n "imprévisible" à Fukushima, les travaux s'éternisent
Japon: situation "imprévisible" à Fukushima, les travaux s'éternisent
Le Premier ministre japonais a reconnu vendredi que la situation restait "imprévisible" à la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, où les opérations de refroidissement pourraient prendre encore au moins un mois. Autour de la centrale, les préfectures de la côte Pacifique pansent leurs plaies, deux semaines exactement après le plus grand séisme de l'histoire du Japon et l'énorme tsunami qui a suivi, faisant plus de 10.000 morts confirmés et près du double de disparus. Vendredi 25 mars 2011, 15h07 "La situation reste très imprévisible. Nous travaillons à ce qu'elle n'empire pas. Nous devons être extrêmement vigilants", a déclaré vendredi le chef du gouvernement. Naoto Kan a en outre appelé les Nippons à "unir leurs forces pour faire face à la crise la plus grave vécue par le Japon depuis la guerre".
L'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Teco), a reconnu que les opérations de refroidissement des réacteurs à l'aide de canons à eau et les travaux de rétablissement des pompes à eau électriques avançaient lentement en raison de la dangerosité du site, au lendemain de l'hospitalisation de deux ouvriers gravement irradiés. "Nous en sommes encore à évaluer les dégâts sur la centrale et nous ne pouvons par fixer une date à laquelle les équipements de refroidissement vont fonctionner. Cela pourrait prendre encore plus d'un mois, qui sait", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la société. Tepco a annoncé en outre que la cuve du réacteur 3 de la centrale, qui contient des barres de combustible, pourrait être endommagée. "Nous pensons que la capacité de confinement atteint encore un certain niveau, mais il y a un fort risque que le réacteur soit endommagé", a confirmé l'Agence de sûreté nucléaire japonaise. Cette agence a dans le même temps reproché à Tepco de n'avoir pas pris les mesures nécessaires pour protéger ses techniciens qui luttent jour et nuit au côté de centaines de pompiers et soldats pour éviter une catastrophe et des rejets de radiation plus importants.
Trois ouvriers, chaussés seulement de bottines en caoutchouc, ont été contaminés jeudi par une flaque d'eau très fortement radioactive lors d'une intervention dans la turbine située derrière le réacteur 3. Deux ont dû être hospitalisés avec des brûlures aux pieds. Au total, 17 ouvriers ont été exposés à des radiations supérieures à la limite autorisée depuis le 11 mars. Le gouvernement a ordonné à Tepco "d'améliorer la gestion du personnel, afin d'empêcher la répétition de ce genre d'accident". Des fuites radioactives continuaient sur les quatre réacteurs les plus gravement endommagés, nourrissant la peur d'une contamination de la chaîne alimentaire et de l'eau dans la région de Tokyo, où vivent quelque 35 millions de personnes, et même à l'étranger. La vente de certains légumes verts et de lait cru dans au moins quatre préfectures autour de la centrale de Fukushima a été interdite, tandis que l'eau du robinet a été déconseillée pour les enfants en bas âge dans une douzaine de localités autour de la capitale. Le ministère de la Santé a également renforcé les contrôles sur les poissons et mollusques pêchés au large de la centrale. A Tsukiji, le plus grand marché aux poissons du monde, situé dans la baie de Tokyo, l'activité était ralentie, en raison de la baisse de la fréquentation des restaurants et des grands hôtels de la capitale. La peur des radiations nucléaires s'étend aussi au reste de la planète. Le nombre de visiteurs étrangers arrivant à l'aéroport international de Narita, près de Tokyo, a baissé d'environ 60% entre le 11 et le 22 mars, par rapport à la même période de l'an dernier, a indiqué le Bureau de l'Immigration. Quelque 20.000 étrangers ont fuit le pays dans le même temps. Après les Etats-Unis, l'Australie, le Canada et la Russie, la Chine, la Corée du Sud, plusieurs autres pays d'Asie et les 27 pays de l'Union Européenne ont décrété à leur tour des contrôles sur les produits frais en provenance du nord-est du Japon, qui n'ont désormais pratiquement plus de débouchés à l'étranger. Signe de la nervosité grandissante, deux Japonais originaires de zones comprises entre 200 à 350 km de la centrale ont été brièvement hospitalisés après leur arrivée mercredi en Chine sur un vol commercial en provenance de Tokyo, parce qu'ils présentaient des taux élevés de radioactivité. Dans le nord-est du Japon, où le froid persiste avec parfois de nouvelles chutes de neige, les sauveteurs continuent d'inhumer des centaines de corps après leur identification par les familles, sans pouvoir les incinérer faute de carburant. Le bilan encore provisoire de cette double tragédie était vendredi de 10.066 morts confirmés et 17.443 disparus. |
