Les fonctionnaires en grève
Le mouvement largement suivi dans les lycées de l’Est
A Mila, la grève, timidement entamée, s’est poursuivie hier à travers la quasi- totalité des établissements du secondaire, avec un taux de participation de 84%, nous a confirmé, Rabïe Laâmara, premier responsable de la coordination de wilaya du Cnapest.
La relative mobilisation, relevée lors de la première journée du débrayage, « aurait même gagné en ampleur », selon la même source, qui considère que l’adhésion à la grève de la Fonction publique est, quoiqu’elle ait concerné le seul secteur de l’enseignement secondaire, à créditer d’un succès retentissant. Constat battu en brèche par un responsable de la direction de l’éducation qui a situé le taux du débrayage à hauteur de 6,37% (tous paliers confondus), alors qu’il est de l’ordre de 32,14% concernant le cycle secondaire. Le Cnapest, quant à lui, martèle que 36 lycées sur les 37 existants, soit 97% et 1 100 enseignants sur un total de 1330, ce qui représente un pourcentage de 84%, ont suivi le mot d’ordre de grève. Des établissements relevant du moyen et du primaire, au nombre respectivement de 5 et 8, « auraient rallié la protesta. A Skikda, la grève a été massivement suivie. Selon M. Zemzoum, coordinateur du Cnapest, « le taux de participation est de 82%, soit 2% de plus qu’hier, la grève a ainsi touché les 40 lycées de la wilaya avec une faible participation de quelques CEM et écoles primaires », a-t-il déclaré. Selon M. Birech, responsable au niveau du directeur de l’éducation de la wilaya de Skikda, « le taux de participation est de 59,44%, mais n’a touché que l’enseignement secondaire ». A Constantine, le mouvement de grève, décrété par les huit syndicats autonomes, s’est concentré dans le secteur de l’éducation à Constantine. C’est finalement le Conseil national autonome des professionnels de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) qui a mené le bal. Selon les chiffres donnés par le coordinateur de la wilaya, 45 lycées sur les 46 établissements ont observé la grève, avec un taux de participation dépassant 75%. Le mot d’ordre lancé hier était de maintenir la mobilisation pour le troisième jour, avec une participation massive lors du rassemblement prévu aujourd’hui devant le siège du gouvernement. Notons que certains représentants du Cnapest déplorent le manque de coordination entre les représentants des huit syndicats, qui demeurent dans la plupart faiblement structurés à Constantine. A Sétif, la grève déclenchée par le Cnapest aurait, selon les déclarations de l’organisation, paralysé la majorité des établissements de l’enseignement secondaire de la wilaya de Sétif. 90% des lycées auraient adhéré. La direction de l’éducation avance un chiffre inférieur à 45%. A Annaba, la grève de l’intersyndicale ne s’est pas essoufflée lors de cette deuxième journée. Au contraire, elle s’est davantage radicalisée avec une plus grande adhésion de l’ensemble des effectifs. Ce qui a entraîné la paralysie totale de l’administration locale, notamment les APC, où seul un service minimum est assuré (délivrance des actes de décès). Une deuxième journée durant laquelle les éboueurs ont laissé une ville jonchée d’ordures. Même situation à la direction des impôts, de la santé et à l’université.
. http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=87010
ACTUALITÉ |
AU DEUXIÈME JOUR DE LA GRÈVE
Le CLA et le CNES frappent fort
12 Février 2008 - Page : 3
Le sit-in prévu aujourd’hui devant le siège de la chefferie du gouvernement sera le point culminant de cette contestation.
La grève de l’Intersyndicale n’a pas tenu toutes ses promesses au niveau de la capitale. Après deux jours de grève, seuls le Comité des lycées d’Algérie (CLA) et le Conseil des enseignants du supérieur (Cnes), ont fait preuve d’une grande capacité de mobilisation. En effet, les lycées ont été pratiquement paralysés hier, suite à l’appel à la grève de trois jours lancé par l’Intersyndicale dont fait partie le CLA.
