338-/-ACTUALITÉS Du VENDREDI 04 Décembre 2015.
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Vendredi 4 Decembre 2015.
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Septembre 2015 Mardi 03 Septembre 2015
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L'info en continu
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Petites augmentations, grandes inquiétudes «Le gouvernement va suspendre progressivement les subventions sur les produits de première nécessité tels que... |
«Tout ce qui se passe en ce moment doit être lu à la lumière de la refonte des relations civilo-militaires voulue par Bouteflika.
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Le grand malaise
Petites augmentations, grandes inquiétudes
le 04.12.15 | 10h00
«Le gouvernement va suspendre progressivement les subventions sur les produits de première nécessité tels que l’électricité, lait, sucre et semoule.
Cette manœuvre est imposée par la conjoncture économique actuelle car le gouvernement ne peut plus continuer à assumer les 70% des subventions sur ces produits», a déclaré mercredi Abderrahmane Benkhalfa, ministre des Finances, lors d’un entretien à la Radio nationale.
Lundi, lors de la séance d’adoption de la loi de finances 2016 à l’APN, plusieurs députés se sont opposés à plusieurs articles, notamment ceux qui imposent certaines taxes supplémentaires, l’augmentation des prix des énergies et la levée des subventions sur les produits de première nécessité. Le chef du groupe parlementaire du Parti des travailleurs (PT), Djelloul Djoudi, est convaincu que «ces mesures, imposées dans loi de finances 2016 largement contestée par les députés de l’opposition lors du vote, vont créer un malaise social.
Le consommateur algérien ne pourra plus subvenir à ses besoins, donc c’est normal qu’il y ait un climat de colère et de déstabilisation».
Rouiba
Le lendemain, les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), qui emploie plus de 7000 personnes, sont sortis dans la rue pour réclamer la paie du mois de novembre. Ces protestataires, qui ont fermé de la RN5 qui relie Rouiba à Reghaïa, ont été réprimés par les forces de la Gendarmerie nationale, ces violents affrontements ont fait plusieurs dizaines de blessés parmi les travailleurs. Selon des membres du syndicat de l’entreprise, leur «société a bénéficié de beaucoup d’argent des pouvoirs publics dans le cadre de sa modernisation, mais sur le terrain, rien n’a été fait. On se demande où va cet argent.
Et avec l’article 66 de la loi de finances où la privatisation des entreprises publiques est citée, on se demande si c’est vraiment un retard que prend ce plan de modernisation ou bien s’il y a une volonté de la part de nos dirigeants pour privatiser cette société avec leurs amis hommes d’affaires». «Nous avons été étonnés de voir cet article réapparaître lors de la séance du vote, alors qu’il avait été abrogé lors des travaux de la commission», ajoute notre source.
Le Syndicat national des travailleurs de l’électricité et du gaz (Snateg) s’inquiète de la possibilité de licenciement de plus de «7000 personnes par le groupe Sonelgaz après les mesures de privatisation que stipule l’article 66 de la loi de finances validée récemment par la Chambre parlementaire», dénonce Mellal Raouf, chargé de l’organisation et de la formation auprès du syndicat.
«Nous n’allons pas rester les bras croisés, nous allons mener une série de grèves et de manifestations dès qu’on aura terminer l’opération de sensibilisation auprès des travailleurs afin de dénoncer ces mesures qui encouragent l’instauration d’un système capitaliste qui touchera directement le pouvoir d’achat du consommateur qui n’arrive pas à subvenir à ses besoins.»
Etusa
Mercredi, les travailleurs de l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) ont enclenché une grève pour dénoncer «l’opacité» dans la gestion de l’entreprise après le limogeage, il y a plus d’un mois, de son directeur général, Yacine Krim. L’activité commerciale va être très perturbée par ces «mesures qui sont en faveur de l’activité commerciale dans le secteur de l’informel, on verra une baisse du nombre de commerçants qui sont en activité d’une manière légale, et en hausse ceux qui opère dans le secteur informel qui vont fuir les charges qui seront insupportables», assure Boulenouar Hadj-Tahar, ex-porte-parole de l’Union générale des commerçants algérien (UGCA).
