INTERDICTION DU PORT DE LA
BURQA La France se voile la
face Mohamed
TOUATI - Jeudi 14 Janvier
2010 - Page :
2 En proie à de sérieux
problèmes sociaux et économiques, Nicolas Sarkozy a choisi la fuite en
avant.
Le président de la République française, qui comptait se
refaire une virginité en lançant un débat sur l’identité nationale et en
particulier celui plus classique sur l’immigration, traditionnellement porteur
en période électorale, a eu pour conséquence de fissurer son propre camp
politique. En saisissant la balle au bond et fonçant tête baissée sur
le projet d’interdiction du port de la burqa lancé par le député communiste
André Gérin qui réclamait une commission d’enquête parlementaire sur le port du
voile intégral, le locataire de l’Elysée a fait sien un sujet, futile sous
d’autres cieux, qui a fini par accaparer l’essentiel des interventions de la
classe politique, toutes tendances confondues. Il ne lui a été, de surcroît, en
rien utile, quant à sa cote de popularité qui a fondu comme neige au soleil.
D’après un sondage publié le 12 janvier par le quotidien Libération, 56% des
Français ont une opinion négative de son action. Le président français
en mauvaise posture dans les sondages, trouvera-t-il grâce auprès de ses
concitoyens à travers la polémique qui s’est installée à propos du projet
d’interdiction du port de la burqa? Le sujet ne semble guère vouloir susciter
d’engouement, encore moins d’emballement au sein de l’opinion. Les
élections régionales qui approchent à grands pas, elles se tiendront les 14 et
21 mars 2010, se joueront très certainement sur des thèmes qui ont un lien
direct avec le quotidien des Français, à savoir l’emploi et le pouvoir d’achat.
Ceux qui symbolisent cette fracture sociale que Nicolas Sarkozy a promis de
réduire. Une de ses promesses qui l’a conduit à l’Elysée et qu’il n’a
pu tenir. «Je sais que vous vous êtes souvent sentis trahis par ceux à
qui vous avez donné votre confiance. Je vais faire un serment. Je ne vous
trahirai pas. Je ne vous mentirai pas. Je ne vous abandonnerai pas», a
déclaré Nicolas Sarkozy à quelque 2300 militants lors d’un meeting qu’il a tenu
en décembre 2006 dans les Ardennes. «Cette France qui souffre mais qui
veut vivre debout sur sa terre et qui ne demande rien d’autre que la justice, je
veux parler en son nom», avait-il ajouté. Le moment est venu
de le prouver. Les classes moyennes et les catégories les plus pauvres
auxquelles s’adressait Sarkozy, candidat à l’époque à la présidentielle de mai
2007, savent que ce n’est pas une loi sur l’interdiction du port de la burqa qui
viendra à bout de leurs soucis. Leur président ne peut l’ignorer aussi.
A moins que le chef de l’Etat français, qui excelle dans les discours
populistes, n’ait décidé de se voiler la face. Dans ce cas-là, le revers risque
d’être cuisant. L’échéance électorale qui se tiendra dans deux mois, se présente
très mal pour la majorité présidentielle. «La droite va prendre une
tôle, ça va être une catastrophe, une Bérézina. Si on ne perd pas l’Alsace, ce
sera un vrai miracle» a ironisé, dans un constat sans concession,
l’ancien ministre (UMP) de Jacques Chirac, Luc Ferry. L’UMP qui ne l’entend pas
de cette oreille a ressorti la vieille artillerie qui lui avait assuré par le
passé tant de succès: l’immigration, l’insécurité...Et qui mieux d’autre qu’un
ministre de la Diversité issu de l’immigration, d’origine algérienne de
surcroît, peut porter le débat au sein de l’opinion publique sans être taxé de
raciste? Fadéla Amara est descendue dans l’arène et a repris à son compte le
«Kärcher» de Sarkozy. «Oui, il faut nettoyer au
Kärcher, nettoyer cette violence qui tue nos enfants dans les cités»,
a déclaré la secrétaire d’Etat à la Ville le 11 janvier dans une interview
publiée par Le Progrès de Lyon. «Il existe une vraie insécurité dans
certains quartiers populaires, avec des voyous qui prennent en otage les
