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Edition du Lundi 09 Mai 2011 Tou rate son tram

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Son lancement a été perturbé par une panne d’électricité
Le tramway d’Alger rate son départ
Par : MALIKA BEN 
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La mise en service, prévue hier à 11h13, n’a finalement eu lieu qu’à 12h13, soit une heure de retard. Ce qui a contraint de nombreux invités, dont des ministres, à quitter les lieux, laissant Amar Tou seul. Le ministre des Transports évoque un “hasard” dont il ne semble pas très convaincu.

 

 
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Edition du Lundi 09 Mai 2011

RADAR

La femme de Laurent Blanc est algérienne
Zidane le révèle dans “l’Équipe”

Par : Rubrique Radar 


 Interrogée par le quotidien sportif l’Équipe, alors que le monde footballistique français traverse une véritable tempête en raison des accusations de racisme lancées contre des responsables de la FFF, la star mondiale du football, Zinédine Zidane, s’est portée, hier, au secours du sélectionneur des Bleus, Laurent Blanc, qu’il a défendu au passage, en révélant que la femme de ce dernier est algérienne. 
“Concernant Laurent, on va faire simple et clair : je le connais bien, il n’est, bien sûr, pas raciste. 
D’autant, et personne ne le dit, que sa femme est d’origine algérienne”, a précisé Zizou. “Je vais aller même plus loin : il ne raisonne jamais comme ça, car ce n’est pas un sujet pour lui ! Je pense que c’est d’ailleurs comme ça qu’il s’est fait emmener dans une discussion équivoque”, a-t-il ajouté.


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Edition du Lundi 09 Mai 2011

Actualité

Le tramway d’Alger rate son départ
Son lancement a été perturbé par une panne d’électricité


Par : MALIKA BEN


La mise en service, prévue hier à 11h13, n’a finalement eu lieu qu’à 12h13, soit une heure de retard. Ce qui a contraint de nombreux invités, dont des ministres, à quitter les lieux, laissant Amar Tou seul. Le ministre des Transports évoque un “hasard” dont il ne semble pas très convaincu.

Coup de théâtre, hier, à la station de tramway de la cité Zerhouni-Mokhtar. La mise en service du premier tronçon du tramway d’Alger, annoncée en grande pompe, s’est finalement déroulée dans des conditions pour le moins catastrophiques. En choisissant la date du 8 Mai pour l’exploitation commerciale de la ligne, le ministère des Transports a voulu en faire une journée historique. Il en sera doublement en raison des nombreux incidents qui ont émaillé cette longue et inoubliable journée. Le principal incident qui a marqué ce lancement aura été la subite et inattendue coupure d’électricité au moment, voire à la minute même où le tramway allait faire le bonheur des nombreux curieux qui n’ont pas voulu rater cette journée historique. C’est au moment où le tramway allait quitter la station de la cité Zerhouni que l’alimentation en énergie électrique a été coupée. Les rames étaient archicombles, vu le nombre d’invités officiels et, surtout, le flux important et inattendu des riverains. Les rames ont vu leur capacité de 300 passagers tripler. Les portes étant fermées pour bloquer l’afflux des citoyens, c’était carrément l’étouffement. On ressentait le manque d’oxygène. “Il y a un manque d’énergie”, chuchotent des conducteurs. Un véritable branle-bas s’ensuit. Que se passe-t-il ? Y a-t-il un problème ? Pourquoi le tramway ne démarre pas ? Autant d’autres interrogations, notamment par rapport aux raisons qui ont fait que de nombreux passagers ont failli étouffer à l’intérieur des rames. Les portes s’ouvrent enfin. Amar Tou, son staff et ses invités descendent de la rame. Certains ministres et autres responsables de compagnies de transport quittent carrément les lieux. Les nerfs à fleur de peau, Amar Tou tente de garder son calme et demande des explications. Au départ, le ministre allait lui aussi quitter les lieux, mais le directeur de l’énergie de la wilaya d’Alger promet de régler le problème. Les contacts téléphoniques se multiplient. Le ministre des Transports est pressé par les journalistes qui demandent ce qui se passe au juste. “Le directeur de l’énergie de la wilaya d’Alger est là. Il nous dira ce qui se passe”, répond Amar Tou, qui tente difficilement de garder son sang-froid. La déception se lisait sur son visage, mais il a tout fait pour tenir le coup. La réponse tombe. “Il s’agit d’un déclenchement au niveau du poste situé à Alger-Centre qui a provoqué la coupure de l’alimentation de la commune de Bab-Ezzouar”, révèle le directeur. Questions : pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi cette région et ce jour ? Serait-ce un sabotage ? Un acte prémédité ? Les interrogations et autres commentaires à l’adresse du ministre qui ne sait plus quoi faire vont bon train. Imperturbable, Amar Tou lance à une journaliste : “Oui, il y a eu une coupure d’électricité au moment où on allait partir.” Et d’ajouter avec un sourire qui en dit long : “Pourquoi à 11h13 ? Pourquoi pas avant ou après, juste à l’heure prévue pour le départ ?” Question : serait-ce prémédité ? Le ministre, qui semble convaincu de cette thèse, ira jusqu’à nous dire que ça sent le sabotage. Officiellement et au micro des chaînes de radio, le ministre préfère parler de “hasard”. “Oui, cela peut arriver. Une coupure survient par hasard, c’est possible”, dit-il avec un sourire au coin des lèvres. Au milieu de la station, noire de monde, les commentaires vont dans le sens d’un acte prémédité et planifié, mais par qui ?

