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Contrairement aux déclarations des plus hauts responsables du ministère de l'Intérieur, la réalisation du passeport biométrique électronique a bien été confiée à des entreprises étrangères. Oberthur, Keynectis et Fasver ont été chargés de réaliser ce projet hautement sensible pour la souveraineté de l'Etat algérien et la sécurité des données de ses citoyens. Le document de voyage, sa sécurité et le cryptage des données des citoyens sont ainsi placés entre les mains d'opérateurs français. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Quelle mouche a piqué le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales ? Le 11 mai dernier, en marge d'une rencontre organisée à Ghardaïa, Mohamed Talbi affirmait à la presse qu'aucune entreprise étrangère n'avait remporté le marché du passeport biométrique électronique (PBE). «Certains détracteurs, qui ne veulent pas de la modernisation de l'état civil, ont dit que le ministère de l'Intérieur avait donné le marché du passeport biométrique à une société étrangère. C'est faux». Etrange sortie médiatique de ce proche collaborateur de Noureddine Zerhouni, dit Yazid, désormais ex-ministre de l'Intérieur. De par ses responsabilités, Mohamed Talbi est censé savoir que ce projet de première importance a été confié à des entreprises étrangères. Il est vrai que de l'extérieur, il est difficile de comprendre le processus mis en œuvre pour l'acquisition d'un système qui devait permettre au gouvernement algérien de se conformer aux exigences imposées par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) tout en dotant ses citoyens d'un titre de voyage sécurisé. Mais il est important de préciser qu'en plus du ministère de l'Intérieur, d'autres institutions interviennent directement dans ce projet. A commencer par l'Hôtel des monnaies. Cette institution, qui relève de la Banque d'Algérie, est chargée par l'Etat d'imprimer les passeports. Une mission dont elle s'est acquittée sans problème majeur depuis des décennies. Sauf que la méthodologie appliquée pour la réalisation du modèle actuel diffère totalement de celle du biométrique électronique. Finis les titres de voyage remplis au stylo par un agent de daïra, la technologie biométrique impose le concept de personnalisation. Pour mener à bien cette nouvelle activité, l'Hôtel des monnaies acquiert une série d'équipements pour la réalisation des livrets du passeport biométrique. Cette ligne de production se compose de deux imprimantes Bookmaster One (Pays-Bas) et de trois imprimantes Dilleta 600i (Allemagne), de deux Authenticateur 100 (Etats-Unis) pour la vérification de la personnalisation des données du demandeur du titre de voyage ainsi que d'une perforatrice Bookmaster IP/NP (Pays- Bas). Les deux premiers modèles de machines ont été achetés auprès de l'entreprise allemande Atlantic Zeiser, l'entreprise néerlandaise IAI s'étant chargée de fournir les deux premières imprimantes et la perforatrice. L'Hôtel des monnaies étant une institution très «fermée », il nous a été impossible d'avoir des détails sur les modalités de passation de ces marchés. Cependant, des questionnements subsistent à propos de ces acquisitions. La réglementation en vigueur a-t-elle été respectée ? Oberthur rafle la mise Mais la situation semble se compliquer lorsque l'Hôtel des monnaies décide d'acquérir le e-cover : la couverture du passeport biométrique dans laquelle est incrustée la puce électronique contenant toutes les données de son détenteur. Ses responsables optent pour Oberthur Technologies, une entreprise française spécialisée dans le fiduciaire, les documents d'identité et les solutions de paiements électroniques. Oberthur figure parmi les leaders mondiaux dans ce domaine. Selon certaines informations, l'entreprise française aurait livré à l'Hôtel des monnaies une grande quantité de e-cover qui répondent aux spécifications techniques suivantes: «couverture intégrant une puce NPX avec antenne cuivre (RFID) adaptée au système d'exploitation ID One e-Pass V2». Là aussi, le flou total entoure le mode de passation de ce marché. Pourquoi et comment Oberthur a-t-elle été choisie ? Pourquoi cette entreprise française s'est-elle empressée de livrer autant de ecover ? Comment expliquer qu'elle ait été retenue en Algérie alors qu'en France, le marché du passeport biométrique lui a été retiré au profit de l'Imprimerie nationale ? A première vue, il semblerait qu'Oberthur soit parvenu à placer ses produits dans l'objectif de décrocher le reste des contrats pour la réalisation du passeport électronique biométrique et, plus tard, la carte nationale d'identité électronique