Et pour les prix des produits de première nécessité, «les prix de tous les produits vont augmenter pour plusieurs raisons. Déjà l’année 2015 a été marquée par la dépréciation de la valeur du dinar face aux monnaies étrangères, donc les prix des produits importés et des produits locaux fabriqués à base de matières premières importées ont augmentés.
Et avec la loi de finances 2016, les producteurs, importateurs et commerçants vont devoir augmenter les prix de leurs produits, car avec l’augmentation des prix des carburants, le prix du transport va augmenter. Les transporteurs ont prévu d’augmenter leurs prix dès l’application de l’augmentation prévue sur les prix des carburants. Je vous assure qu’aucun produit ne sera épargné y compris les services qui vont devoir revoir leurs prix pour compenser l’augmentation des prix de l’électricité. Avec la réduction du pouvoir d’achat du citoyen, les consommateurs seront obligés de limiter le nombre d’article à acheter, et cela va se répercuter sur le commerçant qui va être obligé d’augmenter les prix de ces produits afin de faire face aux charges».
Fichier national
L’Association des consommateurs a lancé une campagne de sensibilisation contre ce projet. «Nous sommes contre toute levée de subventions sur les produits avant qu’il n’y ait un fichier national des familles nécessiteuses, et une définition du concept de famille nécessiteuse, car une famille de cinq membres avec des ressources de moins de 50 000 DA est une famille nécessiteuse», juge Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce).
«Actuellement la hausse concerne les produits de l’énergie, il y aura encore des taxes sur l’automobile et une catégorie de produits importés. La hausse des prix d’électricité est une augmentation qui peut toucher une importante catégorie de consommateurs, alors que dans certains cas, il y a un seul compteur électrique partagé par plusieurs foyers, donc il sera impossible de ne consommer que 250 KW. Les répercussions indirectes seront sur le transport dont la hausse pourra atteindre 30%.
Cette hausse est irrationnelle car si on partage la différence du coût du carburant par le nombre de passagers, elle ne va jamais atteindre 30%», ajoute la même source. Certaines associations professionnelles «sont en train de préparer le consommateur à une hausse abusive en utilisant comme argument la loi de finances 2016.
On a peur qu’il y ait des dépassements avec des hausses injustifiées dans les marchés publics, les autorités publiques doivent dès maintenant se préparer à empêcher d’éventuelles hausses pour que la situation soit maîtrisable», conclut M. Zebdi.
L’expert en finances Lias Kerrar estime, lui, que «si le ministre des Finances a évoqué la mise en place de subventions ciblées, il faut absolument que ces mécanismes soient mis en place très vite, pour montrer que cela fonctionne. Sinon, on va créer de l’angoisse chez les Algériens». Les salariés seront aussi affectés à cause de l’augmentation de 15% de la taxe de l’impôt sur le revenu global (IRG).
Rachid Malaoui, président du Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap) est préoccupé : «Le pouvoir d’achat du consommateur va être réduit avec ces mesures, car les salaires vont baisser et les prix des produits vont augmenter. Toutes les augmentations de salaire que nous avons obtenues vont disparaître.»
Bouzid Ichalalene
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Nouvelle hospitalisation de Bouteflika à Grenoble
le 04.12.15 | 10h00
Abdelaziz Bouteflika s’est rendu hier en France pour une «courte visite privée» au cours de laquelle il a effectué «des contrôles médicaux périodiques sous la direction de ses médecins traitants», a annoncé hier l’APS dans un communiqué inattendu puisque la Présidence n’a pas l’habitude de relayer les hospitalisations du chef de l’Etat.
«Si la Présidence communique, c’est parce qu’elle craint de nouvelles fuites, justifie un conseiller de Zéralda.
La dernière fois que le Président est parti pour des soins en Allemagne, ça s’est terminé en rumeurs sur son décès !» En novembre 2014, le Président, victime d’un AVC en 2013, avait hospitalisé au 6e étage de cette clinique réservé aux personnalités de haut rang, où d’après la radio France Bleu Isère, le suivrait le docteur Jacques Monségu, cardiologue et ancien médecin du Val-de-Grâce.