Après une heure d’attente, enfin le départ
En un mot, et outre cet incident, c’est dans une cacophonie totale et une désorganisation à tous les niveaux que la tant attendue mise en exploitation de la ligne du tramway Bordj El-Kiffan-Les Bananiers a eu lieu hier.
Que ce soit un acte prémédité ou dû à un simple hasard, la coupure d’électricité a, certes, retardé l’inauguration, mais la mise en service a finalement eu lieu, néanmoins dans une totale désorganisation en raison de l’afflux des citoyens qui ont même eu le droit d’approcher le ministre et de discuter du projet avec lui.
À 12h, le courant est rétabli. Les rames, pleines à craquer, n’arrivent plus à démarrer. Et, une fois de plus, le ministre descend et s’emporte : “Que se passe-t-il ?” On lui répond qu’il y a surcharge et qu’il y a beaucoup de journalistes. “Prenez-les, moi je reste ici”, lance le ministre. Il proposera aux responsables de l’Etusa de faire démarrer la première rame prise d’assaut par les riverains.
Nous prenons place dans une autre rame, et ce n’est qu’à 12h13 que le tramway démarre enfin en traversant 14 stations sur une distance de 7,2 kilomètres de la cité Les Bananiers, à Bordj El-Kiffan. Roulant à seulement 30 kilomètres/heure, le tramway traverse la cité Rabia-Tahar et le centre-ville de Bordj El-Kiffan sous le regard admiratif des passants qui attendaient le passage d’une autre rame pour monter, d’autant que la balade inaugurale était gratuite. 12h50 : arrivée aux ateliers de Bordj El-Kiffan de la délégation. La pression baisse. Les différents partenaires du projet, Alstom, Etusa, Métro d’Alger… font des déclarations sans revenir sur le principal incident.

Une usine d’assemblage des rames à Annaba
Les rames qui circuleront en Algérie n’ont rien à envier à celles de Paris, du Luxembourg, du Maroc…, nous dit le chargé de communication du groupe français Alstom. Et d’ajouter que l’entretien et la maintenance des 41 rames seront assurés par ce groupe pendant 10 années en vertu d’un contrat. Le représentant du groupe Alstom précisera qu’une usine de maintenance et d’assemblage des rames, Citadis, vient d’être créée à Annaba avec des agents de Cital (une société commune entre le Métro d’Alger et Ferrovial). Son capital est de 20 millions d’euros. Ses activités de maintenance vont être lancées en 2011 et la première rame assemblée dans cette usine est prévue en 2013.

Aucune date pour la livraison du reste des tronçons
Pressé par les journalistes pour un délai, ne serait-ce qu’approximatif, pour la livraison du reste des tronçons, le ministre des Transports refusera d’avancer une quelconque date. Nous avons toutefois appris du côté du groupe Alstom que “le projet avance et que son budget de plus de 300 millions d’euros évolue en fonction des contraintes du terrain”. Et d’ajouter : “Nous avons une ligne de 23 kilomètres divisée sur trois tronçons, dont celui-là. La ligne Les Bananiers-Les Fusillées est en chantier. Quant à l’extension vers Dergana, elle n’est pas encore engagée.”