-----*Séisme en Birmanie: au moins 75 morts, plus de cent blessés
Une pagode détruite à Chedi Luang par le séisme survenu le 24 mars 2011 en Birmanie (Photo /AFP)
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Le séisme de magnitude 6,8 qui a frappé l'Est de la Birmanie jeudi a fait au moins 75 morts et plus de cent blessés, selon un bilan provisoire qui risque d'augmenter lorsque les secours parviendront à accéder à certaines zones pour l'heure inaccessibles. La secousse est survenue en plein triangle d'or, aux confins de la Birmanie, de la Thaïlande et du Laos, une zone montagneuse difficile d'accès mais théâtre d'un très actif commerce transfrontalier. Vendredi 25 mars 2011, 10h41 Le bilan en Birmanie est monté à plus de 74 morts et environ 110 blessés dans cinq communes distinctes, dont celle de Tarlay et Mine Lin, particulièrement touchées, a indiqué une source birmane à l'AFP sous couvert de l'anonymat. "Selon nos informations, plus de 130 bâtiments se sont effondrés", a-t-elle ajouté en craignant que le bilan ne s'aggrave encore. "Nous essayons d'atteindre les zones isolées (...). L'armée, la police et les autorités locales veulent chercher des blessés dans les zones affectées mais les routes sont toujours coupées". Côté Thaïlandais, une femme de 52 ans a été tuée dans le district de Mae Sai, à proximité de la frontière, selon la police locale. L'épicentre du séisme, qui s'est produit à une profondeur d'une dizaine de kilomètres, a été localisé par l'Institut de géophysique américain (USGS) à 90 kilomètres au nord Chiang Rai (nord de la Thaïlande), en territoire birman. Chris Herink, directeur en Birmanie de l'organisation humanitaire World Vision, qui dispose d'une trentaine d'employés dans la zone, a indiqué que des répliques s'étaient poursuivies dans la matinée. "Il ne me semble pas y avoir de dégâts d'infrastructures catastrophiques bien que beaucoup de bâtiments soient fissurés (...). Mais les zones rurales sont sources d'inquiétude", a-t-il expliqué à l'AFP par téléphone depuis Rangoun. "Il y aura d'autres mauvaises nouvelles au cours de la journée, je le crains". Le séisme a été ressenti dans une zone très étendue, provoquant des scènes de panique même si seules la Birmanie et la Thaïlande ont fait état de victimes. Des secousses ont été perçues dans des immeubles élevés de Bangkok. Naypyidaw, la capitale birmane, située à plusieurs centaines de kilomètres plus au sud, et Mandalay ont aussi un peu tremblé, de même que Vientiane. A Louang Namtha, dans le nord du Laos, "ça a tremblé un peu, peut-être pendant deux minutes", a indiqué Adrian Schuhbeck, employé de la coopération allemande. Au Vietnam, les secousses ont été ressenties à Hanoï ainsi que dans plusieurs localités du nord, dont la petite ville montagneuse de Dien Bien Phu, à 350 kilomètres de l'épicentre. "Plusieurs grands bâtiments ont tremblé dans le nord du Vietnam et à Hanoï et cela a provoqué une certaine panique chez les gens", a précisé Le Huy Minh, directeur adjoint de l'Institut national de géophysique. La Radio nationale de Chine a confirmé pour sa part que le séisme avait été ressenti dans la province du Yunnan (sud-ouest). Il a provoqué des fissures dans des maisons et des écoles, les craintes de réplique poussant de nombreux habitants à passer la nuit dehors. Le séisme est intervenu 13 jours après celui qui a déclenché au Japon un tsunami destructeur, qui a fait un total de 27.000 morts et disparus, selon le dernier bilan. Mais Birmanie et Japon se trouvent sur des plaques tectoniques différentes et les deux séismes ne sont probablement pas liés. Aucun avis d'alerte au tsunami n'a été émis, la secousse tellurique s'étant produite loin à l'intérieur des terres.