A cette époque, il était accompagné de son frère Saïd Bouteflika. Hier, le quotidien français Dauphiné Libéré rapportait sur son site que le Président était arrivé «peu après 16h à la clinique Alembert, qui fait partie du Groupe hospitalier mutualiste de Grenoble, probablement pour une consultation avec son cardiologue». Selon les journalistes, «un important dispositif de sécurité a été déployé dans le quartier». Lors de l’hospitalisation à Grenoble l’an dernier, Alger avait répété que le Président était en Algérie. En 2013, le jour de son hospitalisation en urgence au Val-de-Grâce, après plusieurs heures, les autorités avaient fini par évoquer un accident ischémique transitoire sans séquelle.
Mélanie Matarese
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Faut-il continuer à renflouer la SNVI avec de l’argent public
le 04.12.15 | 10h00
«Il faut faire à la SNVI ce que l’Etat français à fait pour Renaud il y a 30 ans», suggère Ihsane El Kadi, directeur du site Maghreb Emergent.
En effet, en dépit des retards enregistrés pour la consommation des anciens crédits, la SNVI a tout de même bénéficié, en février dernier, de plus de 91 milliards de dinars et cela de l’argent public. Une décision que le spécialiste n’approuve pas. «Il faut apporter l’argent privé et non pas public», soutient-il. Pour lui, la solution au problème de la SNVI, dont les travailleurs sont en grève et ont manifesté cette semaine, serait dans «l’ouverture du capital et le changement de management.
Il faut que ce dernier soit dépendant des actionnaires et non pas de l’Etat et de la politique, sinon il ne peut pas être performant». Le spécialiste fait d’ailleurs le rapprochement avec le cas Saidal. «Saidal était géré par un manager reconnu, cependant cela n’a pas empêché les interférences politiques, et la SNVI est pratiquement dans le même cas». Pour Bachir Hakem, membre du CLA, «il faut savoir que la SNVI souffre d’un problème de gestion et de compétences.
De plus, nous savons tous que les sociétés nationales sont mal gérées ou sont poussées à faire faillite. Donc, qu’elles soient renflouées ou non, elles seront condamnées à être bradées au dinar symbolique ; donc rien n’est innocent aussi bien dans la gestion qu’en renflouant les caisses». Ce dernier poursuit : «Je suis d’accord avec le fait que la SNVI soit renflouée avec l’argent public, seulement si elle est mieux gérée». Pour arranger la situation, Bachir Hakem propose : «Il faut sauver ces sociétés publiques en faisant appel à des personnes, qu’elles soient étrangères ou non, pour les gérer avec un projet à durée déterminée.
Cependant, ces sociétés doivent rester nationales». De son côté, Smaïn Kouadria, membre du conseil exécutif national de l’UGTA et député du Parti des travailleurs ne partage pas leur avis. Il affirme : «Il ne faut pas que l’Etat se désengage, il doit continuer à accompagner la SNVI car elle lui apporte de nombreux avantages, notamment la création de nouveaux postes d’emploi». Par ailleurs, le député explique : «Ce n’est pas une donation, mais un crédit remboursable. Les banques algériennes accompagnent le secteur privé, donc pourquoi pas la SNVI ?» s’interroge-t-il.
«Ce crédit est utilisé afin de développer de nouveaux outils et dans l’installation des mises à niveau technologiques et cela est bénéfique pour l’industrie algérienne, c’est pour cela qu’il faut continuer à soutenir la SNVI», conclut-il.
Sofia Ouahib
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Généraux
Dans les coulisses des purges
le 04.12.15 | 10h00
«Tout ce qui se passe en ce moment doit être lu à la lumière de la refonte des relations civilo-militaires voulue par Bouteflika.
Dans la lutte entre le DRS et le cercle présidentiel, c’est ce dernier qui a gagné. Alors il élimine tous ceux qui le gênent !» Pour le politologue Rachid Tlemçani, les arrestations menées depuis l’été contre plusieurs hauts officiers de l’armée et des services — tous des fidèles à Toufik — et surtout les condamnations qui ont été prononcées contre eux obéissent à une logique très simple : s’en débarrasser.
Après le général Hassan, le patron du Scorat, Service de coordination opérationnel et de renseignement antiterroriste depuis une quinzaine d’années, condamné le 26 novembre à 5 ans de prison ferme pour «destruction de documents» et «non-respect des consignes», c’est au tour du général Djamel Kehal Medjdoub, ex-chef de la garde présidentielle à être condamné à 3 ans de prison ferme pour «négligence» et «infraction aux consignes militaires».
