Dix ans après son dernier passage euphorique en finale aller de la Coupe de la CAF où elle avait réussi à tenir en échec le Nadi El-Ismaïly dans son propre fief (1-1 sur un coup franc magistral de Bendahmane) avant de remporter au stade du 5-Juillet sa première Coupe de la CAF en l’an 2000, sous la conduite du tandem de luxe Khalef-Sandjak, voilà que la JSK s’apprête à fouler, ce soir à 18h30 (heure algérienne), pour la seconde fois de son existence, la pelouse du stade d’El-Ismaïlia (120 km du Caire) afin de tenter un autre défi face aux redoutables Darawich égyptiens, et ce pour le compte de la première journée des poules de la Ligue des champions africaine. Certes, il ne s’agit plus de la génération super douée des Zafour, Belkaïd, Driouèche, Berguiga, Moussouni et autre Bendahmane qui offrit à la JSK trois Coupes de la CAF consécutives en 2000, 2001 et 2002, mais cette nouvelle cuvée kabyle a aussi la grande prétention d’aller de l’avant et de tenter une nouvelle aventure africaine qui ne pourrait que renflouer un palmarès kabyle déjà bien étoffé sur le double plan national et international. En fait, il s’agit là d’une mission très délicate, car ce premier match de poules en terre égyptienne constitue certainement un enjeu de taille. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit là d’un premier coup de starter très important pour la suite de la compétition. Ne dit-on pas que “qui veut voyager loin ménage sa monture” ? Et la JSK qui aura accumulé ces dernières années une bonne dose d’expérience africaine sait, par-dessus tout, qu’il ne faut pas rater la ligne de départ pour bien amorcer la ligne droite et réussir un début de parcours prometteur pour être de la course pour les demi-finales de la prestigieuse épreuve continentale. Après une très bonne préparation estivale dans leur fief désormais habituel du centre sportif de la Lyonnaise des eaux à Casablanca, ponctuée de trois matches tests tout aussi intéressants face au Raja de Béni-Mellal (2-0), Raja de Casablanca (1-2) et Widad de Casablanca (0-1), les camarades d’Idrissa Coulibaly ont ainsi rallié les bords du Nil avec la ferme détermination de réaliser une bonne performance pour leur quatrième entrée en lice dans les fameuses poules de la Champions League africaine où ils n’ont jamais pu accéder, malheureusement, au sacré “carré d’as” de l’épreuve, autrement dit au stade très envié des demi-finales de la compétition. Selon les dirigeants kabyles, cette première partie de la préparation estivale s’est déroulée dans d’excellentes conditions, mais le problème est de savoir si les nouvelles recrues kabyles, que sont le gardien de but Asselah, le défenseur axial Rial et les deux milieux de terrain El-Orfi et Yalaoui, se sont déjà bien adaptés à l’échiquier kabyle, alors que les deux joueurs émigrés Amiri et Kasri ont été finalement libérés. C’est donc avec une certaine curiosité que l’on attendra cette première sortie officielle de la JSK en terre égyptienne, tout en caressant le vœu de voir les Canaris honorer comme d’habitude les couleurs algériennes. Aux dernières nouvelles, la JSK a été accueillie chaleureusement par les autorités locales et sportives d’El-Ismaïlia, comme pour enclencher un semblant de réconciliation algéro-égyptienne après l’hystérie honteuse des Égyptiens, que des millions d’Algériens ne sont pas près d’oublier (il faut bien qu’on se le dise et qu’on se le rappelle !). Le protocole d’usage et l’hypocrisie politique laisseront certainement place ce soir à un véritable combat de gladiateurs où les deux équipes en présence ne se feront pas de cadeau, et cela pour deux raisons essentielles. D’abord, il y aura un sacré duel de prestige où les Ismaïlis tenteront de laver l’affront national né de cette élimination historique de Coupe du monde des Pharaons d’Égypte face aux Fennecs algériens, alors que de leur côté, les Canaris du Djurdjura voudraient à tout prix conforter la suprématie algérienne dans la région. Ensuite, il ne faut guère oublier que cette première explication entre le Nadi El-Ismaïli et la JSK laisse apparaître comme un sacré goût de revanche pour les Égyptiens après la victoire légendaire de la JSK en finale de la Coupe de la CAF 2000 face à ce même Nadi El-Ismaïli. Privés de leur nouvelle vedette internationale Hosni Abderabou, out pour six mois après une méchante blessure aux ligaments croisés du genou droit, les gars d’El-Ismaïli semblent avoir pris un sacré coup au moral, mais il faut bien savoir que la formation égyptienne a bien d’autres cartes à faire valoir sur son terrain fétiche pour faire tenter de faire mordre la poussière au représentant algérien. C’est dire que les Canaris ont tout intérêt à se serrer les coudes et à faire preuve de cran et de sang-froid pour faire face à la révolte des Pharaons et revenir avec une performance prometteuse, et ce à deux semaines de leur second match qu’ils auront à disputer le 1er août prochain au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou en nocturne contre les Nigérians de Heartland. C’est dire que les Kabyles ont tout intérêt à serrer fortement les dents ce soir dans le petit stade d’El-Ismaïlia pour ne pas rater la ligne de départ de cette nouvelle tentative de conquête de la Ligue des champions africaine. |