Regain de la violence routière
Les statistiques des derniers mois sur les accidents de la route font état d’une nouvelle montée en flèche. Le ministre des Transports a confirmé la tendance en révélant que “nous sommes malheureusement revenus pour ces deux derniers mois à la situation de 2009. C’est-à-dire avant l’application de la nouvelle loi.” Question : y a-t-il relâchement ? “Nous ne savons pas, nous étudions justement la situation”, estime Amar Tou.


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Edition du Lundi 09 Mai 2011

Chronique

Transport : tout va mal
 

Le tramway d’Alger s’est offert un dernier caprice avant son premier voyage. Il a refusé de démarrer pour une question de panne d’électricité et a transformé une cérémonie d’inauguration en dramatique ratage.
Les deux ans de retard dans la livraison — partielle — du projet n’ont, apparemment, pas suffi pour assurer au moins un démarrage sans incident. La péripétie du tramway des Bananiers couronne et résume, à elle seule, le fiasco national de prétendues politiques d’investissement dans les transports. Pas un compartiment de ce secteur ne semble avoir échappé aux effets de l’impéritie qui sanctionne la politique de réalisation des infrastructures de communication. L’autoroute Est-Ouest, qui s’est avérée avoir donné prétexte à de scandaleuses malversations, n’en finit pas d’être livrée. Elle continue à être réceptionnée en de multiples tronçons qui connaissent déjà des travaux de réfection, dans des délais régulièrement ajournés. 
L’histoire épique du métro n’a plus besoin d’être évoquée. Il vit, depuis bientôt trente ans, “le supplice de Sisyphe”. 
Pour le rail, il suffit simplement de constater qu’il a subi une régression quantitative par rapport au réseau colonial, perdant deux mille sur les cinq mille kilomètres de voies hérités à l’Indépendance. Il y a quelques décennies, il existait une voie ferrée reliant Aïn Taya à Alger, épousant à peu près le même tracé que celui où l’on s’échine aujourd’hui à faire fonctionner un court tronçon de tramway. Si on l’avait sauvegardée, on n’aurait pas eu à balafrer deux des plus belles avenues du pays pour y faire transiter le tram, la rue de Tripoli à Hussein-Dey et l’avenue centrale de Bordj El-Kiffan.
Quand on projette, on ne compte pas le gâchis. On sacrifie l’existant, quelle que soit sa valeur, pourvu qu’on puisse ériger son projet, forcément emblématique de la grande politique du moment. 
Il n’y a pas que sur terre que le pays souffre d’une véritable malédiction des transports. Le monopole du ciel oblige les concurrents de la compagnie nationale à une surtarification qui sanctionne l’usager. Même jouissant de ce système oligopolistique, Air Algérie est contrainte d’assumer, occasionnellement, des polémiques sur la sécurité de ses vols.
En mer, la Cnan, qui ne semble pas jouir du même statut de pavillon national, “coule” discrètement. Le secteur maritime voyageur, qui assure sa survie économique, est privé d’investissement en matière de flotte et de gares maritimes. Hormis la construction du port de Djen Djen, à la pertinence discutable et les quais et ardes dédiées à l’exportation des hydrocarbures, presqu’aucune infrastructure portuaire commerciale n’a été programmée depuis l’Indépendance. 
Malgré ce défaut de stratégie et de maîtrise du développement, des bus, des trains, des avions et des bateaux assurent tout de même le déplacement urbain, local et international des Algériens et des visiteurs étrangers, parfois avec des moyens désuets, mais sûrement avec quelque dévouement humain. Pourtant, le transport n’est pas le plus rémunérateur du secteur économique public, notamment envers ses cadres. Même dans ce contexte de réévaluation systématique, même en ces temps où on brandit la dépense comme un fait de développement, on ne se presse pas de récompenser cette motivation qui pondère l’effet du déficit de politique.


M. H.

musthammouche@yahoo.fr       

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BOUSCULADE, PANNE D’ÉLECTRICITÉ ET DÉSORGANISATION TOTALE
Tou rate son tram
Mohamed Sadek LOUCIF  - Lundi 09 Mai 2011 - Page : 24

 

 
«Avancez en arrière!». On ne peut pas si bien dire...
Aucune date n’est fixée pour la livraison totale du projet du tramway d’Alger.