Un cadre du DRS affirme lui aussi que tout cela a été orchestré en amont. «Plusieurs juges militaires du tribunal d’Oran (où a été jugé Hassan) ont refusé de participer à ce procès. Alors Gaïd Salah a nommé un nouveau procureur en septembre, exprès pour le procès Hassan.» Dans les rangs de l’armée, certains proches de Abdelkader Aït Ouarabi (son vrai nom), expliquent qu’il était une «cible facile». «Un cow-boy», «une tête brûlée», «un obstiné», qui n’en faisait «qu’à sa tête» et paye aujourd’hui son insubordination. Mais pour en revenir à l’histoire, elle se passe lors d’une opération secrète en Libye, ses hommes, d’après plusieurs sources proches du dossier, sur la piste de Belmokhtar, saisissent plusieurs tonnes d’armement dont des missiles français et russes.
De retour en Algérie, ils cherchent à rejoindre Tamanrasset pour ramener l’armement et tombent, d’abord, sur les hommes de la 6e Région militaire, puis sur ceux de la base qui les accusent de préparer un coup d’Etat. «Hassan, qui considère qu’il n’a de comptes à rendre qu’à Toufik, passe outre les ordres de l’état-major, poursuit notre source. Imaginez la réaction de Gaïd Salah...»
Mal nécessaire
Après les réactions de Khaled Nezzar qui s’est indigné de la «sévérité du jugement qui efface d’un trait toute la carrière d’un homme qui a voué sa vie au service de la nation», qualifiant le procès de «mascarade», ou celles de Louisa Hanoune, qui a témoigné à El Watan combien le haut gradé était «craint par les services de renseignement de nombreux pays pour sa probité, sa compétence et son patriotisme», des cadres de l’armée relativisent. «Il ne faut pas regarder ce verdict avec un œil de civil mais avec un œil de militaire, explique un officier. Au regard de la gravité des faits, en l’occurrence la dissimulation d’informations à des supérieurs ou à d’autres corps de l’armée, cette peine de 5 ans n’est pas si sévère, surtout au vu du caractère secret-défense de ce qu’on lui reproche. L’officier-général bénéficiera de toutes façons de meilleures conditions d’incarcération que dans une prison civile.» Certains voient même dans cette mise à l’écart des figures des années 1990 une possible opportunité de renouvellement de générations.
«Ces procès sont un mal nécessaire pour tourner la page. Après l’adoption de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, Bouteflika avait déjà voulu faire table rase du terrorisme et avait, dans ce sens, envoyé à la retraite un bon nombre de généraux. Mais cette restructuration avait touché très peu de personnes et quasiment aucun officier du commandement», se souvient un officier à la retraite. Le démembrement du DRS voulu par le chef de l’Etat a d’ailleurs aussi été perçu à l’intérieur de l’institution comme une «restructuration de l’armée» doublée d’une dépolitisation et d’une «dépolicisation» (même si ce n’est, au final, pas le cas), qui subsistera après le départ d’une génération ambiguë qui dirige l’armée et le pays.
C’est aussi l’avis de Rachid Tlemçani, qui explique qu’au-delà de l’analyse politique, celle de la lutte des clans qui tourne en faveur du vainqueur, il faut voir dans ces chamboulements «une réforme du secteur sécuritaire». «Le DRS, pour survivre, doit faire sa mue et s’adapter aux nouvelles techniques de renseignement. Pour cela, il a besoin de la nouvelle génération de jeunes officiers qui, jusque-là, ont été écartés des postes de commandement.
La génération des généraux de la guerre froide est terminée. Mais c’est bien connu, il y a au sein de l’armée un sérieux conflit à la fois générationnel, régionaliste et un conflit de compétences.» Une perspective possible dans un monde idéal, «mais pas dans celui de l’Algérie, indique un cadre du DRS. Ceux qui ont été mis à la retraite ont entre 48 et 54 ans. Que veut-on ? Mettre des gosses de 30 ans à la tête de structures aussi sensibles ? Le DRS était haï parce qu’il faisait son boulot. Il a un maillage très fin du territoire et des populations. Aujourd’hui, avec qui va-t-on travailler ?»