Le lycée Emir Abdelkader à Bab El Oued donnait l’apparence d’un lieu déserté. Quelques potaches attendaient devant le portail de cet établissement, considéré comme le fief du CLA, où enseignait jusqu’à une date récente feu Redouane Osmane, meneur de cette organisation syndicale.
Les lycéens rencontrés sur les lieux nous ont fait savoir que «quelques enseignants n’ont pas fait grève». Selon un gréviste, les professeurs qui n’ont pas répondu à l’appel de l’Intersyndicale sont des «vacataires qui craignent des mesures répressives de la part de l’administration». Même son de cloche au niveau du lycée Okba. Là aussi, une grappe d’élèves attendait devant le portail. «On n’est pas rentrés chez nous car nous avons un cours. Le professeur n’a pas fait grève», nous dit-on. C’est quasiment tous les lycées de la capitale qui offrent cette image de lieux désertés.
L’autre secteur qui a répondu favorablement à l’appel de l’Intersyndicale n’est autre que l’enseignement supérieur. Un calme plat a régné hier, pour le deuxième jour consécutif, à l’université des sciences et des technologies de Bab Ezzouar. Les enseignants universitaires ont largement suivi cet énième débrayage. Précisons cependant, que les cours n’ont pas été suspendus complètement, puisque certains enseignants ont travaillé hier et avant-hier. «Les non-grévistes ne sont pas convaincus des thèses du Cnes», nous a fait savoir un enseignant au département de chimie. Le campus des sciences sociales de Bouzaréah n’a pas été épargné par la grève et la majorité de ses étudiants ont préféré rentrer chez eux. La faculté des sciences politiques et de l’information de Ben Aknoun, a rejoint hier la troupe des grévistes après avoir «raté» le premier jour de ce mouvement de trois jours.
Il est à souligner que les secteurs des finances, de la santé et de l’administration, n’ont pas suivi cette grève de l’Intersyndicale regroupant 7 syndicats de différents domaines d’activité. L’hôpital Mustapha baignait hier dans une ambiance des plus ordinaires, avons-nous constaté sur place. Certains employés nous ont indiqué que «nous ne savons même pas qu’il y a une grève». Le Syndicat algérien des paramédicaux a appelé pour sa part, à une grève les 17, 18, et 19 de ce mois. Ce débrayage, précisera ce syndicat, a été décidé pour faire valoir les revendications de ce corps par rapport à la grille des salaires, le régime indemnitaire et le statut particulier.
Il y a lieu de noter, par ailleurs, que les syndicats autonomes et leurs tutelles se livraient une guerre des chiffres des plus singulières. A titre indicatif, le ministère de l’Education fait état d’un taux de suivi ne dépassant pas les 7% alors que le Snapest parle d’une grève qui a touché plus de 90% des enseignants. Des chiffres, faut-il le dire, que l’on peut aisément gonfler ou réduire, selon le camp dont on fait partie. Indiquons enfin que l’Intersyndicale a prévu aujourd’hui, troisième et dernier jour de grève, un sit-in devant le siège de la chefferie du gouvernement.
Farouk DJOUADI
Démonstration de force dans les lycées et l’université de la capitale
Les lycées et les universités étaient paralysés hier. L’appel à la grève de trois jours lancé par l’intersyndicale de la Fonction publique a été massivement suivi dans les deux secteurs de l’enseignement supérieur et de l’éducation nationale.
