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35 PERSONNES ARRÊTÉES : Vendredi d'émeute à Ksar-El-Boukhari
Après les émeutes qui ont éclaté vendredi soir dans la ville de Ksar-El-Boukhari, à 40 km au sud de Médéa, le calme est revenu hier, mais la population continue à demander la libération des 35 personnes arrêtées. Suite... | |
Après les émeutes qui ont éclaté vendredi soir dans la ville de Ksar-El-Boukhari, à 40 km au sud de Médéa, le calme est revenu hier, mais la population continue à demander la libération des 35 personnes arrêtées. Ces émeutes ont éclaté juste après la sortie des supporters du stade de la ville où un match opposant l’équipe de Ksar-El- Boukhari à celle de Boufarik a eu lieu et qui s’est terminé par la victoire de l’équipe locale. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur colère en raison de leurs conditions de vie qui durent depuis des années. Toutefois, apprend-on auprès de la population locale, ces émeutes font suite à la réaction de certains habitants d’un quartier de la ville, quand un policier voulant prendre la défense d’une jeune fille du même quartier il y a 15 jours environ, a été agressé par des jeunes qui l’auraient agressé après une prise de bec quelque peu violente. Ce dernier a fait appel à un renfort dont l’intervention s’est soldée par l’arrestation de deux personnes. Présentés devant la justice, les deux mis en cause ont été condamnés à deux ans de prison ferme. Cette condamnation, ajoutée à la décision de fermeture par l’APC d’un marché informel situé sur une route principale, a suscité un climat de mécontentement qui a engendré des manifestations de protestation. Ainsi, les émeutiers, qui se sont d’abord attaqués à des policiers, ont saccagé le siège de la Casnos, une école, des cabines téléphoniques et même des magasins. Il a fallu l’intervention des services de sécurité pour rétablir le calme, en arrêtant plus d’une trentaine de personnes. Il est à noter que la ville de Ksar-El-Boukhari connaît un fort de taux de chômage dont certains l’évaluent à 35 %. Aussi, c’est la ville, dit-on, où l’on se marie le moins. Selon des habitants de Ksar-El- Boukhari, c’est dans leur ville où le nombre de célibataires est le plus élevé. Cette situation est due à l’absence de postes de travail d’autant que la région est connue pour être une zone où l’activité industrielle est très réduite. Les jeunes, pour subvenir à leurs besoins, s’adonnaient au commerce informel, aujourd’hui interdit par une décision des autorités locales. M. B.
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2008/05/04/article.php?sid=67769&cid=2 |
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ÉMEUTES À KSAR EL BOUKHARI 35 personnes arrêtées 04 Mai 2008 - Page : 4 Lu 584 fois
Ces troubles se sont prolongés tard dans la nuit avec des poches de résistance.
Après les émeutes déclenchées à Gdyel et à Chlef, la foudre a atteint la paisible ville de Ksar El Boukhari qui s’enflammait à son tour. Une simple rixe entre un policier en uniforme et un groupe de citoyens a failli tourner au drame en mettant en péril toute une ville. En effet, tout a basculé dans la violence, juste à la fin d’un match de football qui a opposé l’équipe locale à celle de Boufarik, vendredi après-midi. D’escarmouche au début, la situation a dégénéré avec jets de pierres entre des policiers et des jeunes en furie, qui étaient en apparence bien préparés. L’étincelle déclenchée, la flamme s’est propagée comme une traînée de poudre à toutes les artères de la ville. Au paroxysme de la colère, les jeunes ont saccagé les cabines téléphoniques, plusieurs véhicules stationnés, éventré des magasins et dévasté des édifices publics dont un établissement scolaire et le Centre de la sécurité sociale... La riposte des agents de sécurité a été rapide pour contenir le mécontentement des jeunes et rétablir l’ordre. Au total, 35 personnes ont été arrêtées pour atteinte à l’ordre public et destruction des biens d’autrui. Ces troubles se sont prolongés tard dans la nuit avec des poches de résistance. Samedi matin, la ville d’El Ksar s’est réveillée dans la torpeur en récupérant son calme. Les habitants n’arrivaient pas à croire à ce qui s’était passé la veille. Selon des témoignages sur place, ces émeutes ne sont pas le fait du hasard, mais ont été provoquées par deux faits majeurs. Le premier est dû à un ressentiment «d’injustice» suite au traitement réservé à une affaire entre policier et un groupe de jeunes dans un quartier populaire. Selon la version officielle, le policier était en exercice commandé lorsqu’il avait été agressé par quatre jeunes. Déférés devant la justice, trois d’entre eux ont écopé de deux ans de prison ferme et le troisième libéré. Cette information répandue dans la ville, parmi les jeunes, aurait été à l’origine de ce soulèvement. Du reste, les familles des jeunes ont entamées des procédures de cassation du verdict. Selon d’autres témoignages, l’émeute s’explique par la décision de l’APC de fermer le marché informel, qui représente la seule ressource de la ville d’El Ksar qui vit dans la désolation et le dénuement, d’où l’oisiveté des jeunes favorisant la prolifération de l’alcoolisme, la drogue et tous les maux sociaux. De toute évidence, l’événement déclencheur de ces émeutes, qui semble s’inscrire dans le sillage d’autres événements similaires, n’est qu’un alibi: la crise du logement, le chômage galopant et le vécu en-dessous du minimum de la dignité humaine sont, sûrement, la véritable raison de ces émeutes. Les jeunes d’El Ksar, ville de l’arrière-pays, interpellent, ainsi, à leur manière, les responsables pour qu’ils jettent un regard du côté de chez eux.
R.N
http://www.lexpressiondz.com/article/2/2008-05-04/52241.html |
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