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Jeudi 16 Avril 2015
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RÉVISION CONSTITUTIONNELLE Malgré les affirmations de Larbi Ould Khelifa, le président de l’Assemblée nationale, la patronne du PT et le n° 1 du FLN affirment que le contenu du projet de révision constitutionnelle n’est, pour le moment, connu que parSuite... |
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L’Etat reste otage de la maladie de Bouteflika : Qui décide de quoi en Algérie ?
le 16.04.15 | 10h00
Bouteflika bouclera demain la première année de son quatrième mandat à la tête de l’Etat. Au moment où les menaces et les défis imposent la mobilisation de toutes les énergies du pays, les institutions continuent à être fragilisées par la «vacance» prolongée au niveau de la Présidence.
Avec la révision de la Constitution en décembre 2008, Bouteflika prenait tous les pouvoirs. Malgré son accident vasculaire cérébral d’avril 2013, il a postulé pour un 4e mandat. E n concentrant tous les pouvoirs entre ses mains avec la révision de la Constitution en décembre 2008, le président Bouteflika devenait de ce fait le seul centre de décision, l’unique qui existe à la lumière du dernier amendement de la Loi fondamentale, du moins en théorie.
Mais si, diminué par la maladie qui l’a atteint dès l’entame de son deuxième mandat d’abord puis suite à l’accident vasculaire cérébral qui l’a frappé en avril 2013, Bouteflika postule malgré tout à la magistrature suprême que son clan et lui arrachent dans des conditions très contestées par l’opposition et par l’Union européenne dans son dernier rapport sur l’élection présidentielle du 17 avril 2014, un document publié d’ailleurs tardivement.
Bien avant sa reconduction pour un 4e mandat déjà, l’incapacité du chef de l’Etat à accomplir les charges présidentielles impériales qu’il s’est donné n’était un secret pour personne. Beaucoup d’acteurs politiques, personnalités historiques et militants des droits de l’homme avaient revendiqué l’application de l’article 88 de la Constitution portant sur sa destitution ; certaines voix se sont élevées pour dire que ce n’est plus Bouteflika qui dirige les affaires du pays mais d’autres personnes, ses proches collaborateurs, essentiellement son frère et conseiller Saïd, entouré d’un conglomérat de puissants hommes d’affaires bien servis par le clan et devenus, au fil du temps, très influents.
Qu’est-il advenu de l’homme et de sa gouvernance ? A l’an I du 4e mandat, le roi est plus que jamais nu. Malgré les déclarations rassurantes de nationaux et d’étrangers – les premiers ayant succombé à l’attrait de la mangeoire, les seconds mus par les intérêts de leur pays – sur «la bonne santé du Président qui maîtriserait tous les dossiers et serait courant de tout ce qui se passe dans le monde», force est de constater que dans le pays, la confusion est générale. Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Sûrement pas. En plus de l’absence de vision et de projets clairs inhérents à la «gouvernance» de Bouteflika, sa maladie n’a fait, au demeurant, qu’aggraver la fragilité d’un pays dont les dirigeants refusent de prendre la mesure.
Quel tableau nous offre à voir la gestion des affaires de l’Etat, une année après la reconduction de Bouteflika au palais d’El Mouradia ? Les derniers événements que nous a livrés la vie institutionnelle nationale renseignent sur l’étendue du désastre d’une gestion et des compétences très discutables des hommes qui la mènent. Le projet de révision constitutionnelle s’apparente déjà à une terrible cacophonie. Boycotté par l’opposition, le chantier lancé il y a quatre ans par le chef de l’Etat et qui n’arrive toujours pas à sortir des «laboratoires» de la Présidence semble avoir perdu et sa pertinence et son utilité.
Le télescopage des institutions sur sa teneur, les contradictions sur les échéances qui lui sont fixées sont autant de preuves qu’on ne sait plus quoi faire avec un projet sans enjeu pour les tenants du pouvoir qui ont réalisé l’essentiel avec la révision de décembre 2008.
C’est, en effet, le controversé secrétaire général du FLN, Amar Saadani, qui a annoncé en janvier dernier que la révision de la Loi fondamentale interviendrait au plus tard en ce mois d’avril. Aux dernières nouvelles, la date n’est pas celle qui a été retenue. Pas seulement.
La confusion est totale au point ou le président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, a senti le besoin d’apporter un démenti à l’information, annonçant que son institution a du recevoir une copie du projet. «La révision de la Constitution est d’une importance capitale pour la nation algérienne et lorsque le Conseil constitutionnel sera saisi du projet il l’examinera minutieusement», a-t-il déclaré à l’APS en marge d’une activité sectorielle avec le ministre de l’Habitat, le 11 avril dernier. Selon M. Medelci, le Conseil constitutionnel «est toujours en attente». C’est le président de l’APN, Larbi Ould Khelifa, qui surprend l’opinion par une annonce des plus mystérieuses dans une émission de l’ENTV : il prétend être déjà en possession d’une copie du projet et en livre même la teneur.