Betchine
Pour un haut gradé, les procès de Hassan et Medjdoub, ainsi que la mise à la retraite de 37 officiers proches de Mohamed Mediène sont surtout «des procès faits au DRS». «Les tensions entre l’état-major et l’armée ne sont pas nouvelles. Lors de l’assaut donné contre les terroristes à In Amenas en janvier 2013, il y avait déjà eu un désaccord. Gaïd Salah voulait négocier et Tartag, qui était à ce moment-là patron de la DSI (soit le n°2 du DRS), avec Hassan ne voulaient laisser aucune chance aux terroristes», se souvient un proche du nouveau patron des Services. Un militaire de haut rang ajoute : «Le passage en force de Bouteflika pour un 4e mandat ne pouvait se passer sans créer une forte désapprobation parmi les hauts gradés. Le tandem Bouteflika-Gaïd Salah n’a pas réussi à obtenir de consensus au sein de l’armée. Du coup, les deux puissants se vengent contre toutes les voix réfractaires. Sans parler des “dérapages” et “fuites” concernant les enquêtes de corruption menées par le DRS et touchant le cercle présidentiel qui ont accentué les tensions.» Un autre observateur parle même d’équarrissage de l’ancien DRS et d’une remise de ce dernier dans son moule des années 1980, celui d’un service de renseignement performant, comme au temps de Lakehal Ayyat, et pas seulement une machine de police politico-économique, faite pour faire gagner des élections et mettre au pas les voix discordantes. «Parmi les officiers mis à la retraite, il y a des vrais pros de la lutte antiterroriste, mais je ne peux pas dire que ce soient tous des proches de Toufik. J’ai plutôt le sentiment qu’on cherche à garder les gens qui sont soumis. A moins que l’on cherche à éliminer les dossiers du passé», analyse un ex-cadre du DRS. «Mais ceux à l’origine de cette manœuvre ne connaissent pas les Services.
On a déjà cherché à les éclater, mais l’histoire a voulu qu’après le départ de Betchine, en 1989, le DRS soit créé et que tous les services soient à nouveau réunis.» Cette lecture est aussi démentie par le maintien en poste de hauts officiers du DRS, surtout dans des zones de conflits à l’étranger ou dans la région maghrébine, zone où le DRS travaille activement à la lutte antiterroriste. Des officiers pourtant proches de Mediène.
Crépuscule
L’autre voix réfractaire qui risque de payer très cher ses déclarations publiques, c’est le général Hocine Benhadid. En plus de ses attaques contre les oligarques sur la radio indépendante de Maghreb Emergent, l’ex-patron de la 8e Division blindée et chef de la 3e Région militaire (dans les années 1990) avait regretté sur la chaîne Al Maghrabia la défection de «vrais responsables, alors qu’avant les décisions étaient prises par un groupe cohérent dans le commandement».
«Pour Gaïd Salah, Benhadid est le meilleur exemple à faire, parce qu’il est en dehors de l’armée et tient le discours d’une bonne partie de l’opposition politique», s’inquiète un officier. Incarcéré depuis deux mois, Hocine Benhadid est poursuivi pour «participation à une entreprise d’atteinte au moral de l’armée». Alors que «son état de santé se détériore», selon son avocat Khaled Bourayou contacté par El Watan Week-end, la date de son procès n’a toujours pas été fixée.
Mais, nuance un officier général à la retraite, «l’offensive du chef de l’état-major peut aussi marquer le début de son crépuscule : ayant perdu son rôle de contrepoids face à Mediène, dans la logique de l’équilibre de la terreur instaurée par Bouteflika, il sait que sa place est en jeu. Les cas Benhdadid, Hassan ou Medjdoub ne seraient que des réactions de panique d’un chef qui veut s’imposer coûte que coûte et qui se sert des dernières cartouches pour solder tous ses comptes en un cycle brutal de vengeance». Un cadre du ministère de la Défense témoigne encore : «Nos chefs de département et de direction sont paralysés par la peur. Ils appréhendent sur qui va tomber le prochain coup de bâton. Résultat, personne ne bouge, aucun projet ne progresse. On se contente de regarder et de compter les victimes».