biométrique. Une stratégie qui finira par se confirmer. Souveraineté «laminée» Après avoir effectué un «forcing» sur le e-cover, Oberthur parvient à s'imposer sur le process de lamination. Il faut savoir qu'un passeport biométrique électronique comporte une série d'éléments qui assurent sa sécurité physique. Le laminat, ou inlay, en est l'élément principal. C'est un film protecteur en plastique qui est apposé sur la page contenant la photo et les données personnelles du détenteur du passeport. Le laminat est doté d'hologrammes de sécurité. Il est censé être inviolable. Toute tentative de fraude rendrait le passeport inutilisable. Et là encore, on retrouve l'empreinte d'Oberthur. Le marché a été remporté par Fasver, qui est l'un de ses fournisseurs. La petite PME du sud de la France avait fait une offre pour moins de 600 000 euros. De l'avis de certains spécialistes, la décision de confier la réalisation du laminat à un opérateur étranger est loin d'être judicieuse. La production de ce film de sécurité devrait relever du droit régalien de l'Etat au même titre que le secteur du fiduciaire. L'Hôtel des monnaies aurait pu acquérir des équipements et réaliser, ainsi, son propre laminat. Keynectis en sous-traitant Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales intervient à son tour. Au courant de l'année 2009, ce département lance un avis d'appel d'offres national et international restreint pour l'acquisition «d'une solution complète de délivrance et de gestion de certificats électroniques pour une solution passeport électronique et carte nationale d'identité». L'Infrastructure à clés publiques, ou PKI, est un système très complexe qui assure le cryptage et l'authentification des données électroniques. Tous les Etats membres de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) sont tenus d'avoir leur propre PKI. Cette infrastructure garantit la protection des données informatiques des citoyens. Elle fait office de bouclier au système de gestion du passeport et de carte nationale biométriques électroniques. Plusieurs entreprises participent à cet avis d'appel d'offres restreint. Oberthur, qui n'a pas de réelle expérience en matière de PKI, s'engage dans la course. Elle est en concurrence directe avec Keynectis, une entité française spécialisée dans le cryptage de données. Et c'est finalement Oberthur qui remporte ce marché avec une offre financière de 897 990 euros et des délais de réalisation et de mise en œuvre de trois mois. Keynectis, son concurrent, a fait une offre quasiment identique (894 900 euros) et des délais de réalisation de deux mois et demi. Mais cette proposition sera rejetée pour une raison plutôt étrange: l'ouverture des plis de ce marché s'est déroulée le 6 septembre 2009 alors que le dossier de Keynectis portait la date du 9 septembre ! Mais au final, Keynectis n'aura rien perdu. C'est cette entité qui agit en qualité de sous-traitant pour le compte d'Oberthur. La PKI du passeport et de la carte nationale biométriques est donc développée et gérée par Keynectis. Tous ces faits — et il y en a sûrement d'autres — suffisent à démentir les déclarations des officiels du ministère de l'Intérieur. D'ailleurs, il est important de s'interroger sur l'utilité des dernières déclarations du directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Ce haut responsable sait pertinemment qu'aucune institution algérienne ne dispose d'une maîtrise suffisante de la technologie pour mettre en œuvre un tel projet. Marginalisation Pire, les pouvoirs publics n'ont, à aucun moment, soutenu les entreprises algériennes pour leur permettre de développer des solutions. C'est le cas, notamment, d'Algérie Télécom qui, selon des sources sûres, aurait participé à l'avis d'appel d'offres pour le projet de la PKI en partenariat avec un groupe étranger; de Sagem Algérie pour les technologies avancées, entreprise privée de droit et de capitaux algériens qui subit actuellement une véritable cabale après avoir remporté le marché de l'Afis criminel de la DGSN, ou encore de HB Technologie qui aurait pu fournir l'e-cover du passeport biométrique et le support de la carte nationale biométrique. Même constat pour les experts et les chercheurs algériens qui travaillent sur la biométrie. Très peu, pour ne pas dire aucun, ont été consultés pour apporter leur expertise dans ce domaine hautement stratégique. Comble de l'ironie, ce n'est que dimanche dernier que ces spécialistes ont été rassemblés à la faveur d'une école d'été sur la biométrie. Objectif des initiateurs de cet évènement: permettre à l'Algérie de développer ses propres solutions dans les cinq années à venir. Trop tard. T. H.
