Sports : L’ALGÉRIE, TRAHIE PAR LE BÉNINOIS CODJIA, BUTE SUR L’OBSTACLE ÉGYPTIEN Le complot !
De nos envoyés spéciaux en Angola, Mohamed Bouchama, Amine Andaloussi et Sid Samir
Les Verts se contenteront de la petite finale, cet après-midi (17h00), au stade Ombaka de Benguela face au Nigeria. Jeudi soir, leur rêve d’accrocher une seconde étoile au tableau de chasse de l’Algérie, à l’échelle continentale, s’est brisé devant les pyramides d’Égypte. L’EN a fait ce qu’elle avait à faire. Dans une CAN, comme celle qui s’est ébranlée le 10 janvier, il faut avoir de l’ambition, réunir des moyens mais aussi savoir gérer les coulisses. Les Algériens avaient rencontré par le passé de telles pratiques et savaient comment et par quel artifice est désigné le champion. Leur absence durant les deux éditions précédentes pouvait- elle leur faire oublier qu’un arbitre, quel que soit son rang, est encore à la merci de l’appétit de quelques faiseurs de miracles dans les travées de la Confédération africaine dirigée de mains de maître par le Camerounais Issa Hayatou ? Les péripéties connues par notre équipe nationale, durant les éliminatoires combinées CAN-Mondial, n’étaient-elles pas assez révélatrices de cette cupidité dévorante des gens qui font et défont le football en Afrique ? Jeudi en tout cas, l’Algérie du football a compris. Que le souhait d’atteindre les sommets n’est pas une simple affaire d’entrisme dans les rouages de la CAF. «L’essentiel est de participer », tel que défini par De Coubertin, n’a pas droit de cité au sein de cette instance qui marche sur son ventre. Bien plus que l’arbitrage de M. Koffi Codjia, dont les états de service en faveur des Égyptiens, clubs et sélection, font des victimes même parmi les intérêts du Cameroun, pays d’origine de Hayatou, ce sont les pérégrinations d’un événement préparé sur du papier musique dont la perspective d’une nouvelle nuit de «Tareb» dans les rues du Caire, qui ont fait mal aux Verts. Rien qu’à voir comment s’est opéré le déplacement de la sélection de Cabinda à Benguela. L’équipe de Rabah Saâdane a dû patienter 48 heures durant dans «la ville de la mort» avant de débarquer sur Lobito, ville distante de 35 kilomètres de Benguela où se jouait le match. A son arrivée, mardi à la mijournée, elle a dû faire toute une gymnastique pour s’installer dans un des hôtels bas de gamme de cette localité portuaire. Si Luanda se distinguait par ses embouteillages et que Cabinda soufflait le soufre des balles assassines des séparatistes, Benguela vaut simplement par la seule qualité de la pelouse de son stade National d’Ombaka et des vestiges qui rappellent bien le passage des corsaires et autres armateurs européens. La main des magouilleurs de la CAF n’était pas étrangère à cet état de fait. Les Verts qui montaient en puissance, depuis leur sortie humiliante face au Malawi, constituaient un danger pour les responsables d’une structure dirigée par un personnel originaire du pays d’accueil. Jeudi au stade Ombaka, l’administration égyptienne de la CAF était en force et son emprise sur l’événement était telle, que les officiels de cet Égypte-Algérie ne pouvaient avoir que «sympathie» pour l’équipe de Hassan Shehata. Une leçon, des enseignements Pour un petit détail, ou plusieurs, l’Algérie a essuyé sa seconde douche écossaise de cette CAN. La gifle du Malawi avait réveillé les consciences, celle de jeudi soir contre les Égyptiens est une autre leçon par laquelle le groupe de Saâdane apprendra ce qu’est le football africain. Un jeu qui se pratique sur le rectangle vert, comme celui, parfait, d’Ombaka Stadium, mais pas seulement. Car dans cette édition, et depuis que les choses sérieuses ont commencé, la compétition a pris une autre tournure. Comme si quelqu’un a transposé l’opium des peuples sur une autre table. La CAF, toujours ciblée par des critiques à propos du choix du pays organisateur l’est aussi devant l’incompétence de ses juges. Ces arbitres qui obéissent à des règles réprouvées par l’IB (International Board, l’âme du jeu à onze). Et en ce 28 janvier 2010, le Béninois, Koffi Codjia, a obéit à son maître, de nationalité égyptienne, qui n’est autre que Mustapha Fahmy le SG de la Confédération africaine de football. L’Algérie a perdu des matches, beaucoup même, depuis qu’elle a remporté son unique titre continental, à Alger, il y a vingt ans. Ce n’est pas le fait de perdre un match, voire plusieurs, qui était derrière la frustration de ses fans, celle des joueurs et des staffs aussi, à l’issue du duel face aux Pharaons. Non, le sentiment de dégoût avait pour nom ; «conspiration », celle d’un lobby égyptien qui neutralise tout ce qui bouge du côté du «Marriott Hôtel» au Caire, et bien sûr au niveau de la «Cité du 6 Octobre», luxueuse bâtisse dressée dans l’un des plus chics coins de la capitale égyptienne. La colère des fans Les 1000 fans algériens qui sont arrivés, le jour même, dans la province de Benguela, semblaient toujours sonnés, quelques heures encore après le coup de sifflet final de l’arbitre béninois Codjia Koffi. Et ce n’était certainement les effets d’un long et éreintant vol de plus de huit heures Alger- Benguela. Leurs héros n’étaient tout simplement pas au rendez-vous. L’espoir d’une consécration était grand. Depuis lundi, au lendemain de la qualification au carré d’as, devant l’ogre ivoirien, les fans algériens étaient sur le pied de guerre. A l’annonce d’une demi-finale Égypte- Algérie, ils se sont donné le mot de rallier Benguela en vue d’apporter un soutien actif à leurs favoris. L’adversaire du jour n’était pas, à leurs yeux, de taille à barrer le chemin à Ziani et consorts «devenus trop forts» depuis la bataille d’Omdourman. Les supporters algériens ne savaient pas, toutefois, que les capés de Saâdane avaient à affronter plusieurs adversaires, dont le plus impitoyable n’était autre que le juge Codjia. C’est cet homme en noir qui avait au bout de son sifflet et sa poche à cartons le destin de ce duel algéro-égyptien. «Ils nous ont battus car l’arbitre a saboté l’Algérie. Infliger trois cartons rouges dans un seul match dans une demi-finale est une première. L’arbitre avait une mission et il a réussi dans sa sale besogne», dira Rachid, jeune supporter venu de Aïn-Defla pour encourager les Verts. «Je suis en colère, c’est vrai. J’avais envie que l’on administre une nouvelle leçon d’humilité à ces Égyptiens qui nous ont insultés avant et après notre qualification au Mondial. S’il n’y avait pas cet arbitre malhonnête, les Égyptiens n’auraient jamais connu un tel honneur de battre nos valeureux joueurs. Je dis à ceux-ci qu’ils iront au Mondial et que nous sommes toujours derrière eux», ajoute Farid, en sanglots. Des pleurs et des peines qui reflétaient l’abattement d’un kop qui continue de rêver. Car l’Algérie a d’autres occasions de prouver que son équipe, épinglée par le petit poucet du Malawi, n’a pas souffert de la comparaison devant le double champion d’Afrique qui, tout compte fait, a explosé les défenses (entières) du Nigeria et du Cameroun, deux autres mondialistes, et qui s’apprête à «mitrailler» un quatrième mondialiste, le Ghana et ses Baby Black Stars. Avec la bénédiction des sifflets de la honte. M. B.
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