Plus de 30 000 Maliens réfugiés dans le Sud algérien. Un ventre mou dans lequel circulent des terroristes d’AQMI et des contrebandiers. Le Mali et l’Algérie ont bien des choses en commun. Le coup d’Etat militaire, qui a renversé hier le président Amadou Toumani Touré, aura donc des répercussions inévitables sur la situation sécuritaire au Sahel et sur les relations bilatérales. «Depuis 1960 (indépendance du Mali, ndlr), l’Algérie n’a jamais connu une telle instabilité à ses frontières sud», relève le politologue M’hand Berkouk. «Elle supporte toute la charge de l’instabilité de la région, constate aussi l’ancien ministre et diplomate algérien Abdelaziz Rahabi. Pendant dix ans, en Afrique, l’Algérie a privilégié les relations multilatérales au détriment des relations bilatérales. Tout ça pour avoir une place au G8. Elle est en train de payer cette politique.» 

Au Club du Sahel et de l’Afrique du Sud (Organisation de coopération et de développement économiques) à Paris, le directeur Laurent Bossard, joint par téléphone, se montre aussi très inquiet : «On n’a pas encore une vision très claire de ce qu’est et ce que veut ce Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat, mais il semblerait qu’il souhaite régler la rébellion au Nord-Mali par la force. Et l’intensification des conflits dans la région, qui risquent de durer, se ressentira immanquablement en Algérie, car le Sahel est un problème partagé entre les deux pays.» Mais à quoi l’Algérie sera-t-elle confrontée ?

A de nouveaux interlocuteurs avec lesquels elle devra compter

Alger a rapidement réagi au coup d’Etat, hier, en rejetant «fermement» ce «changement anticonstitutionnel», mais «il est clair qu’elle n’aura pas d’autre choix que de faire avec le pouvoir en place, à moins que l’Union africaine, qui condamne les coups d’Etat, décide de mettre le Mali en quarantaine. Mais elle ne le fera probablement pas, car ce n’est qu’une condamnation de principe», explique la politologue Louisa Aït Hamadouche. Même si l’Algérie pourrait «invoquer l’insécurité à ses frontières pour négocier avec les rebelles sans l’aval du pouvoir central malien, elle ne le fera pas», admet aussi M’hand Berkouk. Interlocuteur incontournable dans la lutte antiterroriste au Sahel et dans les négociations avec la rébellion touareg, Alger – qui de toute façon n’était pas satisfaite de la politique d’ATT et de ses affinités avec les Occidentaux – continuera donc à jouer son rôle de médiateur, appuyé par ses excellents relais au Mali. «La logique de la sécurité régionale primera sur le reste, poursuit le politologue. Le gouvernement algérien devra trouver un modus vivendi avec le pouvoir quand il arrivera à s’installer.»

 

Championnat de Ligue : en l’absence des prétendants

le 23.03.12 | 10h00

| © D. R.

 

La 23e journée du championnat de Ligue 1 sera marquée par l’éclipse des prétendants au titre, à l’image de l’Entente de Sétif, engagée en Coupe de la Confédération africaine (CAF), et l’ASO Chlef qui doit recevoir le Vita Club (ex-Zaïre) en Ligue des champions.

Ainsi donc, le club de l’Entente de Sétif, leader incontesté de la Ligue 1 professionnelle, sera le grand absent de ce 23e round du championnat. Actuellement en Tanzanie pour préparer leur match contre le Simba ce dimanche, dans le cadre des 16es de finale de la Coupe de  la Confédération africaine, les Sétifiens ont vu leur match contre le Chabab de Belouizdad reporté à une date ultérieure. Idem pour son poursuivant immédiat, l’ASO Chlef, qui doit donner la réplique ce soir à la redoutable équipe congolaise de Vita Club (ex-Zaïre) en match aller des 16es de finale de la prestigieuse Ligue des champions d’Afrique. Les Lions de Chlef devaient initialement recevoir l’USM El Harrach, le match ayant été, faut-il le préciser, reprogrammé pour mardi prochain.

La JSM Béjaïa, qui accueille cet après-midi les Ivoiriens de l’AF Amadou Diallo en Ligue des champions, est, elle aussi, exempte de cette journée, où elle devait recevoir l’AS Khroub. La «défection» de l’ESS et de l’ASO pourrait être, du coup, bénéfique aux Algérois de l’USMA, si ces derniers venaient à négocier positivement leur déplacement à la Ville des ponts suspendus pour affronter le Chabab de Constantine. Ce dernier, condamné à la victoire pour espérer s’éloigner davantage de la zone dangereuse, se jettera corps et âme dans la bataille pour engranger les précieux points de la victoire. Conscients de l’aubaine qui leur est offerte, les joueurs de l’USMA ne jurent que par la victoire pour maintenir la pression sur le leader sétifien.

D’autres matches tout aussi importants sont inscrits sur la feuille de route de cette journée. Il s’agit notamment du prometteur derby de l’Ouest entre le MC Saïda, lanterne rouge, et le WA Tlemcen au terme duquel les hommes de Lechgar sont condamnés à gagner pour ne pas compromettre davantage leurs chances du maintien. La JS Kabylie sera également au rendez-vous d’un classique contre le MC Oran. Les deux clubs, confrontés à de graves crises internes, n’ont pas droit à l’erreur. Le NA Hussein Dey, dernier au classement, jouera demain une rencontre d’une extrême importance à l’occasion de la réception du MC El Eulma. Il faudra aussi suivre la réaction du MC Alger face au CA Batna. Décevant cette saison, le Doyen risque de se confronter à une grande adversité du Chabab qui accuse un besoin pressant en matière de points pour échapper de la gueule de loup. 