habitants», a ajouté celle qui a la charge de la politique de la
Ville. Brice Hortefeux n’aurait pas fait mieux. Dans un tel cas, le tollé aurait
été général. Là ça passe mieux. «Elle monte au créneau parce qu’elle
est un bon petit soldat du sarkozysme», a estimé Azouz Begag, ancien
ministre délégué à l’Egalité des chances de Sarkozy. Fadéla Amara qui drague les
électeurs du Front national. Qui l’aurait pensé? La secrétaire d’Etat à la Ville
est revenue à la charge mardi. Invitée du Gand journal de Canal+, elle a
réaffirmé son soutien à l’interdiction du port de la burqa et sa volonté
d’éradiquer la violence dans les banlieues. D’autres voix plus modérées
s’élèvent contre ce type de discours. C’est le cas de Monique Crinon qui remet
les pendules à l’heure. «Le gouvernement peine à trouver des arguments
à la hauteur des enjeux. Ce détournement de l’information, fait aux dépens de
femmes de la communauté musulmane qu’on criminalise, est une démarche
aberrante», a fait justement remarquer la sociologue du Centre
d’études et d’initiatives de solidarité
internationale.
ROUIBA Neuvième jour de grève à la
Snvi 14 Janvier
2010 - Page : 2 Lu 160 fois
Les syndicalistes d’unités de production implantées dans la
zone industrielle de Rouiba à Alger, n’ont pas l’intention de lâcher du lest.
Ils ont clairement affiché leurs revendications hier lorsqu’ils ont été reçus
par le secrétaire général de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd. La
rencontre a eu lieu à la Maison du Peuple et n’a pu se terminer qu’à une heure
tardive. L’accord entre les deux parties consiste à accepter le principe de
commission pour étudier la questin de la hausse des salaires, nous a indiqué le
secrétaire national del’Ugta, Abdelkader Malki. Les représentants des
travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (Snvi) ont eu
ainsi l’occasion de tenter de gagner la tutelle à leur cause. Les revendications
portées par les travailleurs de la Snvi, en grève depuis neuf jours sont
claires. Les travailleurs grévistes revendiquent une augmentation de
salaires et le maintien de l’ancien système de départ à la retraite. Le syndicat
campe sur ses positions. Les travailleurs de la Snvi ne se sont pas montrés
faciles à convaincre par les assurances de la Centrale syndicale. Son
responsable avait affirmé quelques jours auparavant que leurs revendications
étaient prises en charge. Les travailleurs ont tout de même pris la décision de
poursuivre leur mouvement de grève. Ils ne comptent pas céder avant la
satisfaction de leurs revendications. «Jusque-là, aucune solution n’a
été dégagée. Rien de nouveau. Si les travailleurs ne sont pas satisfaits, la
section syndicale poursuivra la grève à partir de dimanche», selon
M.Zetoutou, membre du bureau du syndicat de la Snvi. Après la tentative
vaine de la Centrale syndicale à trouver un terrain d’entente avec les
travailleurs, c’était au tour du secrétariat de la Fédération nationale des
travailleurs de la métallurgie, de la mécanique, de l’électricité et de
l’électronique, de passer à l’acte. Ses responsables ont essayé d’oeuvrer dans
le but de calmer la colère des travailleurs. Le syndicat a même tenu,
avant-hier, une réunion urgente avec le secrétaire général de la Centrale
syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd. La réunion avait pour objectif de trouver une
issue à la grève. Les travailleurs de la Snvi ne sont pas les seuls à avoir
cessé le travail. D’autres sociétés relevant du secteur industriel de la zone
industrielle sont dans la même situation. A l’Est, les choses ne vont
pas mieux. Les employés d’ArcelorMittal sont aussi en grève. Outre le
secteur industriel, d’autres activités sont régulièrement paralysées par des
grèves. Le mouvement de protestation des professionnels de la santé et de
l’éducation n’a jamais connu de trêve; il revient régulièrement au-devant de la
scène depuis plusieurs années. Smail
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