Ahmed Ouyahia est incontestablement le plus grand bénéficiaire du dernier «réaménagement » du gouvernement opéré ce week-end par Abdelaziz Bouteflika. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - En tant que chef de parti, d'abord, le RND (Rassemblement national démocratique), l'homme prend plusieurs longueurs d'avance sur ses alliés, le FLN et le MSP. Le FLN de Belkhadem a, certes, gagné deux portefeuilles de plus, celui de la Poste et des TIC, détenu par Moussa Benhamadi, et celui de l'Industrie qui échoit à un proche de Belkhadem, en l'occurrence Benmeradi. Il n'en reste pas moins que le RND «compense», lui, la perte du ministère de la Communication par celui de l'Énergie et des Mines. Ce qui en fait, tout bonnement, le seul parti à prendre le contrôle d'un ministère de souveraineté dans l'actuel gouvernement. Le successeur de Chakib Khelil, Youcef Yousfi, est, en effet, l'un des plus proches de Ouyahia. Ancien ministre de l'Énergie dans un autre gouvernement d'Ouyahia sous Zeroual, Yousfi, qui avait été également directeur de cabinet à la présidence, a été l'un de ceux qui ont lancé le RND en 1997. L'arrivée de Bouteflika au pouvoir a «brutalement » interrompu sa carrière politique pour se «contenter» de quelques postes diplomatiques, à Ottawa et à Tunis notamment. Son retour à la tête du ministère de l'Énergie peut, dès lors, être perçu comme une grande victoire pour Ouyahia qui «s'introduit» enfin dans ce qui était un secteur exclusivement réservé au président et à ses proches. Ministère hautement sensible, le département de l'énergie et des mines confère à celui qui le contrôle un élément de pouvoir économique et politique indéniable. Et dans le cas d'Ouyahia, ce pouvoir s'en trouve même conforté par les grands chamboulements qui ont caractérisé le dernier remaniement. L'actuel Premier ministre (en fait, Ouyahia venait d'être nommé, vendredi dernier, pour la... neuvième fois à la tête du gouvernement !) a obtenu à peu près tout ce qu'il voulait. A en croire des sources bien informées, Ouyahia a été longuement reçu par Bouteflika jeudi dernier. Au cours de cette audience, il obtiendra bien des concessions. C'est ainsi, par exemple, que sa bête noire — et d'ailleurs la bête noire de tous les ex-chefs de gouvernement — Abdelhamid Temmar, sera tout simplement réduite à un ministre «quelconque». Lui qui, jusque-là, était considéré comme le patron réel de la politique économique du pays, s'en sort avec tout juste un ministère de complaisance insignifiant dénommé «Prospective et Statistiques». Temmar donc mais aussi Chakib Khelil, les deux superministres du président ne sont plus, ou presque, dans un gouvernement plus que jamais maîtrisé par Ouyahia. Zerhouni, vice- Premier ministre ? C'est un autre pilier du gouvernement l'homme fort, le plus puissant du cercle présidentiel qui se retrouve, lui, désormais dépossédé de l'instrument qui en faisait l'homme le plus redouté, le plus craint d'Algérie, le ministère de l'Intérieur. «Et puis, nous confie une source bien informée, la Constitution prévoit des attributions au Premier ministre. Pas pour le vice-Premier ministre». Et seul Bouteflika est habilité à prendre un décret pour, éventuellement, attribuer une mission, une charge pour un vice-Premier ministre. Dans le cas contraire, Zerhouni peut faire de l'ombre à Belkhadem et non pas à Ouyahia. Mais quoi qu'il en soit, il est une certitude : les deux hommes, Ouyahia et Zerhouni, sont très proches. «Il y a même une vraie complicité entre eux», témoigne un proche au Premier ministre. Même du temps où Ouyahia était persona non grata chez le cercle présidentiel entre 2006 et 2008. K. A.
