|
Un soldat
angolais devant l'entrée du village olympique où séjournent les équipes
nationales de la Côte d'Ivoire, du Togo, du Burkina Faso et du Ghana,
le 10 janvier 2010 (Photo Issouf Sanogo/AFP) |
|
La police angolaise a arrêté deux personnes dans l'enclave du
Cabinda (nord) après l'attaque meurtrière de vendredi contre l'équipe
de football du Togo, qui s'est retirée de la Coupe d'Afrique des
nations 2010, ont annoncé lundi les autorités.
"Deux assaillants ont été capturés vendredi, l'un quelques minutes
après l'action et le deuxième à la frontière alors qu'il cherchait à
rentrer au Congo-Brazzaville", a déclaré à l'AFP le vice-gouverneur du
Cabinda, Macario Lembe.
Lundi 11 janvier 2010, 22h42
"Le
premier a été blessé à la cuisse gauche par les forces de l'ordre qui
ont riposté lorsqu'il tirait depuis un arbre sur le bus du Togo", a
poursuivi M. Lembe, précisant que l'attaque avait été menée par cinq
assaillants.
|
Le gardien
togolais Kodjovi Obilalé, le 11 juillet 2009 à Sarzeau, en France
(Photo Jean-Philippe Tranvouez/AFP/Freestins/Archives) |
|
Deux membres de l'encadrement des Eperviers sont décédés des suites
de leurs blessures, après avoir été pris vendredi sous le feu des
séparatistes alors que leur bus venait de pénétrer depuis le
Congo-Brazzaville dans l'enclave du Cabinda, théâtre de troubles depuis
l'indépendance de l'Angola en 1975.
Un gardien de but de la sélection togolaise, Kodjovi Obilalé,
blessé durant l'attaque, a été déclaré lundi "complètement hors de
danger" par l'un des chirurgiens qui l'ont opéré à Johannesburg, où il
avait été transféré samedi.
"L'équipe médicale est satisfaite des progrès réalisés par M.
Obilalé. Il restera cependant en soins intensifs", a déclaré à la
presse le Dr Ken Boffard, de la clinique privée Milpark Hospital.
|
Carte et dates clés de l'enclave angolaise de Cabinda (Photo /AFP/Infographie) |
|
Ce dernier a précisé qu'il surveillerait ces prochains jours les
risques d'infection, ajoutant que la balle ayant atteint le footballeur
dans l'abdomen n'avait pas pu être extraite.
Les Forces de libération de l'Etat du Cabinda-Position militaire
(Flec-PM), nées en 2003 d'une dissidence du principal mouvement
séparatiste, le Front de libération de l'enclave du Cabinda (Flec), ont
revendiqué cette action et menacé de mener d'autres attaques.
Malgré la menace séparatiste et les appels à annuler la compétition
dans cette enclave riche en pétrole, les autorités angolaises et la
Confédération africaine de football (CAF) ont décidé de poursuivre la
compétition, qui s'est ouverte dimanche soir à Luanda sur un match nul
4-4 entre l'Angola et le Mali.
Le gouvernement a promis que la sécurité des équipes serait garantie
pendant les trois semaines du tournoi, tant à Cabinda que dans les
trois autres villes-hôtes, Luanda, Benguela et Lubango (sud-ouest).
Les forces de l'ordre angolaises ont dressé lundi une véritable
muraille autour du complexe de Cabinda où logent les équipes, espérant
décourager toute velléité d'une nouvelle attaque.
Après la défaction de l'équipe du Togo, rapatriée dimanche soir en
avion, la première rencontre de la CAN-2010 à Cabinda opposait lundi à
16H00 GMT le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire.
L'Afrique du Sud, qui organise en juin-juillet la Coupe du monde de
football, premier Mondial accueilli sur le continent, a promis qu'elle
allait "tirer les leçons" de la fusillade du Cabinda.
"Mais nous demandons aux gens de ne pas confondre l'Afrique du Sud
avec un autre pays", a déclaré le ministre de la Police Nathi Mthethwa.
"Jugez l'Afrique du Sud sur ses propres avancées", a-t-il dit. "Nous
sommes prêts à 100%".