 

Bousculade à la station du tramway d’Alger, située à la cité Les Bananiers (Alger-Est). Il est 11h. La rame 104 s’apprête à démarrer. Des tentes sont placées sur les lieux pour accueillir la délégation officielle conduite par Amar Tou, ministre des Transports. Ses homologues Mustapha Benbada et Souad Ben Djaballah, respectivement ministre du Commerce et ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique sont au rendez-vous. Ils ne veulent pas rater le jour de la mise en service du tramway Citadis d’Alger. Tout est mis en place pour la grande fête... qui tourne au vinaigre. Les agents de l’Etablissement de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) sont complètement dépassés. «Avancez en arrière», crie l’un d’eux, à l’encontre des passagers. Les vieux réflexes ont la peau dure.

La rame part sans le ministre
Chaque rame peut contenir 302 passagers, dont 224 debout et 78 assis. Cette limite est largement dépassée. Les minutes passent. Amar Tou monte dans la voiture. Les flashes crépitent pour immortaliser l’événement.
Journalistes, représentants des autorités nationales et locales, responsables d’Alstom Transport en Algérie, de l’Entreprise métro d’Alger (EMA) et des différents intervenants dans la réalisation de ce projet sont sur le point de vivre le moment historique du retour du tramway, après une absence qui a duré plus d’un demi-siècle. Une nouvelle page de l’histoire nationale est sur le point d’être ouverte. Seulement, la rame n’est pas au rendez-vous. Elle refuse de démarrer! «Un câble de très haute tension de transport d’électricité est rompu. Toute la région d’Alger-Est est privé d’électricité», révèle un représentant du ministère sous couvert d’anonymat. «Je ne joue pas avec le pain de mes enfants», justifie-t-il. Il précise néanmoins que le problème provient des services de la Sonelgaz. Une demi-heure après, l’électricité est rétablie. «Nous pouvons, enfin, partir», jubile un passager. Sa joie n’est que de courte durée: la rame refuse toujours de partir. «On a touché au système d’alarme. La rame est bloquée», grogne un agent de l’Etusa.
La confusion est à son comble. Le ministre descend de la voiture. Il fait contre mauvaise fortune bon coeur. «Laissez partir les deux premières rames (n°103 et n°104)», ordonne-t-il à l’un des responsables, sur place. «M. le Ministre, je croyais que vous vouliez monter dans cette rame», balbutie ce dernier. «Je ne prendrai pas cette voiture», lui rétorque, sèchement, Amar Tou. D’un pas ferme, le ministre rejoint la tente érigée pour sa délégation. Les deux rames partent, presque simultanément, sans la délégation officielle. Il est midi. Les rayons du soleil brûlent la peau.

Le délai de réalisation indéterminé...
Une troisième rame s’apprête à démarrer. Elle accueille la délégation officielle et les représentants de la presse, restés sur les lieux. A l’intérieur, les noms des stations affichés, en français, sont repris, tel quel...en arabe. «C’est du français arabisé», commente un usager. La voiture part. Elle prend la direction de la station de maintenance, sise au domaine Mimoune Hamoud (Bordj El Kiffan), sur une distance de 7,2 kilomètres. Le ticket coûte 20 dinars. «Le prix est cher par rapport à la longueur de la ligne», conteste un habitant de la cité Les Bananiers. Ce tronçon comprend 13 stations et représente la première partie du Tramway d’Alger. Il est doté de 12 rames qui transporteront entre 10.000 et 15.000 voyageurs quotidiennement. Les horaires des rotations sont réparties entre 6h et 21h, à raison de 12 à 16 minutes d’intervalle entre deux départs.

«Journalistes, dégagez!»
Le projet du tramway d’Alger, entamé en 2006, «s’étendra sur 23 kilomètres, comprendra 38 stations et 8 pôles», selon le communiqué de presse d’Alstom, remis à la presse. Son coût global est estimé à 35 milliards de DA (350 millions d’euros). Un point intrigue les observateurs, au fait de ce dossier: l’absence d’un échéancier pour la livraison finale du projet. «Il n’y a pas de délai fixé pour l’achèvement du projet, nous avançons en fonction de la réalité sur le terrain», dévoile Eric Lenoir, porte-parole d’Alstom. A peine le ministre Amar Tou a-t-il présenté ses «excuses pour le retard dû à la panne d’électricité», lors de son allocution, à la station de Bordj El Kiffan, qu’un autre incident se produit. «Dégagez!», crie un responsable de la sécurité (travaillant chez Alstom, selon des témoignages recueillis sur les lieux), aux journalistes, à l’entrée de la station.
Le feuilleton du tramway d’Alger est loin de connaître son épilogue.


Droits de reproduction et de diffusion réservés (c) L'Expression

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09/05/2011
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