Adlène Meddi et Akram Kharief
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L'Opep décide de ne pas réduire son niveau actuel de production
le 04.12.15 | 17h42
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé de maintenir à son niveau actuel sa production de pétrole, estimant qu'une réduction de cette dernière n'aurait pas beaucoup d'effet sur le marché, a annoncé vendredi à Vienne le président nigérian du Pétrole Emmanuel Ibe Kachikwu.
La production des pays du cartel, qui pompent plus d'un tiers du pétrole mondial, dépasse actuellement de quelque 2 millions son objectif théorique de 30 millions de barils par jour.
AFP
Trafic du pétrole volé par Daech
Erdogan et sa famille pris la main dans le sac
le 03.12.15 | 10h00
La vente de pétrole est l’une des principales sources de revenus des terroristes en Syrie. Selon diverses sources concordantes, elle leur rapporte environ 2 milliards de dollars chaque année.
Le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov, en est désormais quasi certain : le président turc Recep Tayyip Erdogan et sa famille sont directement «impliqués» dans le trafic de pétrole avec l’organisation Etat islamique (EI). «Le principal consommateur de ce pétrole volé à ses propriétaires légitimes, la Syrie et l’Irak, s’avère être la Turquie. D’après les informations obtenues, la classe dirigeante politique, dont le président Erdogan et sa famille, est impliquée dans ce commerce illégal», a-t-il déclaré hier devant plus de 300 journalistes. Dans la foulée, on apprendra que la semaine dernière, 2000 terroristes se sont rendus en Syrie depuis la Turquie et que plus de 120 tonnes de munitions et 250 véhicules ont été livrés à Daech.
D’après les services russes de Renseignement, après avoir franchi la frontière turco-syrienne, les camions-citernes transportent le pétrole de l’EI vers des ports où l’or noir est ensuite acheminé vers des pays tiers en vue de son raffinage. La Russie a détecté trois itinéraires de livraison du pétrole de l’EI en Turquie depuis la Syrie. L’itinéraire ouest est connecté aux ports turcs de la Méditerranée ; l’itinéraire nord mène à Batman et l’itinéraire est à la base de transit dans la municipalité de Cizre.
Pour appuyer ses affirmations, le ministère russe de la Défense a dévoilé des photographies de convois de camions-citernes transportant du pétrole jusqu’à la frontière entre la Syrie et la Turquie. «Nous connaissons la valeur des paroles d’Erdogan. Il a déjà été pris une fois en flagrant délit de mensonge par les journalistes turcs qui avaient révélé la livraison par la Turquie d’armes aux terroristes, sous couvert d’aide humanitaire. Pour cette raison, les journalistes ont été emprisonnés. Les dirigeants turcs, notamment Erdogan, ne démissionneront pas et ne reconnaîtront rien, même si leurs visages sont souillés par le pétrole volé», a martelé Anatoli Antonov lors de sa conférence de presse.
A titre d’exemple, le premier itinéraire est utilisé de nuit afin de transporter les hydrocarbures tirés des gisements situés près de la ville de Raqqa, fief de Daech dans le nord-ouest de la Syrie, à travers les villes frontalières de Azaz (Syrie) et Reyhanli (Turquie) vers les ports turcs d’Iskenderun et Dörtyol. Sur une photo satellite prise le 16 novembre dernier, il est possible de voir une accumulation d’au moins 360 camions et véhicules lourds dans la région de Reyhanli, à proximité de la frontière syrienne.
Selon le site d’informations sputniknews.com, le Renseignement spatial russe a également révélé qu’après avoir traversé la frontière, les camions-citernes chargés de pétrole se dirigent vers les ports d’Iskenderun et de Dörtyol, équipés de quais spécialisés pour les pétroliers. Une partie du pétrole est chargée à bord de navires et envoyée pour traitement hors de Turquie, le reste est vendu sur le marché intérieur.
La vente de pétrole est l’une des principales sources de revenus des terroristes en Syrie.
Selon diverses sources concordantes, elle leur rapporte environ 2 milliards de dollars chaque année. Cet argent est ensuite «investi» dans le recrutement de terroristes du monde entier et l’achat d’armes. L’EI possède 8000 camions-citernes qui transportent chaque jour 200 000 barils de pétrole. Une véritable industrie du crime que la Turquie d’Erdogan aide à prospérer.
A. Z.
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