Elle a été particulièrement violente dans des communes situées entre les villes de Tachilek et Kengtung, d'où proviennent pour l'instant toutes les victimes birmanes, et d'où les informations ne parviennent qu'au compte-gouttes.
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*Yémen: Saleh combatif, échec de tractations avec les généraux dissidents
Le président yéménite Ali Abdallah Saleh à Sanaa le 21 février 2011 (Photo Mohammad Huwais/AFP/Archives)
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Le président yéménite contesté Ali Abdallah Saleh s'est montré combatif vendredi devant une foule de partisans à Sanaa, se disant prêt à "résister", après l'échec de tractations avec le général dissident Mohsen Ali al-Ahmar. Des unités de l'armée, déployées en force dans la capitale yéménite, ont dû tirer en l'air pour prévenir des manifestants pro-Saleh de s'approcher d'une autre foule de protestataires anti-régime rassemblés sur la place de l'Université, siège d'un sit-in permanent depuis plus d'un mois. Vendredi 25 mars 2011, 14h43 Il a salué ses partisans qui ont envahi une place proche du palais présidentiel, et assuré qu'il leur revenait de faire le choix de qui devait gouverner le Yémen, pays pauvre de 24 millions d'habitants. "Le peuple veut Ali Abdallah Saleh", lui ont-ils répondu, en brandissant des portraits du président et des banderoles à sa gloire. "Par nos âmes, par notre sang, nous nous sacrifierons pour Saleh". "Nous résisterons. Nous résisterons", a martelé M. Saleh, devant les rangs serrés de ses partisans, parmi lesquels de nombreux hommes des tribus. Il a qualifié cette mobilisation de "réponse volontaire" à ses détracteurs, rassemblés sur une autre place de Sanaa, baptisée la place du Changement, près de l'université de Sanaa.
Dans un discours au ton vindicatif, le chef de l'Etat, en fonction depuis 32 ans, a assuré qu'il n'était pas disposé à céder le pouvoir à une "minorité", et à des opposants qu'il a qualifiés "d'aventuriers et de comploteurs".
Un soldat yéménite ayant fait défection participe à une manifestation d'opposants au régime du président Ali Abdullah Saleh le 25 mars 2011 à Sanaa (Photo Ahmad Gharabli/AFP)
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Aucune estimation officielle n'a été donnée pour le nombre des manifestants dans les deux camps, mais selon des correspondants de presse, les deux rassemblements rivaux comptaient plusieurs centaines de milliers de personnes. L'apparition du président Saleh, affaibli par des défections dans l'armée, les tribus, l'élite religieuse et son propre parti, intervient au lendemain de l'échec d'une tentative de conciliation avec l'homme fort de l'armée, qui a rallié la contestation. Selon une source proche des discussions, une rencontre jeudi soir entre le président et le général Mohsen Ali al Ahmar a "échoué à désamorcer la crise ou à rapprocher les points de vue des deux parties". La rencontre a eu lieu à la résidence du vice-président, Abd Rabbo Mansour, en présence des présidents de la Chambre des députés et du Majlis al-Choura, ou conseil consultatif. Vendredi, M. Saleh a répété qu'il était disposé à remettre le pouvoir mais "dans des mains sûres", a-t-il dit, "non entre les mains de revanchards et de corrompus". "Nous ne pouvons pas céder le pouvoir à une infime minorité", a-t-il encore dit, ajoutant en s'adressant à ses partisans que "c'est à vous de remettre le pouvoir et non à des démagogues et à des anarchistes". L'opposition avait appelé à une nouvelle journée de mobilisation pour réclamer le départ du chef de l'Etat, mais a reporté au 1er avril un projet de marche sur le palais présidentiel. Jeudi, M. Saleh a annoncé qu'il se défendrait par "tous les moyens possibles", et invité les officiers et militaires ayant fait défection pour rallier l'opposition à "revenir à la raison". L'armée est dorénavant divisée, et deux accrochages cette semaine entre unités rivales ont fait deux morts et trois blessés dans le Sud. L'armée et des militants de l'opposition ont dressé des points de contrôle autour de la place du Changement, fouillant tous ceux qui entraient ou sortaient de cette place. Et des forces de sécurité, fidèles au chef de l'Etat, ont érigé des points de contrôle entre la place du Changement et celle des Al-Sabiine, près du palais présidentiel, où les partisans de M. Saleh ont convergé
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