Selon lui, elle «comprend de profonds amendements et constitue un grand pas vers une véritable démocratie et des principes en faveur de la séparation des pouvoirs, l’octroi de larges prérogatives au Parlement dans le domaine législatif et de contrôle et l’accès à la responsabilité à travers le vote». Intrigante dérogation aux règles et aux lois qui régissent le cheminement de la révision constitutionnelle, dont le texte doit d’abord passer par le Conseil constitutionnel. «Mais qui a mandaté le président de l’APN à parler ?» Question légitime posée par la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune.
Saïd Bouteflika et Ali Haddad font parler d’eux
Le pouvoir n’est ni à sa première bévue ni à son ultime contradiction. Dans la même semaine, le micmac entre le Premier ministre et son ministre des Finances fera la une de toute la presse : le premier a annoncé la décision de recourir à une loi de finances complémentaire en 2015 ; le second dit le contraire en affirmant qu’«aucune décision n’a été prise pour le moment». Dans un pays mené par un chef d’Etat très malade, on ne sait plus qui dit vrai, voire qui décide. D’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, c’est une autre cacophonie qui a caractérisé l’action gouvernementale lorsque le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a retiré une instruction de l’ancien ministre du parti islamiste MSP, Hachemi Djaaboub, non conforme aux procédures législatives, avant que le Premier ministre ne procède à son annulation.
C’est plus qu’un cafouillage. Les contradictions du gouvernement s’accumulent et en rajoutent une couche à l’anarchie ambiante. Qui est aux commandes, que veut-on faire d’un pays bloqué par les tenants du pouvoir qui bricolent et improvisent à l’emporte-pièce en l’absence de vision et de projet ? Nul ne croit plus que c’est le président Bouteflika qui gère, mais l’échec que l’on voit à l’œil nu est incontestablement le sien. Pour beaucoup, c’est son frère Saïd, son proche conseiller, qui mène la barque, aux côtés de lobbies avides d’affaires juteuses au moindre effort. Le locataire d’El Mouradia n’est en réalité qu’un Président-alibi. Pour l’opposition, rien ne peut démentir cette réalité, déclarant depuis longtemps la vacance de la présidence de la République.
C’est Djilali Sofiane, président de Jil Jadid, qui évoque le premier, bien avant la présidentielle du 17 avril, l’incapacité du chef de l’Etat à assumer les charges présidentielles, dans une déclaration à la presse que «le président Bouteflika a déserté le terrain aussi bien au niveau interne qu’à l’étranger. Il a désigné des gens non légitimes du point de vue constitutionnel pour diriger le pays, car le seul dirigeant reconnu par la Constitution est le chef de l’Etat qui jouit de larges prérogatives.» Sur le même sujet, Ali Benflis, ancien candidat à la présidentielle d’avril 2014, ne mâche pas ses mots.
Dénonçant la vacance du pouvoir, le rival de Bouteflika, qui a refusé de reconnaître les résultats du scrutin, a même douté de la paternité faut-il le rappeler du message du Président lu le 19 mars dernier par un de ses conseillers à Ghardaïa. Pour l’ancien chef de gouvernement, «le message attribué au premier responsable du pays confirme la vacance du pouvoir». Ali Benflis a même parlé, auparavant, d’«usurpation de fonctions». Qui usurpe donc les fonctions du Président ? A qui revient la décision politique ? Ses conseillers tapis dans l’ombre ?
Louisa Hanoune semble le savoir, à bien lire l’une de ses récentes déclarations : «L’histoire jugera Saïd Bouteflika, conseiller spécial et frère du président Bouteflika, s’il n’intervient pas pour mettre un terme à cette dérive.» Car, selon elle, «au vu de sa fonction de conseiller et de son statut de frère du président de la République, il sait au nom de qui agissent certains…» Louisa Hanoune fait allusion bien évidemment à l’homme d’affaires et patron de l’ETRHB, Ali Haddad, qu’elle n’arrête pas d’attaquer en prenant la précaution de nuancer, hier dans les colonnes d’El Khabar, que «Saïd Bouteflika n’y est pour rien» et que ce dernier l’avait même rassuré qu’«il n’y aura pas de succession héréditaire» et qu’« il pense lui-même fonder un parti politique».
Mais selon la vox populi, les deux hommes sont liés comme deux doigts de la main et détiendraient, avec la nouvelle configuration des forces, la décision politique dans un système miné par ses propres contradictions traduites dans l’anarchie de l’action gouvernementale. Une cacophonie qui enfonce le pays de plus en plus dans la crise. Les attaques contre la presse et l’opposition sont symptomatiques d’un système totalement hybride qui, un an après avoir imposé le 4e mandat de Bouteflika, étale au grand jour son incompétence, sa voracité à siphonner les richesses nationales, à défaut de les générer en dehors des hydrocarbures.