Les lycées de la capitale étaient, à majorité, bloqués. A Alger-Centre, à Ben Aknoun, à Kouba, à Bab El Oued et partout où sont implantés les deux syndicats, le Conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) et le CLA, il n’y a pas eu cours. Les élèves étaient libérés dès les premières heures de la matinée. « Le taux de suivi de la grève à Alger a atteint 94% », estime, au début de la journée, le chargé de communication du Cnapest, Ali Lemdani. « La grève est suivie à 100%, là où le Cnapest est implanté », déclare Aoudjit Ahmed, enseignant de physique au lycée Amara Rachid de Ben Aknoun et membre du conseil national du Cnapest. Les enseignants, selon lui, ont adhéré massivement à l’action de l’intersyndicale et partagent les revendications exprimées par l’organisation. A 11h, il n’y avait aux alentours de cet établissements qu’une dizaine d’élèves. Pour eux, la grève des enseignants est légitime. « S’ils n’ont pas leurs droits, ils ne peuvent pas assurer un enseignement de qualité », affirment des élèves rencontrés devant ce lycée. Même décor au niveau des lycées El Mokrani 1 et 2. Au niveau des lycées d’Alger-Centre, des piquets de grève ont été également observés, dans la matinée. L’adhésion au mouvement était aussi importante au niveau de l’université Houari Boumediène de Bab Ezzouar (USTHB). La section CNES et le Snapap implantés dans cette université ont fait un forcing. La mobilisation était forte. Les nombreuses affiches et les campagnes de sensibilisation menées par les représentants de ces deux syndicats ont porté leurs fruits.
L’UGTA veut casser la grève
En dépit de la contre-campagne menée par le bureau local de l’UGTA qui a lancé, la veille, un appel à ignorer le mouvement, la grève a été massivement suivie. « Nous demandons à tous les travailleurs de rester prudents et de ne pas écouter les rumeurs qui peuvent mener à la dérive », écrivent les responsables du bureau de l’UGTA, dans une affiche collée dans différents départements de l’USTHB. « Ils veulent créer un sentiment de peur chez les travailleurs », déclare, Mustafaoui Mourad, secrétaire général du Snapap de Bab Ezzouar. En effet, enseignants et travailleurs de cette université ont répondu massivement à l’appel des syndicats. Ici, les protestataires ont d’abord organisé un piquet de grève. C’était vers 10h. Ensuite, ils ont improvisé une marche vers le rectorat. « Ouverture des négociations avec les syndicats autonomes », « Pour un salaire de dignité » et « Respect des libertés syndicales » sont des slogans scandés par les grévistes qui ont marché sur quelques centaines de mètres avant d’arriver au siège du rectorat. Après la lecture d’une déclaration, les contestataires ont quitté les lieux. Les syndicalistes, quant à eux, poursuivaient l’évaluation du mouvement. « A 11h, 23 amphis sur les 24 sont fermés », précisent-ils. Pour Farid Cherbal, secrétaire général de la section CNES-USTHB, « cette action a permis la mise en place d’une solidarité syndicale et le rétablissement de l’espoir de la société algérienne ». Selon lui, en plus de l’USTHB, les enseignants de l’Institut national d’agronomie (INA) et l’Institut national d’informatique (INI) ont adhéré à la grève. Au niveau de l’université de Bab Ezzouar, les travailleurs et les enseignants organiseront aujourd’hui encore un piquet de grève, avant de tenir demain, dernier jour du mouvement, une assemblée générale.
L’appel des syndicats autonomes largement suivi
Les fonctionnaires en grève
Le gouvernement, selon l’intersyndicale, doit ouvrir les canaux de négociation et satisfaire les revendications avant que la colère des travailleurs ne vire au chaos social. Ce qui intéresse les initiateurs de ce mouvement de débrayage ce sont l’éveil et la renaissance syndicaux et non la guerre des chiffres, selon les syndicats qui affichent une entière satisfaction quant au suivi du mot d’ordre de grève.
