Appui à l’entreprise, création d’emploi et lutte contre le chômage, assainissement de l’espace économique, soutien aux revenus et à la capacité de consommation des ménages, promotion de l’outil de production nationale dans le cadre de la révision de la réglementation des marchés publics, les services du Premier ministère ont compilé, dans un document, les mesures prises par le gouvernement depuis 2004 en faveur de l’emploi, de l’investissement et de la croissance économique.
En matière d’allégement des charges sociales et salariales, les services du Premier ministère citent, entre autres, l’exonération de la cotisation globale pour tout employeur qui engage des actions de formation ou de perfectionnement en faveur de ses travailleurs, l’abattement complémentaire de la quote-part patronale de cotisation à la sécurité sociale pour tout employeur recrutant neuf travailleurs ou plus et qui aura doublé son effectif initial, l’octroi pendant trois ans d’une subvention mensuelle à l’emploi à tout employeur pour chaque recrutement lorsque le contrat de travail est conclu pour une durée indéterminée.
Le document relève, aussi, l’abattement de la part patronale de la cotisation à la sécurité sociale pour tout recrutement de demandeurs d’emploi, y compris les primo-demandeurs, régulièrement inscrits auprès des agences de placement, effectué dans les secteurs du tourisme, de l’artisanat, de la culture, de l’agriculture, dans les chantiers du bâtiment et travaux publics et dans les sociétés de services, pour une durée de six mois.
Les services du Premier ministère rappellent le décret exécutif n°08-126 du 19 avril 2008, lequel prévoit la perception, par les bénéficiaires du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle des contrats d’insertion des diplômés, d’une rémunération mensuelle. Concernant l’incitation à l’investissement, le document évoque l’abattement de 15% de l’IBS pour les PME/PMI implantées dans les wilayas éligibles à l’aide du fonds des Hauts-Plateaux (Art 8 LF 2004). L’abattement est de 20% si les PME/PMI sont implantées dans les wilayas éligibles à l’aide du fonds du Sud (Art 8 LF 2004). Il y a eu aussi des mesures en faveur des entreprises qui créent et maintiennent des emplois : réduction de l’IRG ou de l’IBS. La réduction est fixée à 50% du montant des salaires au titre des emplois créés et préservés dans la limite de 5% du bénéfice imposable sans que cette réduction n’excède un million de DA (LF 2007). Toujours pour encourager la création d’emploi, il a été décidé un allongement de la période d’exonération en matière d’IBS, de 3 ans à 5 ans, au profit des entreprises créant plus de 100 emplois au démarrage de l’activité (LFC 2009). Pour booster les exportations, le gouvernement a décidé de prendre en charge, par le Fonds pour la promotion des exportations, les dépenses liées aux études des marchés extérieurs, à la participation aux foires et expositions, à la prospection des marchés extérieurs. Les services du Premier ministère font référence au décret exécutif 04-02 du 3 janvier 2004, prévoyant l’octroi de prêts non rémunérés variant en fonction du coût de l’investissement de création ne dépassant pas 25% du coût global de l’investissement lorsque celui-ci est inférieur ou égal à deux millions de DA, et 20% du coût global de l’investissement lorsque celui-ci est supérieur à deux millions de DA et inférieur ou égal à cinq millions de DA. Au chapitre des mesures d’appui au financement des entreprises, les services du Premier ministère relèvent, entre autres, l’instauration d’un financement à long terme mis à la disposition des banques par le Trésor au bénéfice des entreprises (LF 2008), la création de fonds d’investissement au niveau des wilayas chargés de participer au capital des PME.
Edition du Mercredi 22 Décembre 2010
Editorial
L’ère noire du pétrole algérien
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Les dégâts provoqués par ce “tsunami” ne peuvent être effacés rapidement. Sonatrach a bien résisté à la tempête grâce à sa troupe de cadres compétents et intègres.
La boucle est quasiment bouclée. Le scandale Sonatrach a touché, désormais, les cinq plus hautes fonctions au sein de la compagnie pétrolière nationale. En effet, son P-DG et ses quatre vice-présidents sont mis en cause aujourd’hui dans des affaires de passation irrégulière de marché, une partie du staff dirigeant est sous contrôle judiciaire, l’autre partie est incarcérée à la prison de Serkadji depuis près d’un an. Un effet de la désastreuse gestion de l’ex-ministre de l’énergie et des Mines, Chakib Khelil. En avril dernier, lors de la tenue du Congrès mondial de gaz à Oran, des rumeurs insistantes disaient déjà que les services de sécurité allaient passer au peigne fin les contrats de l’aval, alors dirigé par Feghouli devenu pour quelques mois P-DG intérimaire de Sonatrach, et à la mise en cause de ses principaux managers. Dans ce contexte, le coût exorbitant de réalisation du centre de conventions d’Oran était resté “comme une arrête en travers de la gorge” des gestionnaires intègres du pays. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Sonatrach tente aujourd’hui de tourner la page en soignant son image, en tentant de renforcer son contrôle interne et en instituant un code d’éthique pour prévenir un nouveau scandale de corruption au sein de la compagnie pétrolière nationale. Mais les dégâts provoqués par ce “tsunami” ne peuvent être effacés rapidement. Sonatrach a bien résisté à la tempête grâce à sa troupe de cadres compétents et intègres. Un signal positif adressé à l’extérieur. En un mot, elle peut rebondir pour peu que les défaillances dans sa gouvernance soient corrigées. Mais Sonatrach n’est toujours pas à l’abri de la rapine, des détournements de deniers publics et des surfacturations, sources de corruption et de transfert illicite de devises, en raison d’un manque évident de transparence, et de l’absence de véritables instruments de contrôle interne et externe de la compagnie. En matière de ressources humaines, elle a subi une hémorragie sous l’ère Khelil. Départs en retraite et limogeage de responsables compétents et intègres au profit de dirigeants corrompus ou serviles. à cette allure, Sonatrach risquait de devenir une coquille vide. Il faut aujourd’hui beaucoup d’efforts pour corriger ces errements. Toutefois, le temps presse face aux enjeux des marchés internationaux du gaz, du renouvellement des réserves nationales d’hydrocarbures et de son redéploiement vital à l’étranger. En ce sens, un renforcement de son management constitue une urgence aujourd’hui. L’état devra également lui donner les moyens de réaliser ses ambitions, de rester parmi le top 10 ou le top 20 des compagnies pétrolières les plus importantes de la planète, au profit de la nation. Mais une incertitude pèse toujours : sommes-nous aujourd’hui à la fin de l’ère noire de l’histoire du pétrole algérien ?
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