Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les syndicats autonomes
confirment leur capacité de mobilisation. Les élèves ont dû rebrousser chemin
hier. Le scénario va se répéter encore pendant plusieurs jours puisque la grève
est prévue pour une semaine renouvelable. Les syndicats autonomes ayant appelé à
ce mouvement, à savoir le Cnapest, le Snapest et l’Unpef, ne cachent pas leur
satisfaction devant les taux de suivi qui atteignent par région les 90 %. Ils
ont été rejoints hier par le CLA dont la capacité de paralyser les lycées n’est
plus à démontrer. Au terme de ces deux jours de grève, les syndicats autonomes
estiment que la balle est dans le camp du gouvernement, et non plus seulement
dans celui du ministre de l’Education qui a démontré qu’il n’était pas disposé à
discuter. Les syndicats pensent en effet qu’une mobilisation aussi grande ne
peut laisser indifférents les pouvoirs publics même si, pour l’heure, aucun
contact n’a été engagé pour un quelconque dialogue. Au contraire, le ministre a
saisi la justice laquelle, sans surprise, a déclaré le mouvement illégal. Des
pratiques usitées par le département de Benbouzid qui avait pourtant à la veille
du début de la grève fait part de sa disposition à dialoguer. Les syndicalistes
y avaient vu une tentative de faire diversion pour faire échouer la
protestation. Le conseiller à l’information auprès du ministre estime pour sa
part que «la justice a rendu son verdict, considérant que le dialogue n’a jamais
été rompu et que ces mêmes syndicats qui font toujours partie de la commission
mixte n’avaient pas épuisé tous les recours comme la conciliation avant de
décider de la grève. Le ministère de l’Education souhaite le règlement des
conflits et non pas leur médiatisation». Déterminés à aller jusqu’au bout, les
syndicats de l’éducation seront probablement dans l’obligation de faire durer le
mouvement pour faire pression sur le gouvernement. Ils ne sont pas seuls à
monter au créneau. Les syndicats de la santé et ceux de l’enseignement supérieur
entameront au cours de ce mois des mouvements de protestation pour les mêmes
raisons. A l’origine de leur mécontentement, une directive signée par le Premier
ministre le 30 septembre 2009 supprimant l’effet rétroactif du régime
indemnitaire. Cette directive précise que la date d’effet du régime indemnitaire
actuellement en négociation sera la date de sa publication au Journal officiel.
Une mesure refusée en bloc par les syndicalistes qui suspectent le gouvernement
de vouloir gagner du temps et de l’argent puisque, disent-ils, si la nouvelle
grille de salaire et le statut particulier des enseignants sont déjà en vigueur,
rien ne justifie que le régime indemnitaire ne soit pas à effet rétroactif.
C’est dire que le gouvernement n’aura pas d’autre solution que de tenter
d’apaiser un front social qui gronde. Il a en face de lui des syndicats
autonomes plus que jamais décidés à faire valoir leurs revendications et qui,
pour une fois, font front commun…
N. I.
Les contractuels organiseront un sit-in
aujourd’hui
Le Conseil national des enseignants contractuels
CNEC), affilié au Snapap, organise aujourd’hui un sit-in devant le ministère de
l’Education nationale pour dénoncer la non-autorisation des licenciés d’avoir
accès au concours des lycées sauf avec master ou magister, la non-ouverture de
l’accès à toutes les spécialités au primaire et au moyen et l’annulation du
concours pour certaines spécialités.
N. I.
IL A SAISI LES DIRECTEURS DE L’ةDUCATION
La
tentative d’intimidation de Benbouzid
Dans une note adressée aux directeurs de l’éducation, le
ministère de tutelle, fidèle à ses habitudes, a tenu à rappeler qu’il veillera à
ce que «la loi dans toute sa rigueur soit appliquée aux enseignants grévistes».
Le ministère a fait savoir que non seulement les journées seront défalquées du
salaire mais que la participation à la grève devra être prise en compte par les
directeurs lors des différentes opérations d’évaluation. Le département de
Benbouzid a tenu à préciser qu’il comptait sur les directeurs de l’éducation
pour une «large diffusion» de cette note dans laquelle le ministère tente
d’intimider les grévistes.
N.
I.