Actualités : FIN DES GRÈVES À LA SNVI ET À ARCELORMITTAL
Sidi-Saïd sauvé de la tempête

Encore une fois, Abdelmadjid Sidi-Saïd et le reste de la direction de la Centrale syndicale s’en sortent à bon compte. Les deux grèves-avalanches, SNVI et Arcelormittal, n’ont finalement pas occasionné, comme souhaité ou craint, c’est selon, des dégâts importants à la maison UGTA. Juste des lézardes que, peut-être, le temps et de nouvelles secousses syndicales creuseront.
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - Les locataires de la maison du Peuple (Maison Abdelhak- Benhamouda) sont apparemment nés sous une bonne étoile ! Rien, aucune grève, spectaculaire qu’elle soit, ne semble en mesure de les atteindre. Cela s’est vérifié une nouvelle fois avec les deux grandes manifestations de colère à Rouiba et à El-Hadjar. Pourtant, crûment dénoncée pour avoir avalisé une tripartite qui scella une douloureuse remise en cause de certains acquis sociaux sans en consacrer de nouveaux, la direction de l’UGTA s’est tirée d’affaire. Elle n’aura subi, en définitive, que l’outrance de la dénonciation, œuvre principalement des milliers de travailleurs de la SNVI qui ont osé dire à haute voix tout le mal qu’ils pensaient de la dernière tripartite en date. Celle où fut prononcée la suppression de l’avenant au régime général de retraite et qui, jusque-là, permettait aux travailleurs ayant accompli 32 années d’activité la possibilité de partir à la retraite. Le reproche fait à la direction de l’UGTA est juste, dès lors qu’elle a consenti à la remise en cause d’un sacro-saint principe syndical, lequel voudrait que les syndicats se battent pour, au moins, la préservation des acquis sociaux. Sidi-Saïd, qui a consacré ses mandats successifs à consolider l’arrimage de la Centrale syndicale au gouvernement, ne devrait pas, cette fois-ci encore, étouffer sous les remontrances de la base syndicale. Le gouvernement a volé à son secours. On ne laisse pas périr dans le feu de la contestation syndicale un Sidi-Saïd qui a, à son actif, tant et tant de brasiers éteints. Pour ramener les travailleurs de la SNVI et d’Arcelormittal à de meilleurs sentiments, le gouvernement a prestement dégainé des plans d’investissement pour l’un et pour l’autre des deux mastodontes industriels. Les ardeurs syndicales à la SNVI et à Arcelormittal se sont refroidies au grand bonheur de Sidi-Saïd et de son staff de direction de l’UGTA qui ne se voyaient pas épargner par la tempête des métallurgistes et des sidérurgistes. Surtout qu’ils n’ont pu empêcher, au nom du pacte économique et social, qu’éclatent ces deux grandes grèves au lendemain des conclusions de la tripartite. L’argument n’a pas valu, comme ce fut le cas lorsque les travailleurs du port d’Alger ont montré des velléités d’agitation syndicale. L’UGTA perd de la maîtrise de ses troupes, de ses structures de base. Aussi, elle aura de plus en plus mal à s’illustrer dans le rôle de garant de paix sociale que le gouvernement lui a assigné. D’autres grèves éclateront fatalement à l’avenir, d’autres, à l’instar de celles de la SNVI et d’Arcelormittal, demeurent éligibles à la reconduction. La gronde ne s’est pas définitivement tue. Elle guette tout juste les limites des promesses faites pour sourdre de nouveau. Et comme pour tous les sursis, celui laissé à l’UGTA doit expirer un jour.
S. A. I.

Actualités : BENBOUZID ET LES SYNDICALISTES DÉBATTRONT CETTE SEMAINE DES ŒUVRES SOCIALES
La «radioscopie syndicale» au centre des enjeux

Le futur mode de gestion des œuvres sociales dans le secteur de l’éducation constituera-t-il véritablement la ligne de démarcation entre les différentes structures syndicales activant dans le secteur ? Une chose est certaine, le ticket d’accès à la gestion des œuvres sociales sera tributaire du degré de représentation de chaque organisation syndicale. En ce sens, l’urne constituera sans aucun doute une étape irréversible.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Après celle du régime indemnitaire, c’est au tour de la commission en charge de la question des œuvres sociales des travailleurs du secteur de l’éducation d’être au centre d’une réunion multilatérale. En effet, le ministre de tutelle se réunira, au courant de cette semaine, avec les différentes organisations syndicales pour débattre de «la forme de gestion des œuvres sociales». Rappelons que la révision du mode de gestion des œuvres sociales avait constitué l’une des principales revendications des syndicats dits autonomes du secteur de l’éducation. Avec le régime indemnitaire, la médecine du travail, la problématique était au-devant des revendications des représentants des travailleurs, qui ont réussi à paralyser le secteur durant trois semaines en novembre 2009. L’enjeu était de taille. «Il fallait amener le département de l’Education à réviser sa position relative aux œuvres sociales qui, jusque-là, était sous la coupe de la FNTE (UGTA). Dans le secteur de l’éducation, la donne a énormément changé en terme de représentativité. C’est pour cela que nous n’avons cessé de dire qu’il est aujourd’hui temps de mettre un terme à la circulaire ministérielle de 1994, qui confère tous les droits à la FNTE pour la gestion des œuvres sociales, qui représentent 17 % de la masse salariale du secteur de l’éducation», explique un syndicaliste du Cnapest. En effet, à l’exception du secteur de l’éducation qui emploie à lui seul près de 500 000 travailleurs et dont la gestion des œuvres sociales est régie par une circulaire ministérielle, les autres structures en charge des œuvres sociales sont réglementées par le décret présidentiel n°82/303, conformément à la loi 90/14 portant pluralisme syndical. Cela étant, dans la perspective de la réunion de cette semaine, le département de Benbouzid a saisi récemment, selon des sources proches du dossier, les chefs d’établissement scolaire, leur demandant de fournir des «informations exactes» sur l’implantation des syndicats et leur représentativité dans leurs établissements respectifs. L’objectif recherché par le ministère de l’Education est de disposer de suffisamment d’informations pour pouvoir établir une «radioscopie syndicale » sur l’ancrage de chaque structure représentant des travailleurs. Toutefois, le ministère ne dispose pas des moyens à même de lui permettre de tracer les contours du nouveau mode de gestion des œuvres sociales. En somme, le dernier mot reviendra inéluctablement aux organisations syndicales qui, d’ores et déjà, se sont inscrites dans la stratégie de démonstration de force, prélude d’une campagne électorale qui ne dit pas son nom.
A. B.
youcefabder@hotmail.com