Violent séisme à Port-au-Prince
Violent séisme à Port-au-Prince
«Catastrophe», «chaos», «désastre»: les mots utilisés pour décrire le tremblement de terre de magnitude 7 qui s'est produit mardi 12 janvier, peu après 23 heures, heure française, à seulement quelques kilomètres des côtes d'Haïti, laisse croire qu'il faut s'attendre à un lourd bilan.
Selon l'institut américain qui mesure les séismes, le US Geological Survey (USGS), l'épicentre de la secousse était situé à environ 15 km à l'ouest de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, où vivent près de 2 millions de personnes.
La ville a été le théâtre de scènes de panique, alors que plusieurs personnes en pleurs recherchaient des survivants. Les témoignages faisant état de victimes coincées sous les décombres de bureaux, d'hôtels et de boutiques se multiplient. De nombreuses sources font par ailleurs état de cadavres dans les rues et de scènes de pillage.
Les autorités n'ont cependant dressé aucun bilan, même provisoire. L'organisation non gouvernementale Catholic Relief Service a de son côté évoqué des milliers de morts.
Le président René Préval serait sain et sauf, selon l'ambassadeur haïtien aux États-Unis, Raymond Alcide Joseph, cité par CNN. Se basant sur la base de témoignages d'officiels sur place, l'ambassadeur a parlé d'une «catastrophe de proportions majeures».
D'après un journaliste de l'AFP présent sur place, la secousse très violente, dont la profondeur n'était que de 8 kilomètres, a duré plus d'une minute, allant jusqu'à faire sauter les véhicules en pleine rue. Elle a été suivie d'au moins cinq répliques, variant de 5 à 5,9, a indiqué l'USGS.
Le palais présidentiel et d'autres édifices publics se sont effondrés dans la capitale. Un employé des Nations unies sur place a en outre indiqué que le siège social de la mission de stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et plusieurs autres de ses bâtiments avaient été détruits. Des employés manquent à l'appel.
L'hôtel Montana, l'un des établissements touristiques les plus réputés du pays, a lui aussi été détruit. Un officiel gouvernemental américain en visite a par ailleurs dit avoir vu des maisons glisser dans un ravin.
Un hôpital s'est également écroulé à Pétionville, une banlieue proche de la capitale. Les lignes téléphoniques terrestres et mobiles ont par ailleurs été coupées, tout comme l'électricité et Internet. L'aéroport de Port-au-Prince a en outre été fermé.
Un nuage de poussière a enveloppé la capitale pendant une vingtaine de minutes, a indiqué un contracteur employé par l'Agence américaine de développement international au réseau CNN.
Le tremblement de terre a été ressenti de l'autre côté de la frontière, en République dominicaine, qui partage l'île d'Hispaniola avec Haïti, de même que dans l'île voisine de Cuba.
Un tsunami d'intensité légère a été rapporté. Le Centre de surveillance de tsunamis du Pacifique a par la suite levé l'alerte au tsunami émise plus tôt pour la région.
Selon un porte-parole de l'Institut géologique américain, il s'agit du séisme le plus important jamais enregistré dans la région. Le dernier fort tremblement de terre en Haïti remonte à 1984. Il avait une magnitude de 6,7.
Haïti est le pays le plus pauvre du continent américain. Près de 80 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté.
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Image de Une: Le Palais présidentiel endommagé par le séisme à Port-au-Prince Reuters
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