La grève de trois jours décrétée par l’intersyndicale a été, pour la première journée d’hier, un grand succès et une très grande satisfaction pour ses initiateurs. » C’est là l’avis des responsables des huit syndicats autonomes composant l’intersyndicale de la Fonction publique. Une fois encore, les travailleurs des secteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la santé et d’autres secteurs de la Fonction publique ont été, selon les animateurs de ce mouvement de protestation, deuxième du genre depuis le début de l’année 2008, au rendez-vous en répondant massivement, aux quatre coins du pays, au mot d’ordre de grève. La « révolte » des travailleurs exprime incontestablement leur détermination inébranlable à arracher leur droit légitime. Les centaines de travailleurs qui ont adhéré au mouvement de grève réclament tout simplement un statut leur assurant une dignité, une stabilité, des conditions de travail adéquates ainsi qu’un pouvoir d’achat leur permettant une vie décente. Ce nouveau débrayage vise, entre autres, à convaincre le gouvernement de s’asseoir autour de la table de négociations. « Nous restons attachés à notre plate-forme de revendications qui tourne autour de la consultation des syndicats autonomes dans l’élaboration des nouveaux statuts particuliers et du régime indemnitaire. Nous exigeons surtout une réévaluation du point indiciaire pour assurer des salaires décents à nos travailleurs en fonction de la cherté de la vie », ont soutenu les travailleurs en grève. Hier, les établissements du secondaire ont été paralysés à plus de 90%, les universités dans lesquelles active la coordination des sections (CNES) ont répondu favorablement au mouvement de débrayage, puisque les universités de Bab Ezzouar, Jijel, Ouargla, Béjaïa, Blida, Mascara et Oran ont été, selon M. Cherbel, représentant la section de l’USTHB, toutes bloquées. Le secteur des paramédicaux a été à 50% paralysé. Les syndicats refusent pour l’heure d’avancer un taux de suivi afin d’éviter la guerre des chiffres avec les ministères de tutelle. « La lutte syndicale ne doit pas être confinée au niveau des chiffres. Certes, nous allons faire une évaluation générale au troisième jour de grève afin d’avoir une idée approximative sur le taux de suivi », a soutenu M. Lemdani. Cependant, du côté du ministère de l’Education, les responsables de ce département ont vite fait d’établir une estimation pour la première journée en avançant un taux qui situe la moyenne nationale à 6,24%. « 30 608 travailleurs ont répondu à l’appel à la grève lancé par la Coordination des syndicats autonomes, sur un total de 490.771 travailleurs des personnels de l’éducation nationale, soit un taux de suivi de 6,24% », ont annoncé dans un communiqué les responsables du ministère de l’Education. D’après un tableau récapitulatif, le plus important taux a été enregistré à Khenchela (20,89%) et à Bouira (19,70%), suivies de Tizi Ouzou (13,98%) et Annaba (12,02%), tandis qu’à Béchar, Tamanrasset, El Bayadh et Tindouf, elle n’a pas été suivie du tout, a précisé le ministère Sur ce point, les syndicats regrettent l’indifférence affichée par le ministère par rapport à leur action en se basant sur des futilités. « Notre grève est une réussite et cela fait peur aux pouvoirs publics qui vont tenter de la minimiser », explique-t-on. M. Lemdani du Cnapest affirme que l’élément fondamental pour l’intersyndicale est l’éveil syndical. « La première journée du débrayage a été une totale réussite, car il y a eu une renaissance syndicale et une prise de conscience au niveau des fonctionnaires. Ces derniers sont prêts à défendre leurs revendications socioprofessionnelles et ceci est un acquis élémentaire et un bon départ », a-t-il indiqué en admettant que la lutte syndicale est un apprentissage et l’intersyndicale travaille dans cette optique. « Au lieu de nier une réalité claire et de s’amuser à jouer la carte des chiffres, il est préférable pour le gouvernement d’ouvrir les canaux de la négociation et la satisfaction des revendications avant que la colère des travailleurs, jusque-là canalisée par les syndicats autonomes, ne vire au chaos social », a souligné M. Sadali du Satef. L’ensemble des représentants des syndicats se félicite de la maturité et du courage des travailleurs qui ont su déjouer les manipulations des casseurs de grève et faire face aux pressions de l’administration qui se sont « apparentées, par endroits, aux méthodes policières ».
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