, une daïra de Sidi-Bel-Abbès, trois compatriotes jeunes et vigoureux, bien campés sur leurs jambes, aussi debout et droits que des «i» tracés par une secrétaire de direction studieuse, décidés et d’un pas ferme se sont présentés aux guichets de leur daïra. Non pas pour y demander le fameux 12 S. Non pas pour y déposer un dossier de l’Ansej. Non pas pour se plaindre de l’état des routes autour de leurs villages. Non pas pour obtenir la fameuse autorisation de vendre des fruits et légumes sur le trottoir. Et non pas, enfin, pour admirer de plus près les beaux yeux vert bouteille de leur chef de daïra. Rien de tout cela ! Ces trois Algériens se sont présentés dans les locaux de leur administration locale pour exiger que leur soit délivré leur propre… certificat de décès ! Je vois d’ici la tronche du malheureux préposé aux enregistrements funéraires face à trois bonshommes bien vivants, bien d’aplomb et qui lui demandent en chœur, d’une voix qui ne semble franchement pas venir de l’Au-delà : «Nous venons déclarer notre décès et retirer nos certificats de trépas !» Mon Dieu ! Ça a dû jeter un froid de morgue sur les lieux ! Mais en même temps, quel sublissime symbole jeté à la face de l’enfermement systématique de toute forme de protestation citoyenne ! Que peut un Ould-Kablia face à ce genre de démarche ? Que peuvent ses bataillons de flics devant trois Algériens qui s’auto-déclarent morts et qui souhaitent que l’état civil leur délivre de leur vivant les justificatifs de leur décès ? Rien. Car, là, il ne s’agit pas de mater une marche. Car, là, il ne s’agit pas de mener une charge violente contre des manifestants ayant érigé des barricades, brûlé des pneus ou saccagé des édifices publics. Non ! Rien de tout cela ! C’est juste trois quidams qui tiennent pacifiquement à officialiser leur mort, leur assassinat par le régime, un assassinat toujours pas revendiqué d’ailleurs. On ne va tout de même pas envoyer des baltaguia casser aussi du mort, non ? Au-delà du sourire amer que cette histoire peut nous soutirer, j’y vois pour ma part une jonction magnifique. La jonction avec ce slogan des jeunes de Printemps noir. Ils clamaient à qui voulaient les entendre que le pouvoir ne pouvait les tuer, car ils étaient déjà morts. Eh bien aujourd’hui, phase deux de cette contestation : les morts veulent juste officialiser administrativement leur décès. Et vu le nombre d’Algériennes et d’Algériens qui se considèrent «éliminés », «suicidés» par le pouvoir, je parie que les communes, daïras, wilayas et ministère de l’Intérieur vont très vite être confrontés à une pénurie. De certificats de décès ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar au pays des morts-vivants continue. H. L.
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