Kamel Yamine

 

 

Législatives 2012 : un site participatif pour dénoncer les irrégularités

le 23.03.12 | 10h00

| © AFP

 

C’est une initiative citoyenne qui aspire à dénoncer les irrégularités qui menaceraient l’intégrité et la transparence des élections législatives du 10 mai 2012.

Les citoyens de tous bords sont invités à témoigner des irrégularités constatées, par vidéo, photo, enregistrement ou texte sous forme de «rapports». L’ensemble des rapports sera publié sur le site, prévu à cet effet, à l’adresse www.nahrag.tk. Nahrag, dérivé de l’algérien «je te brûle», «je te dénonce» ! «C’est un site participatif où l’initiative citoyenne crée le contenu», précise Othmane Aouameur, informaticien et cofondateur parmi plusieurs militants activistes. «Nous avons participé à diverses actions et soutenu certaines causes telles celles de Mohib Khatir, le maire de Zéralda, Karim Siaghi ou encore Mohamed Baba Nedjar…» A l’origine du projet, l’observation de quelques anomalies, précise-t-il.

«On voit déjà qu’il y a des problèmes. Entre autres, l’armée qui a inscrit des dizaines de milliers de militaires à Tindouf, Béjaïa, Jijel, etc. Ça a été dénoncé par les partis», explique-t-il. Cependant, difficile de juger de l’authenticité des faits rapportés sur le site, déjà en activité. En effet, reconnaît Othmane Aouameur, «tous les rapports seront publiés. Nous ne nous plaçons pas en tant que juges, nous ne pouvons pas juger de la véracité des faits, on ne peut que les soumettre aux internautes afin d’avoir une idée générale de l’honnêteté de ces élections». Par ailleurs, une carte est prévue afin de localiser et préciser le nombre d’irrégularités et leur nature. Toute personne qui serait témoin d’une anomalie quelconque est invitée à partager ses observations sur le site www.nahrag.tk, «qu’il vote ou qu’il boycotte les élections législatives 2012», invite le cofondateur du site.              
 

Mahmoud Rechidi, secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs (PST) : pas d’illusions sur l’absence de transparence qui va caractériser cette élection

 

-Le PST vient de changer de direction dans des circonstances qui laissent perplexe…

Absolument pas. C’est le camarade Chawki Salhi qui a décidé de mettre fin à son mandat de secrétaire général du PST et de le rendre public dans la presse. Suite à cette décision, la direction nationale du parti a décidé de m’élire en qualité de nouveau secrétaire général, comme le prévoit l’art. 27 des statuts du parti. Nous avons entrepris d’engager une procédure auprès du ministère de l’Intérieur pour clarifier les nouvelles décisions que nous avions prises. Malheureusement, pour des raisons de bureaucratie, cela a pris du temps, alors que nous avions fait publier dans deux quotidiens nationaux les nouvelles décisions du parti, comme la loi l’exige.

-Mais vous aviez tenu, le 27 janvier, un congrès, que vous aviez refusé de déclarer, comme la loi l’exige…

Nous n’avons pas organisé de congrès mais une conférence nationale préparatoire au prochain congrès du parti, qui devait être programmé ces mois-ci, mais qui a été repoussé à l’automne prochain.

-Vous avez décidé de participer aux prochaines législatives, serez-vous présents dans toutes les wilayas et envisagez-vous des alliances avec d’autres formations politiques ?

Nous n’aurons pas de candidats dans toutes les wilayas, parce que nous avons décidé de ne présenter sur nos listes que des militants du parti et non d’ouvrir nos listes aux candidatures de circonstance, comme le font d’autres partis. Pour le PST, cette élection doit nous servir de tribune pour nous faire entendre et faire connaître nos propositions politiques. Pour le reste, nous ne nous faisons pas d’illusions sur l’absence de transparence qui va caractériser cette élection. Pour ce qui est des alliances, le parti ne voit pas avec qui il pourrait en former, à part le Parti des travailleurs (PT) avec qui nous partageons certaines idées. C’est plutôt vers les associations, les réseaux, les militants que nous envisageons de nous rapprocher.  
 

 

Nesrine Sellal et Salim Mesbah

 

 

The artist au Méditerraciné d’Alger

le 23.03.12 | 10h00

| © D. R.

 

L’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) organisera les Journées du film méditerranéen d’Alger, du samedi 31 mars au samedi 7 avril, une vingtaine de films rassemblés sous le thème «Méditerraciné».

Dix-huit pays du bassin méditerranéen participeront à ces rencontres pour cinéphiles avertis ! Plusieurs réalisateurs seront présents notamment, le très attendu Michel Hazanavicius, réalisateur de The artist (Oscar de la meilleure fiction et détenteur de plusieurs autres distinctions). Ou encore le réalisateur espagnol Agusti Villaronga, détenteur de tous les prix du cinéma en Espagne en 2011, sans oublier le réalisateur turc distingué quatre fois à Cannes (2003, 2006, 2008, 2011) Nuri Bilge Ceylan. Au-delà des projections, les organisateurs ont tenu à faire en sorte que ce rendez-vous soit également un lieu d’échange pour les professionnels algériens et étrangers. Les films seront projetés à Riadh El Feth.
 

Faten Hayed

 

 © El Watan23-03-2012