Actualités : LES
ATTENTATS KAMIKAZES EN NETTE RÉGRESSION Moins de candidats à la
mort
Les services de sécurité ont porté, ces
derniers mois, de sérieux coups de boutoir aux réseaux de recrutement des
groupes islamistes armés. Une situation qui a provoqué une nette régression des
opérations kamikazes faute de candidats à la mort. Tarek Hafid - Alger (Le
Soir) -Samedi 7 mars 2009, une attaque terroriste cible le siège de la garde
communale de Tadmaït, dans la wilaya de Tizi- Ouzou. L’attentat, commis par un
kamikaze ayant pénétré à pied dans l’enceinte du casernement, a provoqué la mort
de 3 personnes. Il s’avère, toutefois, que cette attaque suicide soit la
dernière à avoir été perpétrée par l’organisation terroriste. En abandonnant ce
mode opératoire, Al-Qaïda au Maghreb semble avoir été contrainte de revoir sa
stratégie. Selon un spécialiste de la situation sécuritaire, ce changement est
le résultat du démantèlement de réseaux de soutien aux groupes terroristes. «Au
courant de l’année 2009, les services de sécurité ont réussi à anéantir
plusieurs réseaux de soutien aux groupes armés. Chaque réseau a une spécialité :
logistique, renseignement et recrutement. Actuellement, les groupes armés font
face à un tarissement en matière d’armes et d’explosifs et, également, en
matière de nouvelles recrues», explique notre interlocuteur. Autre explication
de ce changement : le recours aux jeunes recrues pour commettre des attentats
kamikazes aurait découragé certains candidats à rejoindre les maquis. «Cela
pourrait être une raison pour expliquer les diffi- cultés de mobilisation
auxquelles sont confrontées les groupes armés. Au plus fort des opérations
suicides de 2007 et 2008, le profil du kamikaze, tel que présentait par certains
médias, était celui d’un jeune homme inexpérimenté, marginal ou alors d’un vieil
homme malade. C’est peut-être vrai pour les attentats qui ont ciblé la caserne
des gardes-côtes de Dellys ou pour celui commis contre le siège de l’ONU. Mais
il ne faut pas généraliser. «La plupart des kamikazes sont des individus
convaincus et totalement acquis aux thèses islamistes», a tenu à souligner notre
source. L’attentat du 11 avril 2007 contre la chefferie du gouvernement, qui
avait causé la mort de 33 personnes et fait plus de 50 blessés, est considéré
comme le premier attentat suicide d’Al-Qaïda au Maghreb. Il intervenait quelques
mois après le passage du Groupe sala- fiste pour la prédication et le combat
(GSPC) sous la coupe de l’organisation de Oussama Ben Laden. D’autres attentats
kamikazes seront commis par la suite, notamment celui qui a ciblé, le 7
septembre 2007, le convoi du président Bouteflika à Batna ou encore ceux commis
contre le siège du Conseil constitutionnel et la représentation de
l’Organisation des Nations unies à Alger le 11 décembre 2007. T.
H.
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