Culture
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UN ALLER SIMPLE POUR ALGERDE VANESSA SOLTANI Hnana.com |
Elle, journaliste dans la presse écrite. Lui, réalisateur dans une radio. Elle, une Française habitant dans l’Hexagone. Lui, un Algérien vivant à Alger. Deux petits points minuscules dans l'immensité de l’univers. Un millième de chance qu’ils puissent un jour se rencontrer, se découvrir et bâtir une vie à deux. Suite... |
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Actucult |
PALAIS DE LA CULTURE MOUFDI-ZAKARIA (ALGER) - Dimanche 30 mai, le théâtre Soudan présente la pièce Taer essada el mafgoud (Soudan), à 17h. - Lundi 31 mai, le théâtre populaire de libye présente Fel yaskote shakespeare (Libye), à 17h. Suite... |
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Sports
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DÉCLARATIONS EXPRESS |
RABAH SAÂDANE «Nous devons améliorer notre jeu offensif»
«C'est un très bon test pour nous, même si le résultat est un peu lourd. Ce qui est sûr c'est que nous avons tiré beaucoup d'enseignements, notamment sur le plan du jeu collectif. C'est un gros client que nous avons affronté aujourd’hui et qui a démontré qu'il a sa place en Coupe du monde. Suite... |
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POINT DE VUE À qui la faute ? Par Hassane Zerrouky |
Elle est sans doute la seule équipe au monde à ne pas pouvoir se préparer loin de la pression des supporters et de cette armada d’envoyés spéciaux de certains quotidiens sportifs nationaux qui en ont fait des stars avant l’heure. Disons-le, l’équipe nationale ne s’est pas préparée dans la sérénité voulue. Les joueurs étaient constamment sollicités par les journalistes pour toutes sortes d’entretiens. Suite... |
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Matmour incertain contre l’EAU |
Le milieu international algérien du Borussia Mönchengladbach (Bundesliga allemande), Karim Matmour, n'est pas sûr de prendre part au match amical face aux Emirats arabes unis, prévu le 5 juin à Nuremberg (Allemagne), en raison d'une blessure. Suite... |
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LA SÉRIE NOIRE CONTINUE Une inquiétante succession de défaites |
L'Algérie, balayée par l'Eire (3-0) vendredi à Dublin en match de préparation pour le Mondial-2010, peine à corriger les lacunes d'une défense ayant encaissé six buts en deux matches amicaux et à trouver des solutions à une attaque stérile depuis la CAN-2010 en janvier. L'Algérie a enchaîné les défaites depuis la débâcle en demi-finale de la CAN-2010 en Angola contre l'Egypte (4-0). Suite... |
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CAMEROUN Eto'o menace |
L'attaquant international camerounais de l'Inter Milan, Samuel Eto'o, a menacé de quitter la sélection des Lions Indomptables, en raison des critiques qu’il a reçues de l'ancienne gloire, Roger Milla, à 13 jours du coup d'envoi du Mondial, rapporte le site Footafrica. Suite... |
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ARGENTINE Les Albicelestes à pied d’œuvre |
La sélection d'Argentine, emmenée par son sélectionneur Diego Maradona et l'attaquant vedette Leo Messi, a atterri hier en Afrique du Sud où elle entame la dernière ligne droite de sa préparation avant le coup d'envoi du Mondial. La sélection albiceleste, l'une des favorites, est la troisième des 32 équipes en lice à être arrivée en Afrique du Sud, qui accueille l'événement du 11 juin eu 11 juillet. Suite... |
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2e MARATHON INTERNATIONAL D’ALGER Conférence de presse aujourd’hui |
Abdelmadjid Rezkane, manager général de Sport Events International animera une conférence de presse concernant l’organisation du 2e marathon international d’Alger, aujourd’hui à 14 heures au niveau de la direction générale de Sovac (autoroute sud – relais du Sahel – Chéraga). Le promoteur de cette manifestation présentera le parcours de cette première édition, les différentes épreuves prévues au programme et donnera toutes les dernières informations relatives au déroulement de cette manifestation internationale devant se dérouler à travers les rues de la capitale au cours de la matinée du vendredi 04 juin 2010. Suite... |