Said Rabia
La population entre méfiance et indifférence
le 16.04.15 | 10h00
De 17 avril 2015, Bouteflika bouclera la première année de son 4e mandat. Le mandat de toutes les incertitudes tant son état de santé, la chute des prix du pétrole, la multiplication de la menace sécuritaire créent un état de perte de confiance en l’issue de la crise. La première année s’achève, une autre débute avec son lot de malaise et de résignation.
Les Algériens regardent-ils cette direction du futur avec intérêt ? Il serait illusoire de croire qu’un peuple soit indifférent à son avenir ou qu’il n’y prête pas toute l’attention nécessaire. Il suffit de voir les manifestations antigaz de schiste qui ont eu lieu à In Salah pour comprendre que si le présent est aux mains des dirigeants, l’avenir appartient au peuple.
Les regards sont donc portés sur l’avenir, le présent n’en est que la salle d’attente. C’est en cela que nous constatons cette attitude d’indifférence feinte des Algériens face aux questions et débats politiques de l’heure. Mais interrogez le premier badaud dans la rue et il vous parlera du pouvoir de Saïd Bouteflika, de Chakib Khelil qui n’est pas inquiété par la justice, de l’autoroute Est-Ouest et ses scandales, des milliards ingurgités par des événements culturels qui ne le sont pas vraiment, de l’état de santé du Président, des démonstrations de force de l’opposition dans les salons, du burlesque de la guerre au FLN ou encore de la complicité pouvoir-islamistes pour mater ce qui reste de part de rêve en ce bas monde.
Ce n’est pas la conscience de la gravité de la situation qui échappe aux Algériens, mais la foi en une solution miracle qui balaierait ce magma de scandales et de déviations. Le printemps algérien sera pacifique ou ne sera pas, semblent dire les Algériens depuis 2011. Ils vaquent à leurs occupations, font face aux vicissitudes de leur quotidien, se fondent dans ce monde du bas en opposition aux manœuvres du haut. Ils suivent, commentent sur les réseaux sociaux, se moquent parfois de ces fameuses manœuvres du haut dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas ou ne veulent pas être impliqués.
Les dates des élections ne marquent pas leur subconscient ni la mémoire collective car ils savent que leurs voix ont été détournées ou que leur volonté ne compte pas devant celle des décideurs, qui choisissent pour eux leurs représentants. Mais la capacité de résilience d’un peuple est plus forte qu’on l’imagine ; elle ne souffre pas d’impatience.
Le traumatisme de la décennie noire, réédité aujourd’hui dans d’autres contrées et sous d’autres cieux, sonne comme un rappel à l’ordre ou une mise en garde contre un plongeon dans l’incertain. Il est toutefois incorrect de profiter de cette crainte pour dire que les Algériens sont contre le changement, ce serait une insulte à la dignité d’un peuple qui, tout au long de son histoire, n’a pas voulu abdiquer face au diktat. C’est le saut dans l’inconnu que les Algériens refusent et ils prennent le temps qu’il faut pour savoir quelle direction prendre. Aujourd’hui, alors que la première année du 4e mandat est sur la table du débat, les Algériens sont tentés de se demander à qui peut bien appartenir la note de ce bilan ?
Nadjia Bouaricha
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16 avril 1955, le jour où "l'ordinateur" est né
Il y a 60 ans était inventé un nouveau mot, "ordinateur".
Le fait du jour
Il y a 60 ans, un nouveau mot naissait sous la plume d’un spécialiste de la langue française, un mot moderne, destiné à un grand avenir…
Ce mot, c’est “ordinateur” .
Et si on peut dater si précisément la naissance de ce mot, c’est grâce à Jacques Perret, professeur de philologie latine à la Sorbonne. Cet éminent professeur avait été sollicité par l’équipe d’IBM France pour trouver un nom français aux machines électroniques de traitement de données qu’on appelait alors “calcultateurs”. Le 16 avril 1955, Jacques Perret a donc écrit un courrier au PDG d’IBM France, pour lui proposer ce mot, “ordinateur”.
“Un mot correctement formé, écrit-il, un adjectif désignant un Dieu qui met de l’ordre dans le monde”. Dans sa lettre, Perret énumére tous les autres noms qu’il n’a pas retenus: Systémateur, Combinateur, Congesteur ou encore Digesteur. Il évoque aussi l’idée que les machines d’IBM portent un nom féminin - Ordinatrice. Finalement, c’est ordinateur qui a emporté l’adhésion. Mais, 60 ans plus tard, le genre féminin tient sa vengeance - car en France, il se vend désormais plus de tablettes, genre féminin, que d’ordinateurs...
http://www.franceinfo.fr/
Lamamra a fardé le bilan de Bouteflika à l’étranger
Le visage radieux d’un régime hideux
le 16.04.15 | 10h00
Dans un environnement interne exécrable, ponctué de scandales de corruption en série, d’atteintes graves aux libertés individuelles et collectives, de verrouillage politique et de mouvements sociaux ininterrompus, la diplomatie apparaît comme un îlot de bien-être pour l’Algérie.