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AVIRON : 7E MÉMORIAL «TAZI» Réussite totale |
Vendredi dernier en matinée a eu lieu au port d’Oran une compétition d’aviron à l’occasion du 7e «Mémorial Tazi Abdelaziz». Ce dernier fut le précurseur des compétitions des sports d’eau avec matériel aquatique (canoë kayak, voile etc.). Suite... |
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CR TÉMOUCHENT Pouvait mieux faire |
Pour sa première année en superdivision, l'équipe du CRT aurait pu prétendre à une meilleure position pour ne pas dire carrément réussir l'accession si les joueurs du duo Cheriet et Benmechta avaient fait le plein chez eux au stade Omar-Sikki. Suite... | |
Sports : POINT DE VUE À qui la faute ? Par Hassane Zerrouky
Elle est sans doute la seule équipe au monde à ne pas pouvoir se préparer loin de la pression des supporters et de cette armada d’envoyés spéciaux de certains quotidiens sportifs nationaux qui en ont fait des stars avant l’heure. Disons-le, l’équipe nationale ne s’est pas préparée dans la sérénité voulue. Les joueurs étaient constamment sollicités par les journalistes pour toutes sortes d’entretiens. Peu d’articles, comme on en voit dans le journal l’Equipe, sur le système de jeu des Verts. Quant au staff technique, il a laissé faire au lieu de protéger ses joueurs de cette pression médiatique envahissante. Pire, on l’a vu supprimer des séances d’entraînement, autoriser des joueurs à aller faire du tourisme et des emplettes, d’autres à quitter le stage pour aller signer des contrats ! A titre de comparaison, l’équipe de France était bien mieux protégée. Les journalistes étaient tenus éloignés des joueurs. Peu d’images des télés, peu d’entretiens aux médias. Pas de sortie en ville. Pas de joueurs s’absentant pour signer des contrats publicitaires. Même après le match contre le Costa Rica, les joueurs de l’équipe de France ont dit le minimum aux médias, lors d’une conférence de presse organisée par le staff technique français, et sont restés concentrés sur leur préparation. En outre, chaque jour, on lisait dans ces mêmes journaux sportifs de chez nous des entretiens avec des entraîneurs étrangers, avec d’anciens internationaux français, africains, louant l’équipe algérienne, capable, selon eux, de créer la surprise, voire de bousculer la hiérarchie mondiale. L’équipe nationale était présentée comme un foudre de guerre avant même d’avoir disputé la moindre rencontre amicale. Le match contre l’Irlande, qui avait battu le Paraguay autrement mieux préparé et armé que l’équipe algérienne, était présenté comme une simple formalité. De fait, cette médiatisation à outrance, adossée à un certain laisser-faire du staff technique, a fait que les joueurs se sont trouvés dans un état de confiance absolue. Au point où cette équipe n’avait pas besoin de faire plus de deux matchs amicaux alors que d’autres nations plus huppées — c’est le cas de l’Angleterre, de la France, de l’Allemagne — en disputeront trois à quatre. Dans ces conditions, quoi de surprenant que l’équipe nationale soit sévèrement corrigée par l’Irlande. Les mêmes journaux et les mêmes journalistes qui ont médiatisé à outrance cette équipe nationale vont certainement être les premiers à la lyncher, à critiquer ce staff, ses choix tactiques, le choix des joueurs, en donnant la parole à ceux qui attendaient le moindre faux pas de cette équipe pour faire feu de tout bois sur Rabah Saâdane. Cela étant, Rabah Saâdane ne cesse de surprendre dans le sens désagréable du terme. Quelle mouche l’a piqué pour composer une telle défense avec deux joueurs de milieu comme arrières latéraux ? Pourquoi s’être privé de Guedioura comme milieu récupérateur en le positionnant comme arrière droit et faire jouer Belhadj à un poste inhabituel ? Ou de faire jouer deux joueurs (Mansouri et Lahcen), occupant le même poste (milieu défensif droit) ensemble ? Pourquoi n’avoir pas fait sortir Bellaïd, voire Chaouchi après le deuxième but, pour les remplacer par Laïfaoui et Mbolhi ? Quitte à tester les nouveaux, mieux vaut les faire jouer à leur poste habituel et avoir le courage de mettre sur le banc des remplaçants certains joueurs comme Mansouri ! H. Z.
L'Algérie, balayée par l'Eire (3-0) vendredi à Dublin en match de préparation pour le Mondial-2010, peine à corriger les lacunes d'une défense ayant encaissé six buts en deux matches amicaux et à trouver des solutions à une attaque stérile depuis la CAN-2010 en janvier. L'Algérie a enchaîné les défaites depuis la débâcle en demi-finale de la CAN-2010 en Angola contre l'Egypte (4-0). Elle a ensuite perdu contre le Nigeria (1-0) en match de classement de la CAN et la Serbie 3-0) en amical le 3 mars à Alger. Les Verts, qui joueront dans le groupe C (Angleterre, Etats-Unis et Slovénie) au Mondial, ont tenu une demi-heure devant les Irlandais, avant d'encaisser le premier but sur une erreur de la défense, remaniée, avec des joueurs qui ont fait leur apparition pour la première fois en sélection, comme Guedioura, Belaïd et Mesbah. Rafik Halliche s'y retrouvait seul titulaire, les deux autres piliers de la défense Madjid Bougherra (Glasgow Rangers) et Antar Yahia (Bochum/GER), étant blessés. L'Algérie a ensuite commis deux autres erreurs défensives sanctionnées par deux autres buts, dont le premier (51’) dû à un mauvais renvoi du gardien Fawzi Chaouchi, capable du meilleur comme du pire, qui a permis à Robbie Keane d'aggraver la marque. La deuxième faute, sanctionnée par un penalty certes sévère, a montré un manque de maîtrise et de calme des défenseurs dans les situations difficiles. A la défense devenue poreuse s'est ajoutée la stérilité inquiétante de l'attaque. Abdelkader Ghezzal, qui jouit de la confiance presque aveugle du sélectionneur Rabah Saâdane, est toujours maladroit devant les buts adverses. De retour en sélection, Rafik Djebbour (AEK Athènes) a été transparent en raison notamment du manque de cohésion entre le milieu de terrain et l'attaque. «Nous perdons face à une bonne formation irlandaise. Mais je crois que nous avons manqué d'ambition dans le jeu», dit-il. Rafik Saïfi, le troisième attaquant des Verts, entré à la place de Djebbour, n'a pas fait mieux. Le danger pour les Irlandais – et l'occasion pour les Algériens de réduire le score – est venue encore une fois d'un défenseur avec à la 83’ une tête d'Adlène Guedioura renvoyée par la transversale. Rabah Saâdane reste pourtant optimiste : «Nous avons beaucoup de joueurs blessés qui vont revenir en pleine possession de leurs moyens. Aujourd'hui, nous avons passé un bon test et c'est dans la difficulté qu'on doit rebondir», a-t-il déclaré. «Même s'il ne s'agit que d'un match de préparation, nous avons subi une défaite un peu sévère (...). Nous sommes, il est vrai, en pleine phase de préparation, mais il faut quand même apprendre à ne pas perdre 3 à 0», déclaré se son côté le stratège Karim Ziani. En manque de compétition avec son club Wolfsburg, il n'a pu jouer son rôle habituel de moteur de l'équipe. Il reste maintenant aux Verts un match amical le 6 juin à Nuremberg (Allemagne) contre les Emirats arabes unis pour rassurer leurs supporteurs.
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