C’est sûrement le secteur de la vie nationale qui donne un peu de clinquant au bilan calamiteux d’une première année de gouvernance version 4e mandat. Avec un diplomate chevronné à la baguette, les Affaires étrangères n’ont jamais été aussi performantes que durant l’année 2014. C’est le paradoxe algérien où la politique extérieure connaît des succès inversement proportionnels aux échecs des politiques intérieures. Ça sonne un peu étrange.
Mais il faut reconnaître que l’Algérie, sous la conduite de Ramtane Lamamra, a redonné des couleurs à sa diplomatie ternie par les ratages monumentaux de son prédécesseur, Mourad Medelci. Et si l’on devait noter les performances par secteurs, la diplomatie obtiendrait forcément, et haut la main, la meilleure note. Longtemps considéré comme le jardin secret de Bouteflika pour qui la nomination d’un ministre est juste une procédure protocolaire, la diplomatie algérienne a brillé –sans jeu de mots – par son «absence».
Depuis Mohamed Salah Dembri, le ministère des Affaires étrangères est resté orphelin d’un diplomate de métier. La faute à un Président ombrageux, qui ne supportait pas qu’un cadre algérien se fasse recevoir dans les cénacles internationaux et empiète sur ses platebandes. C’est que Bouteflika cultive la légende selon laquelle il serait le meilleur diplomate algérien de tous les temps par le simple fait qu’il a dirigé le département durant 14 ans.
La légende Bouteflika
Il n’est donc pas prêt, psychologiquement, à accepter de passer le témoin à plus fort que lui, même du haut de son statut de président de la République. Ironie de l’histoire, l’actuel chef de la diplomatie, qui était en poste à Washington de 1996 à 1999, a été enlevé par Bouteflika pour y placer Driss El Djazaïri.
Lamamra a dû vadrouiller un peu partout en Afrique avant d’être appelé, en 2012, pour donner un visage à une Algérie malade de son Président sur un fauteuil roulant. Et depuis, force est d’admettre que ça roule à plein régime au double plan bilatéral et multilatéral. Et le plus grand succès à mettre à l’actif de Lamamra est incontestablement le brillant retour vers l’Afrique, jamais visitée par Bouteflika en 16 ans de règne. Profondeur stratégique de notre pays, l’Afrique a perdu l’Algérie et vice-versa. C’est à peine si certains nostalgiques se souviennent vaguement de «la Mecque des révolutionnaires» chère à feu Amilcar Cabral.
C’est un travail titanesque qu’ont entrepris Lamamra et ses amis diplomates pour retisser les liens rompus et reconstituer un réseau d’alliances pour rendre l’Algérie plus visible au continent noir. C’est désormais chose faite puisqu’Alger a connu, durant cette année, un ballet diplomatique ininterrompu de chefs d’Etat et de gouvernement africains, y compris ceux qui avaient oublié cette destination, à l’instar des présidents du Sénégal, du Kenya et récemment du Zimbabwe.
Retour gagnant en Afrique
Certes, la communication officielle précise bien que c’est le président Bouteflika qui est l’instigateur de ces visites pour minorer le travail de fourmi de Lamamra et ses collaborateurs. Pourquoi, alors, ces dirigeants africains n’ont pas mis les pieds en Algérie quand le Président était sur ses pieds ?
Une bonne question dont la réponse se trouve dans le tropisme occidental de Bouteflika, pour qui la diplomatie se résumerait à avoir de bonnes relations avec les grandes puissances, notamment la France et les Etats-Unis. Une grave erreur d’appréciation qui a vu l’Algérie déserter son espace naturel opportunément rempli par le Maroc qui y a créé des banques, des entreprises et gagné des soutiens précieux. Il faut reconnaître que l’Algérie a heureusement repris la main en Afrique.
En témoigne sa médiation retentissante dans le conflit au Mali, saluée dans le monde entier. Elle s’emploie également avec beaucoup d’engagement à rabibocher les différents mouvements politiques et militaires en Libye pour impulser une dynamique de paix. Ramtane Lamamra aime lancer sur toutes les tribunes que l’Algérie est un «explorateur net de stabilité» allusivement aux efforts de médiation. Ce n’est pas tout à fait faux, mais ce n’est tout à fait vrai non plus. Par ce que, politiquement, la stabilité algérienne s’apparente à bien des égards à un immobilisme.
Hassan Moali
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